VIDÉODROME • FÉVRIER 2017
G-B, 1965, 1h44, VOSTF, int -16 ans
Avec Catherine Deneuve, John Fraser, Yvonne Furneaux
Avec Catherine Deneuve, John Fraser, Yvonne Furneaux
Carole travaille et vit à Londres avec sa sœur, Hélène. Très introvertie, elle éprouve des problèmes relationnels avec les hommes. Elle n'apprécie pas Michael, l'amant de sa sœur. Quand celle-ci part avec lui, Carole sombre progressivement dans la névrose. Un film dans lequel le jeune Polanski utilise à la perfection le noir et blanc pour exprimer la duplicité du personnage : ombres et lumières sont quasiment personnifiées, comme s’il s’agissait d’une lutte.
"Capsule-temps : nous sommes en 1965, à Londres, dans les swinging sixties. Polanski vient d'être nommé à l'Oscar du meilleur film étranger pour Le Couteau dans l'eau, qu'il a tourné en Pologne avant d'en partir. Catherine Deneuve a fait plus souvent les unes des magazines pour ses liaisons (Roger Vadim, David Bailey) que pour ses films : seul Les Parapluies de Cherbourg a été pris au sérieux jusqu'ici. Et puis, Répulsion sort, et rien ne sera plus pareil, ni pour lui, ni pour elle. Polanski affine un univers déjà planté dans Le Couteau dans l'eau : huis clos mental, frustration, angoisse, aliénation sociale. Deneuve, elle, trouve les marques de son quasi non-jeu : en faire le moins possible pour que le spectateur imagine les gouffres les plus profonds derrière cette façade impassible. Leur association est une réussite absolue. Qui d'autre que Deneuve pouvait donner à cette Carole Ledoux, schizophrène frigide terrorisée par un rien, autant de réalisme ? Qui d'autre que Polanski pouvait la filmer aussi cliniquement sans provoquer l'ennui, mais au contraire une profonde angoisse, universelle, celle que l'on peut tous connaître face à la solitude, les autres, et surtout le sexe, ce territoire opaque. Osant de grands écarts entre fantastique à la Cocteau et réalisme hardcore, Polanski doit l'unité de son film au jeu rentré de Deneuve. En somnambule de la névrose, elle donne une crédibilité inouïe à ce fantastique du quotidien. D'autres cinéastes, particulièrement Buñuel et Téchiné, sauront tirer parti de sa capacité à en faire aussi peu pour en suggérer autant. On rêve des retrouvailles Deneuve-Polanski, quarante ans après."
Olivier Nicklaus, Les Inrockuptibles
"Film devenu culte, Répulsion suit la descente aux enfers d’une jeune femme schizophrène. Aux commandes de ce projet totalement fou, le jeune Roman Polanski révélait déjà de prodigieuses qualités de mise en scène, dirigeant une Catherine Deneuve inhabituelle, aux antipodes de ses compositions habituelles."
Lionel Hurtrez, Critikat.com
"Capsule-temps : nous sommes en 1965, à Londres, dans les swinging sixties. Polanski vient d'être nommé à l'Oscar du meilleur film étranger pour Le Couteau dans l'eau, qu'il a tourné en Pologne avant d'en partir. Catherine Deneuve a fait plus souvent les unes des magazines pour ses liaisons (Roger Vadim, David Bailey) que pour ses films : seul Les Parapluies de Cherbourg a été pris au sérieux jusqu'ici. Et puis, Répulsion sort, et rien ne sera plus pareil, ni pour lui, ni pour elle. Polanski affine un univers déjà planté dans Le Couteau dans l'eau : huis clos mental, frustration, angoisse, aliénation sociale. Deneuve, elle, trouve les marques de son quasi non-jeu : en faire le moins possible pour que le spectateur imagine les gouffres les plus profonds derrière cette façade impassible. Leur association est une réussite absolue. Qui d'autre que Deneuve pouvait donner à cette Carole Ledoux, schizophrène frigide terrorisée par un rien, autant de réalisme ? Qui d'autre que Polanski pouvait la filmer aussi cliniquement sans provoquer l'ennui, mais au contraire une profonde angoisse, universelle, celle que l'on peut tous connaître face à la solitude, les autres, et surtout le sexe, ce territoire opaque. Osant de grands écarts entre fantastique à la Cocteau et réalisme hardcore, Polanski doit l'unité de son film au jeu rentré de Deneuve. En somnambule de la névrose, elle donne une crédibilité inouïe à ce fantastique du quotidien. D'autres cinéastes, particulièrement Buñuel et Téchiné, sauront tirer parti de sa capacité à en faire aussi peu pour en suggérer autant. On rêve des retrouvailles Deneuve-Polanski, quarante ans après."
Olivier Nicklaus, Les Inrockuptibles
"Film devenu culte, Répulsion suit la descente aux enfers d’une jeune femme schizophrène. Aux commandes de ce projet totalement fou, le jeune Roman Polanski révélait déjà de prodigieuses qualités de mise en scène, dirigeant une Catherine Deneuve inhabituelle, aux antipodes de ses compositions habituelles."
Lionel Hurtrez, Critikat.com
Séance unique
• lundi 6 février • 20:30 • Projection suivie d'une du film et d'un échange, proposées par Antoine Bourg, professeur de cinéma et membre de la commission de programmation du Cinématographe.