Archives 2001-2011

SITUATIONS MÉTROPOLITAINES




LAUA • MARS 2007


LIFT

De Marc Isaacs
Royaume-Uni, 2001, 25 min, VOSTF


Le réalisateur Marc Isaacs s’installe dans l’ascenseur d’un immeuble londonien. Les habitants vont peu à peu se confier à lui : un portrait émouvant et plein d’humour d’une communauté verticale.

Un ascenseur dans un immeuble populaire de l’East End londonien. C’est ici que Marc Isaacs s’installe pendant plusieurs jours avec sa caméra. Au début, les résidents sont interloqués, réagissant parfois avec nervosité. Mais rapidement le réalisateur se fait accepter par ceux-ci, qui d’ailleurs finissent par trouver tout naturel de le retrouver là, jour après jour, et d’être interrogé sur leurs rêves, sur leur vie sentimentale, sur leur humeur, sur les petites choses de leurs vies quotidiennes. Vers la fin du tournage, l’ascenseur sera finalement ce lieu où passer un moment agréable de la journée, pour y partager une conversation ou un repas avec Marc. À travers cette galerie de personnages qui défilent dans l’ascenseur, Marc Isaacs dessine le microcosme d’un quartier de l’Est londonien, avec ses côtés populaires et son grand mélange ethnique.

« Quand le réalisateur a décidé de faire un documentaire sur un ascenseur dans une tour à Londres, il n'avait aucune idée de la façon dont les habitants réagiraient et ni ce qu'ils révéleraient de leur vie. Il a simplement pris place lui-même dans l'ascenseur avec sa caméra et a attendu le bon moment pour poser des questions. Toute la société britannique est contenue dans ce microcosme et la plus simple des approches devient une parabole du multiculturalisme. »
Festival International du Film de la Rochelle.

« En 2001, [Marc Isaacs] réalise Lift, sélectionné et primé dans de nombreux festivals internationaux. Dès ce premier film, se révèlent l’art et la force de Marc Isaacs à construire des relations privilégiées avec les protagonistes de ses films. La présence de la caméra s’estompe, se fait oublier, laissant place à la rencontre. Travellers (2002), Calais : la dernière frontière (2003), Un jour, mon prince viendra (2005) et Philip and his Seven Wives (2006) poursuivent ce même cheminement. Marc Isaacs, toujours dans cette quête de la rencontre, tente de restituer toute la complexité de l’être humain. Une forte complicité s’installe entre le réalisateur et ses personnages, créant tour à tour des situations bouleversantes ou tragi-comiques, à juste distance face à des personnes que la réalité n’épargne pas. "Tout d’abord je cherche des situations qui me permettent de confronter les questions universelles de l’existence. Je cherche des personnages qui me passionnent d’une manière ou d’une autre, qu’ils soient alcooliques ou réfugiés. Des personnages forts sont au cœur de ce que je fais mais leurs histoires font toujours partie d’une idée cinématographique plus vaste. Dans Lift, les personnages sont au service d’un projet plus large permettant au film de devenir plus que la somme de ses parties. C’est aussi le cas avec Calais et Travellers. Je tourne mes films moi-même parce que je veux que mes histoires apparaissent immédiates, urgentes et non affectées par la présence d’une équipe de tournage trop importante. Une partie de l’histoire de mes films, c’est le processus par lequel je fais connaissance avec les personnages. Nous commençons avec nos préjugés et nos a priori et nous devons relever les défis posés par la réalité que nous rencontrons. Je commence toujours avec l’idée de faire des comédies, mais je finis souvent par trouver une tristesse sous-jacente." Marc Isaacs. »
Lussas, Les États généraux du Film documentaire

MANMUSWAK

De Olive Martin et Patrick Bernier
France, 2005, 16 min

Avec Koulin Mah, Patrick Berv-Beverly, Sékou Condé, Carlos Ouédraogo, Franck Assi, Soro Solo, Richard Dié

Une journée ordinaire de K., homme d’origine africaine vivant en France, effectuant des remplacements de vigile, à travers ses métamorphoses de surveillé en surveillant.

