CONTRECHAMP • 2011/2012
Partant du film expérimental culte de Peter Kubelka Notre voyage africain (1966), on s'aventurera plus loin dans deux films récents qui proposent eux aussi des relectures d'images. Dans Why Colonel Bunny Was Killed, Miranda Pennell travaille les images d'archives coloniales britanniques au corps jusqu'à ce qu'elles révèlent leur "inconscient optique". Avec Vita Nova, Vincent Meessen revisite une icône de la critique postcoloniale, l'image d'un enfant de troupe coloniale française commentée en son temps par Roland Barthes dans ses célèbres Mythologies.
Unsere Afrikareise (Notre voyage en Afrique)
de Peter Kubelka
1961-1966, 13 min
À partir de plusieurs heures dʼimages et de sons prélevés lors dʼun voyage en Afrique, Kubelka a monté ce film en suivant plusieurs lignes métaphoriques, rythmiques et chromatiques. Par le truchement du montage audio-visuel, il articule, en autant de confrontations, les relations entre le colonisateur et le colonisé, le chasseur et le chassé, le sujet percevant et lʼobjet regardé.
Why Colonel Bunny Was Killed
de Miranda Pennell
2010, 27 min
Prenant comme point de départ un récit d’exploration écrit par un médecin missionnaire anglais en 1909, Why Colonel Bunny Was Killed est entièrement composé de photographies datant de l’époque coloniale prises à la frontière nord-est des Indes Britanniques. Tentant de faire émerger une réalité refoulée de ces photos prises au cours du conflit colonial, le film joue subtilement image contre son. Il nous amène à examiner l’argumentaire et la symbolique coloniale à travers ses discours, ses codes vestimentaires, ses meubles, ses trophées…
Vita Nova
de Vincent Meessen
2009, 30 min
Vita Nova revisite une image parue en couverture de Paris Match en 1955 et montrant un enfant de troupe coloniale au salut. Devenue célèbre suite à sa déconstruction par Roland Barthes (Mythologies, 1957) et à la fortune critique que connu cette analyse, particulièrement dans le monde anglo-saxon, cette image est devenue une icône de la pensée sémiologique moderne. Meessen part au Burkina Faso à la recherche de l’enfant qui figurait en 1955 sur la couverture du magazine avant de poursuivre sa quête en Côte d’Ivoire et dans divers fonds d’archives. En chemin, il convoque différents régimes narratifs pour "dire l’histoire" et faire de Barthes un personnage de sa propre œuvre. Il recontextualise des extraits de textes de Barthes et leur donne un sens nouveau. Il éclaire ainsi un pan tout à fait oublié de la biographie de l’auteur qui, pour déclarer " la mort de l’auteur" en 1968 avait argumenté l’inutilité du biographique.
Unsere Afrikareise (Notre voyage en Afrique)
de Peter Kubelka
1961-1966, 13 min
À partir de plusieurs heures dʼimages et de sons prélevés lors dʼun voyage en Afrique, Kubelka a monté ce film en suivant plusieurs lignes métaphoriques, rythmiques et chromatiques. Par le truchement du montage audio-visuel, il articule, en autant de confrontations, les relations entre le colonisateur et le colonisé, le chasseur et le chassé, le sujet percevant et lʼobjet regardé.
Why Colonel Bunny Was Killed
de Miranda Pennell
2010, 27 min
Prenant comme point de départ un récit d’exploration écrit par un médecin missionnaire anglais en 1909, Why Colonel Bunny Was Killed est entièrement composé de photographies datant de l’époque coloniale prises à la frontière nord-est des Indes Britanniques. Tentant de faire émerger une réalité refoulée de ces photos prises au cours du conflit colonial, le film joue subtilement image contre son. Il nous amène à examiner l’argumentaire et la symbolique coloniale à travers ses discours, ses codes vestimentaires, ses meubles, ses trophées…
Vita Nova
de Vincent Meessen
2009, 30 min
Vita Nova revisite une image parue en couverture de Paris Match en 1955 et montrant un enfant de troupe coloniale au salut. Devenue célèbre suite à sa déconstruction par Roland Barthes (Mythologies, 1957) et à la fortune critique que connu cette analyse, particulièrement dans le monde anglo-saxon, cette image est devenue une icône de la pensée sémiologique moderne. Meessen part au Burkina Faso à la recherche de l’enfant qui figurait en 1955 sur la couverture du magazine avant de poursuivre sa quête en Côte d’Ivoire et dans divers fonds d’archives. En chemin, il convoque différents régimes narratifs pour "dire l’histoire" et faire de Barthes un personnage de sa propre œuvre. Il recontextualise des extraits de textes de Barthes et leur donne un sens nouveau. Il éclaire ainsi un pan tout à fait oublié de la biographie de l’auteur qui, pour déclarer " la mort de l’auteur" en 1968 avait argumenté l’inutilité du biographique.
Séance unique
• Lundi 12 décembre 2011 • 20:30 • Soirée programmée et présentée en collaboration avec Vincent Meessen, réalisateur