PROGRAMMATION FÉVRIER 2006
Chine, 2004, 2h13, VOSTF
Avec Zhao Tao, Chen Taisheng, Jing Jue, Jiang Zhongwei
Avec Zhao Tao, Chen Taisheng, Jing Jue, Jiang Zhongwei
Dans la périphérie de Pékin, un parc d’attraction rassemble les plus grands monuments de la planète, symboles d’une culture globale qui se répand en Chine.
Dans ce monde en raccourcis, synthèse à l’échelle réduite des mutations sociales et urbaines de la Chine, les relations affectives peinent à trouver leur place.
« Et si la Chine, en particulier Pékin, était l'épicentre du monde contemporain ? Si c'était là-bas qu'on pouvait percevoir de manière la plus sensible la mondialisation en cours ? C'est l'une des multiples impressions que l'on ressent en sortant de ce film important et subtil de Jia Zhang-ke, où l'on voyage beaucoup tout en restant sur place. Car ce « monde » qui donne son titre au film est ici un parc à thème, situé à la périphérie de Pékin. Aux visiteurs, il propose les répliques en taille réduite de monuments célèbres de la planète : la tour Eiffel, le Taj Mahal, les Twin Towers (encore debout !), la basilique Saint-Pierre, etc. Bienvenue dans un univers de simulacres. (…) Le talent de Jia Zhang-ke est de relier le particulier et le général, l'individu et le collectif, comme si l'un ne pouvait désormais plus être pensé sans l'autre. (…) Le monde semble à portée de main ou de regard, mais il divise. Car il n'y a pas un monde, mais plusieurs, semblables à des bulles parfaitement étanches. La communication à outrance - téléphone, SMS, Internet - masque la solitude. Le virtuel domine - plusieurs séquences d'animation le figurent. Le réel ne signe son retour qu'à travers les souffrances physiques - le film s'ouvre sur une demande à la cantonade d'un pansement introuvable - ou la mort. « Méfie-toi de moi. De nos jours, on ne peut avoir confiance en personne », dit Taisheng à Tao. Terrible aveu, paradoxale déclaration d'amour. De là la force du film et de ce couple magnifique, qui se cherche avec exigence. L'objet de leur lutte, c'en est une, est de fait une question de dignité : comment s'aimer dans ce monde qui accule à l'isolement ou à la trahison ? »
Jacques Morice
Dans ce monde en raccourcis, synthèse à l’échelle réduite des mutations sociales et urbaines de la Chine, les relations affectives peinent à trouver leur place.
« Et si la Chine, en particulier Pékin, était l'épicentre du monde contemporain ? Si c'était là-bas qu'on pouvait percevoir de manière la plus sensible la mondialisation en cours ? C'est l'une des multiples impressions que l'on ressent en sortant de ce film important et subtil de Jia Zhang-ke, où l'on voyage beaucoup tout en restant sur place. Car ce « monde » qui donne son titre au film est ici un parc à thème, situé à la périphérie de Pékin. Aux visiteurs, il propose les répliques en taille réduite de monuments célèbres de la planète : la tour Eiffel, le Taj Mahal, les Twin Towers (encore debout !), la basilique Saint-Pierre, etc. Bienvenue dans un univers de simulacres. (…) Le talent de Jia Zhang-ke est de relier le particulier et le général, l'individu et le collectif, comme si l'un ne pouvait désormais plus être pensé sans l'autre. (…) Le monde semble à portée de main ou de regard, mais il divise. Car il n'y a pas un monde, mais plusieurs, semblables à des bulles parfaitement étanches. La communication à outrance - téléphone, SMS, Internet - masque la solitude. Le virtuel domine - plusieurs séquences d'animation le figurent. Le réel ne signe son retour qu'à travers les souffrances physiques - le film s'ouvre sur une demande à la cantonade d'un pansement introuvable - ou la mort. « Méfie-toi de moi. De nos jours, on ne peut avoir confiance en personne », dit Taisheng à Tao. Terrible aveu, paradoxale déclaration d'amour. De là la force du film et de ce couple magnifique, qui se cherche avec exigence. L'objet de leur lutte, c'en est une, est de fait une question de dignité : comment s'aimer dans ce monde qui accule à l'isolement ou à la trahison ? »
Jacques Morice
Séances
mercredi 15 février à 20h30
samedi 18 février à 20h30
samedi 18 février à 20h30