« Man must walk, l'homme doit marcher, il faut bien que l'homme vive, ou bien encore l'Homme-doit-viver, selon la traduction française de Sozaboy, le roman de l'auteur nigérian Ken Saro Wiwa duquel est tiré le titre de ce film. De fait, notre homme marche : depuis un quartier périphérique, cité-enclave où il partage une chambre dans une tour, à travers un terrain vague ; dans les rues du centre-ville, dans les rayons d'un centre commercial ; dans les allées du Jardin des Plantes ; sur une avenue, le soir. La ville est ainsi arpentée ; il en prend la mesure, la quadrille, la vit au gré des déplacements que ses remplacements nécessitent. (…) Cependant, le principe de relais (entre les personnes qu'il remplace occasionnellement dans leur poste de vigile) que pratique notre personnage, K, lui donne l'occasion d'établir "des liens inhabituels et sur une échelle géographique plus vaste, mais aussi socialement différenciés", selon les lieux qu'il garde et les relations qu'il entretient avec la population qui les fréquente, et "fait de lui, un tisseur du réseau social, un artisan de la multitude, qui ouvre des perspectives nouvelles : les liens du grand réseau socio-économique ne passent pas uniquement par les travailleurs cognitifs et les hommes d'affaire.". »
Patrick Bernier et Olive Martin

PLAGES

De Dominique Gonzales-Fœrster
France, 2001, 15 min

Cette séquence mélancolique offre un panorama hypnotisant de la plage surpeuplée de Copacabana à six heures du matin, où l’on voit notamment des flashes ensorcelants, des feux d’artifices et une soudaine averse.

En suivant les célèbres trottoirs de Copacabana le jour de l'an 2000, en écoutant les voix off raconter divers souvenirs liés au lieu, Plages invente, à la lueur soudaine des feux d'artifice qui crépitent, un paysage curieux, réel et fantastique.

LES BAIES D’ALGER

De Hassen Ferhani
France - Algérie, 2007, 17 min

Les Baies d’Alger de Hassan Ferhani est une audioscopie en 14 minutes, de la population algéroise. Dans un long panorama de la ville, l’oeil de la caméra scrute différents bâtiments et quartiers du centre-ville dans une approche intimiste.

« Réalisé en 2006, Les Baies d’Alger est le premier court-métrage de ce jeune réalisateur en herbe de 21 ans et débordant d’intelligence. Son film donne à entendre et à saisir le pouls de la société algéroise de façon détournée, c’est-à-dire sans image, seul le son captant les discussions intra-muros parvient à nous donner la juste représentation. Son court-métrage entre dans le cadre d’un workshop organisé par Katia Kameli, (vidéaste, plasticienne et réalisatrice, Paris). Membre de l’association Chrysalide, Hassen Ferhani, a été assistant de première dans la nouvelle pièce de l’Association, Rêve et vol d’oiseau, (coproduction Chrysalide et la compagnie artistique de Lyon, Gertrude II ). »
Souad, algerie-dz.com

« Le court métrage de Hassan Ferhani a laissé une bonne impression chez le public nombreux qui a assisté à la projection. Il a plu par l’originalité de son thème et de son langage. Le réalisateur a compensé le manque de moyens par l’idée de son scénario qui a consisté à placer une caméra fixe sur des balcons du centre ville d’Alger et écouter aux fenêtres tout ce qui peut être dit à l’ombre des persiennes. Ainsi tout va y passer : les ruptures conjugales et amoureuses, les affaires juteuses, les films à l’eau de rose, le cousin qui vient du bled pour s’émerveiller devant la beauté d’Alger. Le tout servi par des dialogues de haute facture utilisant toutes les langues du pays. » Slimane Aït Sidhoum

SEANCE UNIQUE

mercredi 7 mars à 21h