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MIND GAME


de Masaaki Yuasa



PROGRAMMATION MARS 2011

Japon, 2004, 1h43, VOSTF, animation

Nishi, jeune auteur de manga timide, retrouve une amie du collège, Myon, dont il est toujours resté amoureux. Mais Myon est fiancée, et pour lui présenter l’heureux élu, elle invite Nishi à la rejoindre dans le bar de son père. Des yakuzas débarquent et Nishi se fait tuer. Accueilli par Dieu, il refuse de mourir et se lance dans une course avec le Saint Père, qu’il doit remporter pour réécrire le cours de son histoire... Un véritable ovni du cinéma d’animation, magnifique et déjanté, qui ne peut que devenir culte.

« Un ovni. Avec Mind Game, l'expression n'a rien de galvaudé. Imaginez un film d'animation japonais que personne, ou presque, n'a vu, mais dont la réputation ne cesse de grandir depuis sa sortie, en 2004. Un long métrage qui kidnappe le spectateur, l'enferme dans une centrifugeuse visuelle et le relâche deux heures plus tard, chancelant, ravi et un rien «transformé»...
Adapté fidèlement du manga éponyme, le film de Masaaki Yuasa suit pas à pas Nishi, un jeune homme ligoté par le qu'en-dira-t-on, la peur du ridicule et la timidité. Amoureux de la belle Myon, mais incapable de lui déclarer sa flamme, il la laisse partir dans d'autres bras et meurt peu après de manière particulièrement lamentable. À partir de là, l'histoire s'emballe, prend des allures de solo de batterie : trépidant, hypnotique, fluide et cependant inénarrable ! Sachez seulement que Nishi rencontre Dieu, l'affronte à la course, arrache son retour sur terre, se fait avaler par une baleine et découvre dans ses entrailles que le bonheur n'est finalement qu'une question de point de vue...
Fable métaphysique, conte existentialiste, hymne à la liberté, Mind Game est tout cela et plus encore : une aventure visuelle et musicale où une bande d'allumés a laissé libre cours à son ébouriffante créativité. Devant ce torrent en Technicolor, où dessins et prises de vues réelles se mêlent, où les personnages vont et viennent dans le temps, on peut faire le gros dos, comme le public japonais qui a préféré les superproductions plus «classiques» sorties au même moment - Ghost in the shell 2, Le Château ambulant ou Steamboy. Mais on peut aussi se laisser emporter comme un bouchon par ce film venu d'ailleurs. »
Stéphane Jarno, Télérama

« Mind Game a beau paraître abstrait dans sa dynamique faussement libre - la méticulosité, technique et narrative, apportée à l’ensemble du métrage, gomme rapidement la théorie d’une écriture et d’une mise en scène automatiques -, il n’en demeure pas moins d’une grande cohérence. Et surtout, en dépit de sa violence, visuelle et de contenu, éminemment optimiste. Alors que bon nombre de cinéastes japonais, y compris dans l’animation, aiment à puiser la beauté dans l’inexorable, Masaaki Yuasa se plaît à offrir un kaléidoscope de couleurs et de procédés (synthèse, crayonnés, photos, tout se superpose pour créer l’illusion de vie) qui est celui, enivrant, des sensations de la vie, tour à tour violentes, mignonnes, perverses, érotiques, tristes, drôles.... Une vie en perpétuelle évolution et devenir, à l’écoute de chacune de nos décisions pour se réorienter, rebondir, prendre son élan sur l’infiniment petit comme sur le majestueux, se jouer des échelles pour s’affirmer, éternelle et lieux de tous les possibles. C’est pourquoi cette histoire ne « connaît pas de fin » : elle attend, pour avancer, votre prochaine impulsion de spectateur. Vous, entités faites d’attentes, de systèmes de valeurs et de gammes d’émotions, invitées à vous redéfinir au terme d’une projection d’une densité rare. »
Dans La Vie à l'infini par Thomas Bourgue
(l'intégralité du texte est dans la rubrique Réflexions)

Séances

vendredi 11 mars à 20h30
dimanche 13 mars à 18h30
mardi 15 mars à 18h30

INÉDIT