PROGRAMMATION MAI 2010
France, 1959, 1h15
Avec Martin Lasalle, Marika Green, Pierre Leymarie, Jean Pelegri
Avec Martin Lasalle, Marika Green, Pierre Leymarie, Jean Pelegri
« Certains êtres devraient avoir le droit de voler en toute liberté ». Telle est la devise de Michel, pickpocket compulsif qui détrousse tout Paris. Il erre seul, cloîtré dans sa folie, le regard fixe toujours à l’affût, sans voir que sa mère se meurt, et que Jeanne est la femme de sa vie.
« Comme Bresson s’impose une maîtrise intérieure de ses images (”Ton film doit ressembler à celui que tu vois en fermant les yeux”), Michel [le personnage principal] décrit minutieusement ses faits et gestes sur un cahier à spirale, et finit par ”mettre en scène” sa vie pour qu’elle soit conforme à ses griffonnages. La force de ce film hors norme vient de ce combat entre l’imaginaire et le quotidien, dont on ne sait jamais qui triomphe. »
Marine Landrot, Télérama
« Rarement, par exemple, on aura vu un cinéaste raconter une histoire plus vite que Bresson, par un usage implacable de l’ellipse, qui transforme le travail de montage en une opération de chirurgie consistant à couper tout ce qui ne sert à rie, sans vergogne, ni pitié. ”Tout art est abstrait… et suggestif”, disait-il, lui qui s’acharnait à aller à l’essentiel, à la moelle des choses et surtout des êtres humains. Un simple mouvement des yeux, chez Bresson, sert à créer un hors-champ, hors-champ qu’il n’est quasiment plus besoin de montrer. (…) Cet art de l’essentiel est porté à son paroxysme dans le film qui est considéré, sans doute à juste titre, comme son chef-d’œuvre : Pickpocket, bouleversant, hallucinant, d’une virtuosité et d’une folle radicalité, que toute personne désirant devenir cinéaste devrait regarder en boucle pendant une semaine d’affilée avant de se mettre au boulot. »
Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles
« N’est-il pas, de tous les films de Bresson, à la fois le plus atypique, le plus radicale dans ses choix de mise en scène - c’est presque un ”film manifeste” - et curieusement celui qu’on a le moins revu depuis les 25 dernières années ?
(…) Ce qui me frappe dans pickpocket, c’est que la mise en scène respire beaucoup. Les plans de bistrots, par exemple, sont époustouflants. Je ne suis pas sûr qu’on puisse les refaire aujourd’hui. Cela tient à la lumière sans doute mais aussi à cette façon de capturer quelque chose d’essentiel et en même temps de trivial. Bresson a une maîtrise dans le désordre organisé, tout à fait inouïe. Godard a fait aussi beaucoup de scènes de bistrot mais le style est beaucoup plus heurté, notamment dans sa manière d’utiliser le son. »
Serge Toubiana, Les Cahiers du cinéma
« Comme Bresson s’impose une maîtrise intérieure de ses images (”Ton film doit ressembler à celui que tu vois en fermant les yeux”), Michel [le personnage principal] décrit minutieusement ses faits et gestes sur un cahier à spirale, et finit par ”mettre en scène” sa vie pour qu’elle soit conforme à ses griffonnages. La force de ce film hors norme vient de ce combat entre l’imaginaire et le quotidien, dont on ne sait jamais qui triomphe. »
Marine Landrot, Télérama
« Rarement, par exemple, on aura vu un cinéaste raconter une histoire plus vite que Bresson, par un usage implacable de l’ellipse, qui transforme le travail de montage en une opération de chirurgie consistant à couper tout ce qui ne sert à rie, sans vergogne, ni pitié. ”Tout art est abstrait… et suggestif”, disait-il, lui qui s’acharnait à aller à l’essentiel, à la moelle des choses et surtout des êtres humains. Un simple mouvement des yeux, chez Bresson, sert à créer un hors-champ, hors-champ qu’il n’est quasiment plus besoin de montrer. (…) Cet art de l’essentiel est porté à son paroxysme dans le film qui est considéré, sans doute à juste titre, comme son chef-d’œuvre : Pickpocket, bouleversant, hallucinant, d’une virtuosité et d’une folle radicalité, que toute personne désirant devenir cinéaste devrait regarder en boucle pendant une semaine d’affilée avant de se mettre au boulot. »
Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles
« N’est-il pas, de tous les films de Bresson, à la fois le plus atypique, le plus radicale dans ses choix de mise en scène - c’est presque un ”film manifeste” - et curieusement celui qu’on a le moins revu depuis les 25 dernières années ?
(…) Ce qui me frappe dans pickpocket, c’est que la mise en scène respire beaucoup. Les plans de bistrots, par exemple, sont époustouflants. Je ne suis pas sûr qu’on puisse les refaire aujourd’hui. Cela tient à la lumière sans doute mais aussi à cette façon de capturer quelque chose d’essentiel et en même temps de trivial. Bresson a une maîtrise dans le désordre organisé, tout à fait inouïe. Godard a fait aussi beaucoup de scènes de bistrot mais le style est beaucoup plus heurté, notamment dans sa manière d’utiliser le son. »
Serge Toubiana, Les Cahiers du cinéma
Séances
Mardi 11 mai à 21h
Dimanche 16 mai à 19h
Dimanche 16 mai à 19h