PROGRAMMATION DÉCEMBRE 2006
France, 2005, 1h45
Pierre Creton, peseur au contrôle laitier, exerce son activité auprès des éleveurs du pays de Caux. Au fil de ces rendez-vous réguliers, des relations se nouent dans ce moule d’apparence rude et pourtant d’une sensibilité à fleur de peau.
« Les films de Pierre Creton se font comme il fait le miel. Ils existent dans une réelle indépendance, loin des contingences citadines. Si Pierre veut faire un film, le film se fera. Pierre ne dira pas "je suis en tournage", il dira "demain je vais filmer". Secteur 545 est donc un film qui appartient au quotidien de Pierre. Le matin, la caméra prenait place à l’arrière de la voiture parmi le matériel destiné au contrôle laitier. Probablement, les éleveurs chez lesquels Pierre installait ses prises de vue avant de faire les prélèvements se disaient "tiens aujourd’hui le peseur fait du cinéma", sans doute un peu dubitatifs. À leurs yeux, la raison de la présence de Pierre dans l’étable étant de remplir les tubes du lait des vaches. Mais en se filmant au travail dans les étables, aux côtés des éleveurs, Pierre rend la relation tangible, et tout au long du film cette sensibilité douce et généreuse, qui fait de ce quotidien un moment familier, va finalement constituer quelque chose d’entièrement humain. Et puis, à la face presque naturaliste du travail quotidien, scandée par le rythme des trayeuses, s’affronte le personnage de Jean-François. Dans la vraie vie, Jean-François contrôleur laitier emploie Pierre comme peseur. Dans le film, Pierre cinéaste, par un dispositif de fiction revendiqué, réinvente la figure de son employeur et tout ce qui le constitue dans le film semble relever de la pose. Dans les scènes avec Jean-François tout paraît possible parce que tout est écrit. Tout se fabrique. Tandis que dans les séquences avec les éleveurs, les plans s’ouvrent aux accidents, le quotidien est toujours surprenant, nouveau, la parole affranchie du prêt à penser. Avec un profond respect, les questions sont posées. La sincère tendresse avec laquelle Pierre enlace une vache avant qu’on l’emmène à l’abattoir nous bouleverse. Et c’est avec une discrétion emplie de grâce que Secteur 545 pose la question du lien de l’art et de la vie. De la vie dans un monde d’apparence rude et d’une sensibilité à fleur de peau. »
Ariane Doublet, réalisatrice
LE VOYAGE À VEZELAY
de Pierre Creton
France, 2006, 32 min
À la mort de son père, Pierre se rend à Vézelay sur la tombe de Georges Bataille. Là-bas, il est reconnu par un prêtre qui semble distinguer les touristes des mystiques, ceux qui viennent pour Dieu et ceux qui viennent pour l'écrivain.
« Les films de Pierre Creton se font comme il fait le miel. Ils existent dans une réelle indépendance, loin des contingences citadines. Si Pierre veut faire un film, le film se fera. Pierre ne dira pas "je suis en tournage", il dira "demain je vais filmer". Secteur 545 est donc un film qui appartient au quotidien de Pierre. Le matin, la caméra prenait place à l’arrière de la voiture parmi le matériel destiné au contrôle laitier. Probablement, les éleveurs chez lesquels Pierre installait ses prises de vue avant de faire les prélèvements se disaient "tiens aujourd’hui le peseur fait du cinéma", sans doute un peu dubitatifs. À leurs yeux, la raison de la présence de Pierre dans l’étable étant de remplir les tubes du lait des vaches. Mais en se filmant au travail dans les étables, aux côtés des éleveurs, Pierre rend la relation tangible, et tout au long du film cette sensibilité douce et généreuse, qui fait de ce quotidien un moment familier, va finalement constituer quelque chose d’entièrement humain. Et puis, à la face presque naturaliste du travail quotidien, scandée par le rythme des trayeuses, s’affronte le personnage de Jean-François. Dans la vraie vie, Jean-François contrôleur laitier emploie Pierre comme peseur. Dans le film, Pierre cinéaste, par un dispositif de fiction revendiqué, réinvente la figure de son employeur et tout ce qui le constitue dans le film semble relever de la pose. Dans les scènes avec Jean-François tout paraît possible parce que tout est écrit. Tout se fabrique. Tandis que dans les séquences avec les éleveurs, les plans s’ouvrent aux accidents, le quotidien est toujours surprenant, nouveau, la parole affranchie du prêt à penser. Avec un profond respect, les questions sont posées. La sincère tendresse avec laquelle Pierre enlace une vache avant qu’on l’emmène à l’abattoir nous bouleverse. Et c’est avec une discrétion emplie de grâce que Secteur 545 pose la question du lien de l’art et de la vie. De la vie dans un monde d’apparence rude et d’une sensibilité à fleur de peau. »
Ariane Doublet, réalisatrice
LE VOYAGE À VEZELAY
de Pierre Creton
France, 2006, 32 min
À la mort de son père, Pierre se rend à Vézelay sur la tombe de Georges Bataille. Là-bas, il est reconnu par un prêtre qui semble distinguer les touristes des mystiques, ceux qui viennent pour Dieu et ceux qui viennent pour l'écrivain.
SEANCES
Mercredi 6 décembre à 18h30
Vendredi 8 décembre à 20h30
Samedi 9 décembre à 18h
VENDREDI 8 DÉCEMBRE À 20:30 • PROJECTION SUIVIE DU COURT MÉTRAGE LE VOYAGE À VEZELAY ET D’UN ENTRETIEN CYRIL NEYRAT ET PIERRE CRETON
Vendredi 8 décembre à 20h30
Samedi 9 décembre à 18h
VENDREDI 8 DÉCEMBRE À 20:30 • PROJECTION SUIVIE DU COURT MÉTRAGE LE VOYAGE À VEZELAY ET D’UN ENTRETIEN CYRIL NEYRAT ET PIERRE CRETON