Archives 2001-2011

SE PARLER DES AMÉRIQUES




PROGRAMMATION AVRIL 2011

« ..., il semble que ces personnages (héros indiens, réels ou fictifs) ont été créés outre-Atlantique, mais qu'ils appartiennent massivement à l'Europe, une Europe continuant jusqu'à aujourd'hui à venir en Amérique se parler d'Amérique, près de cinq siècles ou presque après avoir réalisé « sa » découverte de l'Amérique. […]
Cette histoire dont elle nous entretient, ce n'est pas vraiment notre histoire, mais bien son histoire à elle qui se prolonge dans la nôtre. »
« L'appel géographique et la parenthèse du Canadien gris-et-sauvage », Jean Morisset, in « l'Amérique », 2000

À la fin du XVIe siècle, le Japon est ravagé par des guerres intérieures. Dans un petit village près du lac Biwa, le potier Genjuro et le paysan Tobei rêvent de gloire et de fortune. Mais de sombres désillusions les attendent. Une parabole sur l’inconsistance des biens temporels, les vicissitudes et horreurs de la guerre...

« Les Contes de lune vague après la pluie (Ugetsu monogatari), Lion d’argent au Festival de Venise 1953, appartient à la dernière période du cinéaste, celle des films historiques produits par la firme Daiei. Celle aussi de la consécration internationale. Le scénario est tiré de deux nouvelles fantastiques de d’Akinari Ueda, écrivain japonais du XVIIIè siècle qui s’inspirait de vieilles légendes, La Maison dans les roseaux et La Lubricité du serpent. Détail plus surprenant : la transformation du paysan Tobei en samouraï est la libre adaptation d’une nouvelle de Guy de Maupassant, La Décoration. (…) Le sort des femmes – auxquelles Mizoguchi s’est toujours extrêmement intéressé – soulève, ici, une grande émotion. Miyagi et Ohama sont à la fois victimes de la guerre et des rêves de leurs maris, des hommes qui se perdent en de vains désirs et causent le malheur de leurs compagnes. La mort de Miyagi, (…), les retrouvailles, dans un bordel, d’Ohama déchue et de Tobei jouant au samouraï triomphant comptent parmi les moments les plus significatifs de la tendresse douloureuse qu’éprouvait Mizoguchi à l’égard de la condition féminine. Dans la superbe de l’œuvre, la femme morte comme la femme déchue apportent le pardon et la sagesse. Mais il a fallu passer par toutes sortes d’épreuves. Les événements historiques sont présentés, admirablement, de façon réaliste. Sans transition, le monde réel bascule dans le surnaturel. Les rêves sont fous, les séductions trompeuses, la vie et la mort intimement liées. La princesse ensorceleuse n’existait pas vraiment. Lorsque le monde réel reprend le dessus, Genjuro ne voit plus que les ruines du manoir aux sortilèges ; Tobei, faux guerrier, est saisi par le remords devant Ohama prostituée. Quel chemin fallait-il parcourir pour connaître la paix intérieure ? Un fantôme bienveillant rend à Genjuro son foyer, les yeux de Tobei se désillent, la guerre s’éloigne… (…) Ce conte moral et fantastique touche à des valeurs universelles et parle à toutes les consciences. La mise en scène, où dominent les plans d’ensemble descriptifs, et l’esthétique des images, en blanc, noir et gris, traduit souvent la vie intérieure de personnages frustes et confrontés à un destin à la fois social et métaphysique. La réalisation de Mizoguchi unit, d’une manière incomparable, le réel et le surnaturel. Elle fait passer le spectateur au-delà de l’extérieur des choses, comme pour une expérience personnelle »
Jacques Siclier, Le Monde

MANGUETOWN

de Christine Laquet et Stéphane Pauvret
France, 2010, 12 min

Mangue town est une courte fiction anachronique et métaphysique dont les deux personnages principaux, Darwin et Einstein sont des marionnettes géantes inspirées de la tradition carnavalesque du Nordeste brésilien. Scientifiques bien connus, ces "deux grosses têtes" ont en commun un voyage au Brésil effectué à près d'un siècle d'écart. L'histoire récente de cet immense pays en pleine mutation économique, sociale et politique, intrigue le deux intellectuels, ici en observateurs insatiables des mœurs de la société réciféenne en 2009.

LA NOUVELLE KAHNAWAKÉ

de Patrick Bernier et Olive Martin
France, 2010, 42 min

Poker, défi aux lois, lutte opiniâtre pour le contrôle d'un « nouveau » territoire où certains laissent leurs plumes, la Nouvelle Kahnawake, s'appuie sur ces analogies avec le western pour interroger à la fois notre relation à la figure de l'indien et le bouleversement de notre perception de l'espace engendré par les nouvelles technologies de l'information

Séances

SEANCE UNIQUE
jeudi 21 avril à 20h30

SÉANCE SUIVIE D'UNE RENCONTRE AVEC LES RÉALISATEURS