HOLLYWOOD SUR HOLLYWOOD • JUIN - JUILLET 2012
USA, 2010, 1h38, VOSTF
avec Stephen Dorff, Elle Fanning
avec Stephen Dorff, Elle Fanning
Johnny Marco, acteur à la réputation sulfureuse, vit à l'hôtel Château Marmont sur Sunset Boulevard, repaire feutré du Tout-Hollywood. Il y erre comme une âme en peine entre deux tournages. Le temps d'un weekend, il est chargé par son ex-femme de s'occuper de Cléo, sa fille de 11 ans. Entre une compétition de jeu vidéo, une virée à la patinoire et un voyage surréaliste en Italie où il doit recevoir un prix, le père et la fille vont se rapprocher. Sofia Coppola témoigne encore une fois de sa capacité à rendre éloquente l'intimité silencieuse de ces personnages et montre ainsi l'envers d'un Hollywood vide et déliquescent.
"Comme Lost in translation, Somewhere se déroule donc, la plupart du temps, à l'abri d'un hôtel de luxe. Mais, cette fois, il n'y a même plus d'histoire d'amour en germe. Il n'y a presque rien. Pourquoi est-ce si captivant ? La curiosité de Sofia Coppola pour l'intimité de son personnage est aussi dévorante que profonde. Comme si elle croisait l'indiscrétion de la presse people avec les questionnements d'Antonioni. Et l'on sent bien que cette curiosité vient de loin, d'une familiarité ancienne avec ces lieux et ces gens, sans doute de l'époque où, enfant, elle jouait dans les couloirs du Marmont et observait les clients.
D'apparence tempérée, de facture pop (plusieurs tubes des années 2000 in extenso), le film recèle, en fait, une ambition extrême : explorer les moindres recoins d'une solitude, tout savoir sur ce qu'un acteur, un homme d'image, un homme tout court, fait quand il se retrouve face à lui-même. Sofia Coppola reste la championne des "temps morts" très vivants, émouvants ou éloquents. Au-delà de la bulle jet-set, symbole des convoitises contemporaines, le film suggère un ennui universel et approche une certaine finitude humaine... De l'art de faire avec du vide le plein de cinéma.
Louis Guichard, Télérama
"Comme Lost in translation, Somewhere se déroule donc, la plupart du temps, à l'abri d'un hôtel de luxe. Mais, cette fois, il n'y a même plus d'histoire d'amour en germe. Il n'y a presque rien. Pourquoi est-ce si captivant ? La curiosité de Sofia Coppola pour l'intimité de son personnage est aussi dévorante que profonde. Comme si elle croisait l'indiscrétion de la presse people avec les questionnements d'Antonioni. Et l'on sent bien que cette curiosité vient de loin, d'une familiarité ancienne avec ces lieux et ces gens, sans doute de l'époque où, enfant, elle jouait dans les couloirs du Marmont et observait les clients.
D'apparence tempérée, de facture pop (plusieurs tubes des années 2000 in extenso), le film recèle, en fait, une ambition extrême : explorer les moindres recoins d'une solitude, tout savoir sur ce qu'un acteur, un homme d'image, un homme tout court, fait quand il se retrouve face à lui-même. Sofia Coppola reste la championne des "temps morts" très vivants, émouvants ou éloquents. Au-delà de la bulle jet-set, symbole des convoitises contemporaines, le film suggère un ennui universel et approche une certaine finitude humaine... De l'art de faire avec du vide le plein de cinéma.
Louis Guichard, Télérama
Séances
Mercredi 20 juin 2012 à 19:00
Samedi 23 juin 2012 à 15:00
Mardi 26 juin 2012 à 21:00
Samedi 23 juin 2012 à 15:00
Mardi 26 juin 2012 à 21:00