PROGRAMMATION DÉCEMBRE 2008
Finlande, 1988, 1h16, VOSTF
Avec Matti Pellonpaa, Kati Outinen, Saku Kuosmanen, Esko Nikkari, Kylli Kongas, Pekka Laiho
Avec Matti Pellonpaa, Kati Outinen, Saku Kuosmanen, Esko Nikkari, Kylli Kongas, Pekka Laiho
L'histoire d'amour d'un conducteur de camion à ordures, Nikander, et d'une caissière de supermarché, Ilona.
Premier opus d’une trilogie sur la classe ouvrière, Shadows in Paradise fut reçu par la critique finlandaise comme un film atypique et révolutionnaire. Kaurismäki y décrit avec beaucoup de sensibilité et de tendresse la Finlande « d’en-bas » des années 80. Entre film documentaire et romance, Shadows in Paradise voit naître le couple le plus célèbre du nouveau cinéma finlandais, Kati Outinen et Matti Pellonpäa, et impose Kaurismäki comme son chef de file.
« Kaurismäki montre ici déjà tout ce qui fera l'originalité de ses films : l'art de suggérer le trouble des sentiments humains en cadrant paisiblement des êtres rendus égaux à des choses, ou ces choses elles-mêmes ; la façon de faire résonner le moindre incident (un coup de poing) comme une note au milieu d'une partition presque silencieuse ; l'attachement irréductible et communicatif à des personnages de perdants ordinaires. Les deux acteurs principaux, Matti Pellonpää et sa moustache de morse, Kati Outinen et sa blancheur de sainte, sont des trouvailles à eux seuls. Leurs visages, plus ambivalents qu'il n'y paraît, véhiculent parfaitement le ton voulu par le cinéaste, ni jamais franchement comique ni jamais complètement tragique. Si l'on se réfère aux canons du muet, c'est un mélange des genres. Chez Kaurismäki, c'est plus qu'un principe d'auteur, une façon d'être.»
François Gorin, Télérama
« Helsinki. Nikander est chauffeur d'une benne à ordures. Il fait tous les jours les mêmes gestes, il est taciturne même avec son copain de travail, il vit seul dans un modeste logement, avec la télévision, des journaux de bandes dessinées. Et puis, Nikander rencontre Ilona, caissière de supermarché, moins résignée que lui à sa condition puisque, renvoyée par le patron, elle n'hésite pas à s'emparer d'un coffret contenant l'argent de la recette. C'est le seul élément de fait divers de ce film qui, par certains côtés, rappelle les chroniques néo-réalistes italiennes écrites autrefois par Zavattini. Helsinki est une ville grise, terne, aux immeubles de béton. Le travail d'éboueur, avec du matériel perfectionné, ne salit pas. C'est une routine. Les gens boivent par ennui. Pourtant, la réalisation évite le misérabilisme. Un homme et une femme, ni beaux ni laids, ordinaires (remarquablement interprétés par Matti Pellonfaa et Kati Outinen) vivent une sorte d'aventure qui rompt la monotonie quotidienne, puis font le difficile apprentissage d'une existence commune, dans les disputes, les crises, le choc de deux libertés, de deux inquiétudes. »
Sylvain Siclier, Le Monde
« Lorsqu’il réalise ses premiers longs métrages dans les années quatre-vingt, le prolétariat n’est pas du tout à la mode. Kaurismäki est à contre-courant. Ses films sont alors diffusés en toute discrétion. Même s’il décrit une classe ouvrière en souffrance, le chef de file du cinéma finlandais ne nous précipite pas dans la plus totale noirceur : les êtres humains, à ses yeux, ne sont jamais négligeables.
Surtout, l’humour si particulier de Kaurismäki permet d’entretenir un petit espoir. Dans Shadows in Paradise, une employée au chômage, Ilona, s’apprête à quitter la Finlande pour s’installer en Estonie avec son amoureux, Nikander : « De quoi vivrons-nous ? - De pommes de terre. » »
Bruno Vincens, L'Humanité
« Les monstrueuses mâchoires d’une benne à ordures, la mer qui s’écrase sur la grève, quelques baisers donnés… Toute la banalité tragi-comique de la vie dans une métropole. Shadows in Paradise raconte l’histoire d’amour d’un conducteur de camion à ordures et d’une caissière de supermarché. Film sur les paumés, sur la nécessité de l’amour, sur la dignité, l’humilité et la fierté. Le film culte des inconditionnels de Kaurismäki. »
La Cinémathèque de Toulouse
Premier opus d’une trilogie sur la classe ouvrière, Shadows in Paradise fut reçu par la critique finlandaise comme un film atypique et révolutionnaire. Kaurismäki y décrit avec beaucoup de sensibilité et de tendresse la Finlande « d’en-bas » des années 80. Entre film documentaire et romance, Shadows in Paradise voit naître le couple le plus célèbre du nouveau cinéma finlandais, Kati Outinen et Matti Pellonpäa, et impose Kaurismäki comme son chef de file.
