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Archives 2001-2011

SANS TERRE


de Bérangère Jannelle et Stéphane Pauvret



PROGRAMMATION JANVIER 2008

France-Brésil, 2007, 1h20, VOSTF, documentaire

Articulé autour de la figure d’un jeune militant au Brésil dans le Mouvement des sans terre, ce film est le récit d’une aventure théâtrale menée par lui avec les paysans sans terre autour de Pylade de Pier Paolo Pasolini. Il met en perspective l’interaction forte entre cette expérience théâtrale collective, le contexte politique et social du Brésil d’aujourd’hui et la vie quotidienne des militants en lutte.

" « Notre grande victoire, ce n’est pas seulement que ceux qui n’avaient rien à manger puissent manger. C’est ce qu’on observe : comment celui qui souffrait de la faim se transforme et se bat pour obtenir de quoi manger [...], comment celui qui s’est tu toute sa vie lève la main et se met à parler. » Ainsi parle Douglas Estevam. Depuis quelques années, il fait partie au Brésil du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST), l’un des courants altermondialistes les plus influents d’Amérique latine. Le jeune homme sait de quoi il parle : la lutte des paysans dépossédés face à l’opulence des grands propriétaires, il connaît ; les occupations des terres, mises à mal par les interventions policières, il connaît ; la progressive prise de conscience des militants, il connaît aussi. Lui-même, récolteur de café dès 13 ans, l’a expérimentée. Aujourd’hui, comédien et metteur en scène, il anime un atelier théâtre au sein d’un « assentamento », une occupation de terre légalisée par le gouvernement Lula.
Avec d’autres paysans, le voici aux prises avec Pylade, la pièce de Pier Paolo Pasolini. Une histoire aux racines mythiques, où il est question de révolte, de pouvoir et de démocratie. Nombreux, évidemment, sont les échos entre la pièce de Pasolini et la vie de ces sans-terre, portés par une soif de justice sociale. Le documentaire de Bérangère Jannelle et Stéphane Pauvret, qui ont fait leurs premiers pas dans le monde du théâtre, les souligne avec éclat, en suivant avec le même regard sensible les répétitions théâtrales et les AG de la communauté. En résulte une belle leçon politique. Une belle leçon de vie, aussi. "
Lucas Armati, Télérama

" En 2002, lors d’un projet théâtral au Brésil nous rencontrons Douglas Estevam.
Il a 30 ans comme nous. Il est autodidacte. Il a été mécanicien dès l’âge de 13 ans dans une usine où il a alphabétisé des ouvriers pendant les jours de grève. Il a été récolteur de café. Il est acteur de théâtre et metteur en scène à Sao Paulo. Il est militant au Mouvement des Sans Terre, pour lequel il enseigne à l’Université Populaire. Depuis 2004, Il est aussi responsable des chantiers-théâtres qu’il dirige dans des campements du Sud-Est.
Cette rencontre nous a bouleversée et nous a passionnée. Avec Douglas, nous nous sommes écrits, parlés pendant deux ans, nous avons voyagé et nous avons décidé de faire un film construit sur l’engagement artistique, politique, intime.
Articulé autour de la figure de Douglas Estevam, jeune militant Sans-Terre, ce film sera le récit d’une aventure théâtrale menée par lui avec les paysans sans terre autour de l’œuvre poétique et politique de Pylade de Pier Paolo Pasolini.
À l’intérieur de la lutte menée par le Mouvement des Sans-Terre, le film mettra en perspective, à partir du thème de la construction démocratique, l’interaction forte entre cette expérience théâtrale collective autour de l’œuvre de Pasolini, le contexte politique et social du Brésil d’aujourd’hui et la vie quotidienne des militants en lutte.
Suivant le parcours d’un engagement, le film dessinera en même temps le visage sensible d’un Brésil loin des clichés.
Il sera aussi l’occasion, à l’heure où la démocratie est en crise dans la plupart des pays du monde, où le concept même de démocratie devient de plus en plus flou et incertain, de réinterroger, à travers l’exemple brésilien, son processus. "
Bérangère Jannelle et Stéphane Pauvret

SEANCE UNIQUE

mardi 22 janvier à 20h30

SÉANCE SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC LES RÉALISATEURS

Film présenté dans le cadre de l'exposition de Stéphane Pauvret "Juste une illusion", au FRAC du 18 janvier au 24 février