CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Pater


d’Alain Cavalier



CYCLE PLEINS POUVOIRS • MARS 2012

Fance, 2011, 1h45
Avec Vincent Lindon, Alain Cavalier, Bernard Bureau, Jonathan Duong ,Hubert-Ange Fumey, Jean-Pierre Lindon

Vincent Lindon et Alain Cavalier, liés par l’amitié, presque comme fils et père. Boire du Porto dans les bars, se demander quel film on peut faire ensemble. De temps en temps, mettre une cravate et un costume. Se filmer en hommes de pouvoir. Histoire de voir jusqu’où on peut mettre les pieds dans le plat. Histoire de rire. Histoire à dormir debout si on confond histoire personnelle et histoire tout court. Et toujours, la bonne question sans réponse du cinéma : est-ce vrai ou pas ? La politique envisagée à des fins non-sérieuses, ludiques, comme le terrain d'un jeu qui tout à la fois l'inclut et la dépasse.


"De quoi Pater est-il le film ? Que l'on soit sur le terrain du cinéma ou de la campagne présidentielle, on est dans les coulisses, en préparation d'une représentation à venir. En mettant sur le même plan acteurs et hommes politiques, Cavalier met au jour la commune ambiguïté de ces fonctions et les éclaire mutuellement d'une manière passionnante. Quel rôle joue Vincent Lindon lorsqu'il affirme, indigné, n'avoir jamais fait le moindre compromis dans sa carrière ? Et que joue le premier ministre lorsqu'il tape du poing sur la table pour énoncer qu'il veut non seulement punir tous les fonctionnaires qui se servent dans les caisses de l'Etat, mais qu'ils "prennent le max !" ?
Comment décider de ce qui, chez un acteur censé jouer son propre rôle, relève du jeu ? Comment faire la part des choses, chez un homme politique, entre le calcul et la conviction ? Qu'est-ce qui est montré ou dissimulé ? Lorsque Vincent Lindon apparaît échaudé, assénant ses quatre vérités au président par téléphone, un décadrage révèle qu'il n'a pas de combiné à l'oreille, juste sa main pour l'aider à préparer une hypothétique conversation à venir. Cavalier joue avec ces idées, blague, prend sans cesse son spectateur à contre-pied.
Comme dans ses films précédents, le cinéaste ouvre les portes de l'imaginaire en scrutant la vie dans ses détails, traque la vérité sous les artifices.(...) Montrer le moins pour exprimer le plus, c'est l'art généreux et délicat du cinéma d'Alain Cavalier."

Isabelle Regnier, Le Monde

Séances

Jeudi 15 mars 2012 à 18h30
Samedi 17 mars 2012 à 15h
Dimanche 18 mars 2012 à 21h


Bande annonce