« Kaurismäki montre ici déjà tout ce qui fera l'originalité de ses films : l'art de suggérer le trouble des sentiments humains en cadrant paisiblement des êtres rendus égaux à des choses, ou ces choses elles-mêmes ; la façon de faire résonner le moindre incident (un coup de poing) comme une note au milieu d'une partition presque silencieuse ; l'attachement irréductible et communicatif à des personnages de perdants ordinaires. Les deux acteurs principaux, Matti Pellonpää et sa moustache de morse, Kati Outinen et sa blancheur de sainte, sont des trouvailles à eux seuls. Leurs visages, plus ambivalents qu'il n'y paraît, véhiculent parfaitement le ton voulu par le cinéaste, ni jamais franchement comique ni jamais complètement tragique. Si l'on se réfère aux canons du muet, c'est un mélange des genres. Chez Kaurismäki, c'est plus qu'un principe d'auteur, une façon d'être.»
François Gorin, Télérama
« Helsinki. Nikander est chauffeur d'une benne à ordures. Il fait tous les jours les mêmes gestes, il est taciturne même avec son copain de travail, il vit seul dans un modeste logement, avec la télévision, des journaux de bandes dessinées. Et puis, Nikander rencontre Ilona, caissière de supermarché, moins résignée que lui à sa condition puisque, renvoyée par le patron, elle n'hésite pas à s'emparer d'un coffret contenant l'argent de la recette. C'est le seul élément de fait divers de ce film qui, par certains côtés, rappelle les chroniques néo-réalistes italiennes écrites autrefois par Zavattini. Helsinki est une ville grise, terne, aux immeubles de béton. Le travail d'éboueur, avec du matériel perfectionné, ne salit pas. C'est une routine. Les gens boivent par ennui. Pourtant, la réalisation évite le misérabilisme. Un homme et une femme, ni beaux ni laids, ordinaires (remarquablement interprétés par Matti Pellonfaa et Kati Outinen) vivent une sorte d'aventure qui rompt la monotonie quotidienne, puis font le difficile apprentissage d'une existence commune, dans les disputes, les crises, le choc de deux libertés, de deux inquiétudes. »
Sylvain Siclier, Le Monde
« Lorsqu’il réalise ses premiers longs métrages dans les années quatre-vingt, le prolétariat n’est pas du tout à la mode. Kaurismäki est à contre-courant. Ses films sont alors diffusés en toute discrétion. Même s’il décrit une classe ouvrière en souffrance, le chef de file du cinéma finlandais ne nous précipite pas dans la plus totale noirceur : les êtres humains, à ses yeux, ne sont jamais négligeables.
Surtout, l’humour si particulier de Kaurismäki permet d’entretenir un petit espoir. Dans Shadows in Paradise, une employée au chômage, Ilona, s’apprête à quitter la Finlande pour s’installer en Estonie avec son amoureux, Nikander : « De quoi vivrons-nous ? - De pommes de terre. » »
Bruno Vincens, L'Humanité
« Les monstrueuses mâchoires d’une benne à ordures, la mer qui s’écrase sur la grève, quelques baisers donnés… Toute la banalité tragi-comique de la vie dans une métropole. Shadows in Paradise raconte l’histoire d’amour d’un conducteur de camion à ordures et d’une caissière de supermarché. Film sur les paumés, sur la nécessité de l’amour, sur la dignité, l’humilité et la fierté. Le film culte des inconditionnels de Kaurismäki. »
La Cinémathèque de Toulouse
SEANCES
Vendredi 19 décembre à 21h
Samedi 20 décembre à 17h
Lundi 22 décembre à 20h30
Samedi 20 décembre à 17h
Lundi 22 décembre à 20h30