CONTRECHAMP

Suprême (performance)


Collectif



CONTRECHAMP • MARS 2014


Parcours
Suprême (performance) est une séance qui présente des films d’artistes, plasticiens et chorégraphes. L’action est performée et filmée à l'extérieur, là où le naturel semble prendre le pas sur le(s) corps. Une action se déroule, loin de l'espace confiné du plateau de théâtre ou de la galerie. Les performances sont réalisées dans des espaces naturels où la pluie, le vent, le soleil interfèrent. De la jungle envahissante du Brésil, jusqu'au théâtre de verdure du Canada, c’est dans une "suprême" tension que les artistes font acte, force de la nature qu’ils défient, en même temps qu’ils la subliment. La performance est ici montrée via le film, comme unique témoin.

FILMS //

At land

de Maya Deren
16 mm / n&b / sil / 14' 00 / 1944
AT LAND investit l'idée du temps et de l'espace du 19ème siècle. Des séquences telles que celle des dunes, où la caméra est arrêtée afin que le personnage parcourt une grande distance avant d'être refilmé (alors que le résultat propose un continu), produisent une diminution de la taille du personnage et procurent un fort impact émotionnel qui n'aurait pu être traduit cinématographiquement d'aucune autre manière. On pourrait en dire autant de la technique répétée consistant à relier deux lieux différents au moyen des mouvements continus d'un personnage. De même dans la dernière séquence où elle court à travers des temps déjà déroulés ou qui continuent de s'écouler.

A Study in Choreography for Camera
de Maya Deren
16 mm /n&b / sil / 3' 00 / 1945
A STUDY IN CHOREOGRAPHY FOR CAMERA est le résultat d'une tentative de dégager le danseur de l'espace statique de la scène d'un théâtre vers un espace qui serait aussi mobile et volatile que lui-même. Il s'agissait en fait d'un duo entre Talley Beatty, qui danse, et l'espace, qui était fait pour danser au moyen de la caméra et du montage.

Les eux
de Jacynthe Carrier
6min56 / Vidéo HD / 2013
En collaboratioon avec Spirafilm
Montré pour la première fois en monobande, Les Eux parle de promiscuité, de fusion même, entre la multitude de personnages que filme l’artiste. En poursuivant ses réflexions sur les rapports entre l’humain et son environnement, Jacynthe Carrier examine les relations d’intimité perçues par plusieurs personnages au sein d’un paysage aride et abandonné, qui devient alors territoire apprivoisé.

Parcours
de Jacynthe Carrier
séquence HD, couleur, son, 4 min 52 s / 2012,
coproduction avec La Bande-Vidéo et Première Ovation (CA)
"Dans la Sablière, on entend le galop d’un groupe. L’heure est grise et l’air rempli de pluie. Ils suivent un parcours en boucle, ponctué d’espaces de souffle. La raison de leur déplacement demeure énigmatique. Leur manière d’occuper le site relève à la fois de la quête et de la fuite. Leur présence est un flot, leur mouvement un récit. Dans la carrière de sable, chacun des corps est un grain de temps permettant de mesurer celui qui s’écoule. Chaque rodeur s’approprie une règle qui, l’espace d’un moment, devient rituel. Courir."
Marie-Ève Beauppré

Pas de deux [extrait du film original de 17min]
de Laurent Pernel
video dv / stereo / 2013 / 7min
Dans le théâtre de verdure du Parc Lafontaine à Montréal, une chorégraphie s'improvise entre un joueur et son ballon de football doré. Un jeu d'ombres reflète l’environnement du théâtre et de sa structure sur le mur de la scène. L'ombre portée du personnage apparait ainsi comme un partenaire de jeu.

Mentira repetida
de Rodrigo Braga
2011 / 5 min 20 / stereo, 16:9, HD
Mentira Repetida a été filmée à l'intérieur de l'une des îles de l'archipel fluvial Anavilhanas de l'Amazonie Brésilienne, où Rodrigo Braga s'est immergé pendant plusieurs mois dans cette forêt dense pour réaliser des photographies. Il fait alors l'expérience de sentir son corps "se réduire" face à l'immense paysage, insurmontable pour un seul homme. Ainsi isolé, c'est par la diffusion métaphorique de son propre corps à travers les arbres et de son cri que l'artiste tente d'être aussi grand que la jungle.

Tonus
de Rodrigo Braga
video / 10 min / 16:9 / HD stereo / 2012
Filmé sur la côte nord-est du Brésil, en Amazonie Centrale (Rio Negro) et Rio de Janeiro (Forêt de Tijuca), Tonus, présente le corps de l'artiste agissant dans la nature, dans une sorte de "mesure de lutte" ("struggle measurement"). Qu'elles soient actives ou réactives, les nombreuses situations reflètent un certain état de tension, d'énergies latentes, des forces en suspension... L'action est imminente et la contraction et le repos sont perçus comme des temps de réflexion.

Viva la revolucion y los cojones del toro
de Bozidar Jurjevic
5min35 / 2003
Bozidar Jurjevic est un artiste performeur qui travaille sur des problèmatiques telles la vie, la mort, l’énergie ou la crise. Le corps de l’artiste est ici mis dans une situation où la prise de risque, la douleur ou la résistance sont de mise. La performance se passe à Saragosse (Espagne) et s’inspire de la révolution qui eut lieu au XIXe siècle. La révolution est envisagée comme un événement à part entière de l’expérience de l’artiste vivant en Croatie. Il souligne ainsi que « chaque révolution commence et finit… par une explosion ».

Séance unique

Lundi 24 mars 20h30