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Archives 2001-2011

MATRUBHOOMI, UN MONDE SANS FEMMES


de Manish Jhâ



PROGRAMMATION JANVIER 2006

Fance - Inde, 2003, 1h38, VOSTF
avec Tulip Joshi, Sudhir Pardey, Piyush Mishra

Dans une région rurale de l’Inde où depuis des années la population féminine est décimée, Ramcharan essaie désespérément de marier ses cinq fils. Non loin de là, un pauvre paysan cache son bien le plus précieux : Kalki, sa fille de 16 ans, véritable beauté. Ramcharan achète Kalki à prix d’or et la destine officiellement à l’aîné de ses fils. La noce célébrée, la jeune fille se retrouve livrée au désir des cinq frères et de leur père.

Manish Jhâ : « La dualité entre la façon dont on traite les femmes et la position qu’elles occupent dans la société est un sujet qui m’a toujours intrigué. En Inde, les femmes sont vénérées comme les déesses Kali et Dura, et pourtant, chaque année, des milliers d’entre elles sont victimes de morts cruelles, de viols ou tout simplement éliminées à la naissance. Il est évident que les femmes contribuent à établir une société saine et stable, et le déséquilibre entre les sexes a créé une société moralement très instable. Le film est une projection sur l’avenir, quand les femmes indiennes ne seront plus qu’une espèce en voie de disparition. Et même si le contexte est futuriste, le milieu, l’humour, le sujet et les personnages sont ancrés dans une réalité contemporaine de manière à souligner l’ampleur du problème. L’absence de femmes mène inexorablement à la dégradation des hommes, leur retirant ainsi tout ce qui fait d’eux des êtres humains. Le film est une ode à la beauté et au pouvoir des femmes. »

« Manish Jhâ anime récit et mise en scène de tous les ressorts de la fable, de l'outrance au grotesque, du pathétique qui basculerait presque à l'émollient, ne serait la violence toute crue qui le défend. Il ose avec une même vigueur, pour ce film féministe, la beauté des couleurs de l'Inde et la douceur infinie d'un regard d'amour que le sari en un instant dévoile et voile. »
Dominique Widemann, L'Humanité

« Ce pamphlet futuriste (mais sans complaisance gore), destiné à secouer les masses indiennes, ne se révèle pas moins saisissant pour le spectateur occidental. Comme quoi, bien employés, les ressorts classiques d'un certain cinéma populaire gardent une efficacité qui ne pâtit pas de la distance. Bien au contraire. »
Ange-Dominique BOUZET, Libération

SEANCES

dimanche 29 janvier à 16h30
lundi 30 janvier à 20h
(séance suivie d’un débat avec Aurine Crémieux, Coordinatrice pour l’Inde de la Commission «Femmes» d’Amnesty International)