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Archives 2001-2011

MEMORIES OF MURDER (SALINUI CHUEOK)


de Bong Joon-ho



PROGRAMMATION NOVEMBRE 2009

Corée du sud, 2003, 2h10, VOSTF
Avec Song Kang-ho, Kim Sang-kyung, Kim Roe-ha

Entre 1986 et 1991, un serial killer assassine 10 femmes, toutes vêtues de rouge et lors d'un orage. L'enquête s'égare dans de nombreuses fausses pistes, les 2 enquêteurs chargés de l'affaire utilisant tous les moyens possibles pour trouver un coupable. Mais tandis que la police s'enfonce dans une logique absurde, le sanglant parcours du meurtrier continue.

« Livrant au passage une étonnante peinture de la province coréenne et de l'état politique d'un pays refusant de plus en plus son régime militaire, Memories of Murder draine un lot de malades qui, saisis ici comme de la viande sur un gril, apparaissent dans toute la violence fumante de chairs marquées à vif.
L'épaisseur du film, qui atteint la folle densité littéraire de certains polars, ne vire jamais à la lourdeur bouffonne et indigeste, trop attachée qu'elle est à contenir le mystère insondable et glaçant, presque fantastique, de nuits noires, ruisselantes et inévitablement assassines. Cet équilibre, on le doit à une mise en scène injectant de part et d'autre des images incongrues (une femme récurant les oreilles d'un flic, un ralenti inattendu sur un attroupement d'hommes) et d'audacieuses ruptures de rythme et de ton. Pris d'un véritable élan d'enthousiasme, on ne peut qu'ajouter à notre liste de réalisateurs à suivre de près le nom du très prometteur Bong Joon-ho. »
Amélie Dubois, Les Inrockuptibles

« On dirait un polar à l'occidentale, avec flics pourris et serial killer malin. C'est plutôt une méditation sur le Mal, invisible et universel. Avec fausses pistes burlesques (un flic est sommé par sa copine d'assister à un pique-nique, un autre, contrarié par l'absence d'indices sur les corps des filles, s'en va dans un sauna surveiller des hommes dénués de poils pubiens...). Le rythme lent est brisé par des secousses furieuses : ainsi, la traque d'un pervers sexuel dans le décor fantomatique d'une usine en construction... Encore plus intéressant : le sourd et omniprésent climat d'insurrection qui pèse sur la capitale lointaine. Peu à peu, le film devient vraiment effrayant, puisqu'on ne voit rien, en fait, on ne fait que deviner. La souffrance de tous ces corps à qui l'on a ôté la vie. Mais aussi celle de tous les assassins possibles, murés dans leurs tourments secrets. »
Pierre Murat, Télérama

SEANCES

mercredi 18 novembre à 18h30
vendredi 20 novembre à 18h30
samedi 21 novembre à 21h