PROGRAMMATION NOVEMBRE 2008
USA, 1975, 3h15, VOSTF
Avec John Douglas, Mary Chapelle, Sharon Krebs
RÉEDITION
Avec John Douglas, Mary Chapelle, Sharon Krebs
RÉEDITION
Une vue de l'Amérique des années soixante-dix. Un peuple qui est conscient d'un héritage fondé sur le génocide des Indiens et l'esclavage des Noirs. Une nation dont beaucoup de gens cherchent dans ce passé pour corriger les erreurs du présent-la tentative de génocide du peuple vietnamien.
« A la faveur d’une forme ouverte, Kramer et Douglas laissent progressivement les rêves s’immiscer parmi les mailles du récit, même si ces rêves ne sont rien d’autre que de l’inconscient à livre ouvert, assumant en silence le sale travail : inscrire l’angoisse qui lentement remonte.
D’une certaine façon, Milestones est un film tordu, volontiers tordu, qui cherche sa forme ailleurs. Il y a peu de films qui, comme lui, n’hésitent pas à confondre le documentaire et la fiction. Milestones n’a peut-être qu’un frère de cinéma, le Renaldo et Clara, de Bob Dylan, qui lui aussi excédait les catégories comme la durée, donnait l’impression de se réinventer à chaque bobine, de n’en faire qu’à son instinct. Deux films héritiers du mouvement beat, de l’Americana. »
Philippe Azoury, « « Milestones », le paradis perdu », ecrans.fr
« Les voix, dans Milestones, nous étonnent parce qu’on n’a pas coutume, chez nous, de filer ainsi sans relâche la mémoire, de dire les accrocs du corps, du coeur, des idéaux.
Elles ne coulent pas au lit des rêves, elles ne coulent pas les sentiers de l’innocence, elles ne savent guère nommer les fleurs. Quels corps, là-bas, leur ont appris à flécher toujours une cible, avec des accords si durs, et des échos si fauves et si sexuels ? Pour remparder les souvenirs, protéger les images, porter les luttes ? Elles ne font pas éclore le rire des jeunes Américains qui le célèbrent avec leurs yeux et leurs dents, elles ont fermé la porte aux larmes, forgé les armes, taillé les ronces.
Elles charrient maintenant les pierres du chemin. Le cercle et la musique des voix font choeur aux belles images de la tribu errante, mais ne nous y trompons pas : l’écriture du film est d’une cruauté infinie. Elle ne met en acte que des corps travaillés, des départs déchirants, des retours hasardeux. Elle nous met en travail, nous, à force de répéter que seuls importent des rencontres le vif des paroles, le chant des tendresses, le tranchant de l’amour.
Vous importe-t-il d’en éprouver et d’en savoir quelque chose, de le dire, de le chanter ? Alors questionnez vos tripes, contez vos trips, éclairez votre jouissance, et donnez-leur corps-écrits, politiquement. C’est ce qu’ont fait aux USA Robert Kramer et John Douglas, au prix de beaucoup d’actes de ségrégation sur lesquels nous devrons aussi nous interroger, nous, ici, en France. »
Cahiers du cinéma, n°262-263, janvier 1976
« A la faveur d’une forme ouverte, Kramer et Douglas laissent progressivement les rêves s’immiscer parmi les mailles du récit, même si ces rêves ne sont rien d’autre que de l’inconscient à livre ouvert, assumant en silence le sale travail : inscrire l’angoisse qui lentement remonte.
D’une certaine façon, Milestones est un film tordu, volontiers tordu, qui cherche sa forme ailleurs. Il y a peu de films qui, comme lui, n’hésitent pas à confondre le documentaire et la fiction. Milestones n’a peut-être qu’un frère de cinéma, le Renaldo et Clara, de Bob Dylan, qui lui aussi excédait les catégories comme la durée, donnait l’impression de se réinventer à chaque bobine, de n’en faire qu’à son instinct. Deux films héritiers du mouvement beat, de l’Americana. »
Philippe Azoury, « « Milestones », le paradis perdu », ecrans.fr
« Les voix, dans Milestones, nous étonnent parce qu’on n’a pas coutume, chez nous, de filer ainsi sans relâche la mémoire, de dire les accrocs du corps, du coeur, des idéaux.
Elles ne coulent pas au lit des rêves, elles ne coulent pas les sentiers de l’innocence, elles ne savent guère nommer les fleurs. Quels corps, là-bas, leur ont appris à flécher toujours une cible, avec des accords si durs, et des échos si fauves et si sexuels ? Pour remparder les souvenirs, protéger les images, porter les luttes ? Elles ne font pas éclore le rire des jeunes Américains qui le célèbrent avec leurs yeux et leurs dents, elles ont fermé la porte aux larmes, forgé les armes, taillé les ronces.
Elles charrient maintenant les pierres du chemin. Le cercle et la musique des voix font choeur aux belles images de la tribu errante, mais ne nous y trompons pas : l’écriture du film est d’une cruauté infinie. Elle ne met en acte que des corps travaillés, des départs déchirants, des retours hasardeux. Elle nous met en travail, nous, à force de répéter que seuls importent des rencontres le vif des paroles, le chant des tendresses, le tranchant de l’amour.
Vous importe-t-il d’en éprouver et d’en savoir quelque chose, de le dire, de le chanter ? Alors questionnez vos tripes, contez vos trips, éclairez votre jouissance, et donnez-leur corps-écrits, politiquement. C’est ce qu’ont fait aux USA Robert Kramer et John Douglas, au prix de beaucoup d’actes de ségrégation sur lesquels nous devrons aussi nous interroger, nous, ici, en France. »
Cahiers du cinéma, n°262-263, janvier 1976
SEANCES
Mercredi 12 novembre à 19h
Dimanche 16 novembre à 20h
MERCREDI 12 NOVEMBRE : SÉANCE SUIVIE DE L’INTERVENTION DE CATIE COUTEAU, RÉALISATRICE. AVEC LE SOUTIEN DE L’ACID
Dimanche 16 novembre à 20h
MERCREDI 12 NOVEMBRE : SÉANCE SUIVIE DE L’INTERVENTION DE CATIE COUTEAU, RÉALISATRICE. AVEC LE SOUTIEN DE L’ACID