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QU’EST-IL ARRIVÉ À BABY JANE ? (WHAT EVER HAPPENNED TO BABY JANE ?)


de Robert Aldrich



PROGRAMMATION DÉCEMBRE 2009

USA, 1962, 2h12, VOSTF
Avec Bette Davis, Joan Crawford
RÉÉDITION

Au temps du cinéma muet,“Baby” Jane est une grande star, une des premières enfants prodiges ; sa soeur Blanche, timide et réservée, reste dans l’ombre. Dans les années 30, les rôles sont inversés, Blanche est une grande vedette, Jane est oubliée. Désormais, bien des année après, elles vivent en commun une double névrose. Blanche, victime d’un mystérieux accident, est infirme et semble tout accepter d’une soeur transformée en infirmière sadique qui multiplie les mauvais traitements...

« Robert Aldrich réunit deux monstres sacrés dans un huis clos théâtral sur la jalousie entre deux sœurs. Un jubilatoire exercice pratique sur le camp.
On demande souvent la définition du mot camp. Ce film est une bonne réponse. On pourrait le regarder comme Psychose d'Hitchcock, sorti deux ans plus tôt : on y découvre en effet peu à peu la folie furieuse de Jane Hudson (Bette Davis), ex-enfant star sous le nom de Baby Jane, éclipsée à l'âge adulte par sa sœur, Blanche (Joan Crawford), devenue star à Hollywood. Suite à un accident mystérieux, Blanche a les jambes paralysées. Jane peut donc en faire ce qu'elle veut... Dans ce contexte de vieille névrose recuite, les scènes de terreur s'accumulent. Mais avec une outrance tellement grand-guignolesque que le film échappe à tout réalisme, et s'avère furieusement camp. Exemples ? Bette Davis servant un gros rat à sa sœur dans un service en argent raffiné, avant de pousser des rires de hyène, c'est camp. Bette Davis grimée en vieille petite poupée qui refait ses numéros d'enfance, c'est camp. Les deux actrices qui se haïssaient cordialement sur le plateau sont pour beaucoup dans la réussite camp du film. Surtout Bette Davis qui ne recule devant aucune grimace, balançant des répliques assassines dans le droit fil de son personnage d'All About Eve de Mankiewicz. Aldrich lui a prouvé sa gratitude en lui offrant une sorte de suite deux ans plus tard avec Chut, chut, chère Charlotte. A noter, l'influence du film sur la filmographie de François Ozon : on retrouve le rat cuisiné dans Sitcom, la star en fauteuil roulant et l'humour vachard dans Huit Femmes. Lui aussi aurait sans doute fait des merveilles s'il avait eu Bette Davis devant sa caméra. »
Olivier Nicklaus, Les Inrockuptibles



SEANCES

Samedi 5 décembre à 18h30
Dimanche 6 décembre à 14h
Vendredi 11 décembre à 20h30
Dimanche 13 décembre à 16h
Lundi 14 décembre à 18h