Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

NOBODY KNOWS (DAREMO SHIRANAI)


de Hirokazu Kore-eda



PROGRAMMATION JUIN-JUILLET 2007

Japon, 2003, 2h21, VOSTF, interdit -12 ans
Avec Midori Kiuchi, Takashi Naito, Makiko Esumi, Tadanobu Asano

NOBODY KNOWS (DAREMO SHIRANAI)
Quatre enfants vivent avec leur mère dans un petit appartement à Tokyo. Un jour, cette dernière disparaît en laissant un peu d'argent et un mot à l'attention de l'aîné pour qu'il s'occupe de ses frères et sœurs. Une drôle de vie commence pour ces quatre enfants entièrement livrés à eux-mêmes... Nobody Knows est un conte cruel qui, sous la moiteur et l'horreur de ses images, dessine une trace d'espoir indélébile et possède ce qui fait la force des meilleurs films japonais contemporains : une invitation à un voyage flottant.


« En adoptant le point de vue de la fratrie, le cinéaste substitue de fait une utopie communautaire aux images sollicitées du sordide et de la misère. D'étonnantes scènes disent l'infinité des bonheurs minuscules que matérialisent, à côté des sublimes sacrifices, les objets les plus triviaux (barres de chocolat, chaussons couineurs...). »
Thierry Méranger, Les Cahiers du cinéma

« En 1972, Truffaut écrivait qu' "il ne faut jamais oublier que l'enfant est un élément pathétique auquel le public sera, d'avance, sensibilisé. Il est donc très difficile d'éviter la mièvrerie et la complaisance. On n'y parviendra qu'à force de sécheresse voulue et calculée dans le traitement, ce qui ne voudra pas dire que le style ne sera pas vibrant". Nobody Knows, film joué par des enfants de trois à douze ans, semble entièrement se conformer aux recommandations de papa Truffaut. À première vue, Kore-Eda, en fils obéissant se met à distance du mélodrame, évite la poésie de culottes courtes, et se tient au plus près des choses telles qu'elles sont. Et pourtant, à l'image de cette séquence où le grand frère permet enfin à sa petite sœur une sortie nocturne hors de l'appartement, nous sommes soudain prêts à un rappel à l'ordre, lorsque nous voyons la fillette chausser des sandalettes qui font "pouic, pouic" à chacun de ses pas. N'est-on pas là très loin de la sécheresse voulue et calculée ? Effectivement, très loin, on est dans l'absolue intelligence. Car il ne s'agit pas d'une petite fille adorable et victime qui fait "pouic, pouic" que filme Kore-eda. Mais d'une teigne dangereuse et bornée, qui ne craint pas de menacer la liberté conditionnelle de cette famille, pour son plaisir narcissique. Nous sommes dans l'intelligence parce que Kore-eda a compris que la seule manière de filmer des enfants au cinéma, c'est en les mettant en scène comme des adolescents. Il peut alors envoyer la sécheresse aux orties, il peut filmer une fillette qui marche au milieu de la route, dans la nuit, en faisant "pouic, pouic". Nulle complaisance, nulle mièvrerie. La fillette passe d'une ligne blanche à l'autre au milieu de la chaussée, et sur chaque ligne blanche, elle fait des pas de souris, et les "pouic, pouic" prennent un autre rythme, un rythme furieux et terrifiant. Ils ne sont pas là pour faire joli. Ils sont là tels qu'ils sont. »
Christophe Honoré, Festival International du Film de La Rochelle 2006

SEANCES

jeudi 7 juin à 21h
vendredi 8 juin à 22h
samedi 9 juin à 19h
dimanche 10 juin à 16h30
vendredi 15 juin à 19h
dimanche 17 juin à 19h