PROGRAMMATION AVRIL 2007
Israël-France, 2006, 1h29, VOSTF, documentaire
Des nouvelles de la maison est une sorte d’écho des deux chapitres précédents. La désintégration de la maison et de ses habitants, emportés aux quatre vents en tout fins fragments que l’on retrouve dans les diaspora au Canada, en Jordanie, à Gaza... Pour un cinéaste, qui voyage vers ces endroits, la réalité devient une juxtaposition de ces fragments de souvenirs contemporains et archaïques.
« Thierry Garrel m'a proposé de revisiter House, un film que j'ai réalisé, il y a exactement 25 ans, pour savoir ce qu'étaient devenus les habitants et tous ceux qui vivaient là. Le film House a été tourné à trois reprises : la première fois en 1980, puis il y a neuf ans et, plus récemment en 2005. Le premier film a été tourné en noir et blanc, en 16 mm. À l'époque, il a été considéré comme trop polémique par la télévision israélienne et il n'a jamais été diffusé. Je me demandais où vivaient maintenant les personnages, s'ils étaient même encore en vie et ce qui était arrivé aux plus âgés. Et j'ai découvert une diaspora de plus en plus importante, des gens dispersés partout. Certains Israéliens de la génération suivante étaient partis à l'étranger, au Canada ou en Europe. Des Palestiniens de la génération précédente étaient à Amman, d'autres à Montréal. Et ce microcosme très dense, dans lequel les personnages arrivent de toutes les directions et qui constitue la matière de ce film, est devenu de plus en plus abstrait, dispersé. Comme si cette histoire s'épuisait, et le Moyen-Orient aussi, peut-être. J’y ai vu l'occasion de tenter de garder la métaphore, ce microcosme. D'une certaine façon, un documentaire, c'est comme un chantier archéologique humain en cours. On creuse jusqu'à ce qu'on trouve un fragment d'os ou une histoire ou bien des maisons qui ont été recouvertes par la poussière. Je crois que c'est le rôle du documentaire : creuser, faire apparaître le plan d'ensemble, la structure masquée par le présent. La fiction est plus proche de l'architecture. Il faut bâtir, créer des arches pour que ça tienne. Mais ici, il s'agit d'un site archéologique humain ouvert. Couche après couche, on voit apparaître les personnages, des ouvriers, des propriétaires, des gens qui apportent de minuscules morceaux, des fragments de souvenirs, des récits, des photos. Comme ils sont tous dispersés, il ne reste que les souvenirs et il n'y a plus de cellule familiale. Dans la plupart des cas, les gens sont déplacés par des forces économiques ou par des guerres. Ce sont des réfugiés. Ce pays est composé aussi de personnes déplacées. De Juifs venus d'Europe de l'Est, des camps, ou d'Afrique du Nord, et des Palestiniens, déplacés par les Israéliens. Ce sont les histoires que nous racontons dans les films et News from home est le nouveau chapitre d'un site humain ouvert. »
Amos Gitaï
« Thierry Garrel m'a proposé de revisiter House, un film que j'ai réalisé, il y a exactement 25 ans, pour savoir ce qu'étaient devenus les habitants et tous ceux qui vivaient là. Le film House a été tourné à trois reprises : la première fois en 1980, puis il y a neuf ans et, plus récemment en 2005. Le premier film a été tourné en noir et blanc, en 16 mm. À l'époque, il a été considéré comme trop polémique par la télévision israélienne et il n'a jamais été diffusé. Je me demandais où vivaient maintenant les personnages, s'ils étaient même encore en vie et ce qui était arrivé aux plus âgés. Et j'ai découvert une diaspora de plus en plus importante, des gens dispersés partout. Certains Israéliens de la génération suivante étaient partis à l'étranger, au Canada ou en Europe. Des Palestiniens de la génération précédente étaient à Amman, d'autres à Montréal. Et ce microcosme très dense, dans lequel les personnages arrivent de toutes les directions et qui constitue la matière de ce film, est devenu de plus en plus abstrait, dispersé. Comme si cette histoire s'épuisait, et le Moyen-Orient aussi, peut-être. J’y ai vu l'occasion de tenter de garder la métaphore, ce microcosme. D'une certaine façon, un documentaire, c'est comme un chantier archéologique humain en cours. On creuse jusqu'à ce qu'on trouve un fragment d'os ou une histoire ou bien des maisons qui ont été recouvertes par la poussière. Je crois que c'est le rôle du documentaire : creuser, faire apparaître le plan d'ensemble, la structure masquée par le présent. La fiction est plus proche de l'architecture. Il faut bâtir, créer des arches pour que ça tienne. Mais ici, il s'agit d'un site archéologique humain ouvert. Couche après couche, on voit apparaître les personnages, des ouvriers, des propriétaires, des gens qui apportent de minuscules morceaux, des fragments de souvenirs, des récits, des photos. Comme ils sont tous dispersés, il ne reste que les souvenirs et il n'y a plus de cellule familiale. Dans la plupart des cas, les gens sont déplacés par des forces économiques ou par des guerres. Ce sont des réfugiés. Ce pays est composé aussi de personnes déplacées. De Juifs venus d'Europe de l'Est, des camps, ou d'Afrique du Nord, et des Palestiniens, déplacés par les Israéliens. Ce sont les histoires que nous racontons dans les films et News from home est le nouveau chapitre d'un site humain ouvert. »
Amos Gitaï
SEANCES
jeudi 19 avril à 20h30
dimanche 22 avril à 10h30 (séance des parents)
lundi 23 avril à 18h30
dimanche 22 avril à 10h30 (séance des parents)
lundi 23 avril à 18h30