LE CINÉMATOGRAPHE • 10 ANS • OCTOBRE 2011
Thaïlande, 2004, 1h58, VOSTF
avec Sakda Kaewbuadee, Banlop Lomnoi, Sirivech Jareonchon
avec Sakda Kaewbuadee, Banlop Lomnoi, Sirivech Jareonchon
Keng, jeune soldat, et Tong, garçon de la campagne, mènent une vie douce et agréable. Un jour, alors que les vaches de la région sont égorgées par un animal sauvage, Tong disparaît. Une légende dit qu’un homme peut être transformé en créature sauvage... Keng va se rendre seul au coeur de la jungle tropicale où le mythe rejoint souvent la réalité. Voyage mystique et poétique conté par le talentueux cinéaste du nouveau cinéma thaïlandais.
"Le fluide sensuel, davantage qu'intellectuel, qui permet l'articulation entre les deux récits relève d'un cinéma qu'on qualifierait volontiers de chamanique (...) Possiblement née d'une triviale déception amoureuse, cette somptueuse fantasmagorie n'en évoquera pas moins, en dernier ressort, l'univers de Georges Bataille, Tropical Malady étant de fait la plus fidèle adaptation cinématographique de ce principe selon lequel "le désir est au temps ce que le tigre est à l'espace"."
Jacques Mandelbaum, Le Monde
" À la fin, quand le fauteuil magique qui nous a fait voyager dans tant d'espaces et de temps, atterrit, lorsque cesse autour de nous la ronde des animaux, des hommes et des mondes, quand on se réveille du film comme on relève d'une fièvre somnambulique, on peut dire : "J'ai bien dormi, les yeux grands ouverts." Sonné, hanté, terrorisé et ravi. La Tropical Malady est une maladie d'amour."
Philippe Azoury, Libération
"D'abord une histoire d'amour très fleur bleue. Ensuite, une chasse à l'homme dans la nuit de la jungle. Et surtout un film troublant, envoûtant, radical. Tropical Malady est constitué de deux parties distinctes, d'une chenille et d'un papillon, sans qu'on sache avec certitude qui a engendré qui. La première forme que revêt le film est celle d'une histoire d'amour très fleur bleue, celle de Keng, un jeune soldat, avec Tong, un garçon de la campagne au sourire aussi permanent qu'inquiétant. Nous sommes en Thaïlande, et Weerasethakul décrit la ville, la campagne, la famille, les plaisirs simples d'une façon très réaliste. Toute histoire d'amour a une fin. Dans un geste inouï qui devrait faire date dans l'histoire du cinéma, Weerasethakul stoppe soudain son film d'amour tendre pour en commencer un autre à moins que ce ne soit la suite du premier, ou son double inversé, ou le film qu'il souhaitait vraiment réaliser et dont il ne pouvait prendre conscience qu'après avoir produit le premier. Un geste équivalent à ce qu'en peinture on appelle un repentir. Ce second film, d'amour cruel, de chasse à l'homme, de souffrance, a la forme d'un conte au ton pince-sans-rire. Il se déroule dans la jungle, la nuit, là où erre un moine khmer méchant qui pénètre le corps de ses proies pour s'y loger. Dans ce second film vont advenir des événements troublants, qui vont continuer de plonger le spectateur dans un état de torpeur excitée, une sorte de catatonie. Un geste artistique radical et une remise en question de l'acte de création qui dépasse de loin le cinéma."
Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles
"Le fluide sensuel, davantage qu'intellectuel, qui permet l'articulation entre les deux récits relève d'un cinéma qu'on qualifierait volontiers de chamanique (...) Possiblement née d'une triviale déception amoureuse, cette somptueuse fantasmagorie n'en évoquera pas moins, en dernier ressort, l'univers de Georges Bataille, Tropical Malady étant de fait la plus fidèle adaptation cinématographique de ce principe selon lequel "le désir est au temps ce que le tigre est à l'espace"."
Jacques Mandelbaum, Le Monde
" À la fin, quand le fauteuil magique qui nous a fait voyager dans tant d'espaces et de temps, atterrit, lorsque cesse autour de nous la ronde des animaux, des hommes et des mondes, quand on se réveille du film comme on relève d'une fièvre somnambulique, on peut dire : "J'ai bien dormi, les yeux grands ouverts." Sonné, hanté, terrorisé et ravi. La Tropical Malady est une maladie d'amour."
Philippe Azoury, Libération
"D'abord une histoire d'amour très fleur bleue. Ensuite, une chasse à l'homme dans la nuit de la jungle. Et surtout un film troublant, envoûtant, radical. Tropical Malady est constitué de deux parties distinctes, d'une chenille et d'un papillon, sans qu'on sache avec certitude qui a engendré qui. La première forme que revêt le film est celle d'une histoire d'amour très fleur bleue, celle de Keng, un jeune soldat, avec Tong, un garçon de la campagne au sourire aussi permanent qu'inquiétant. Nous sommes en Thaïlande, et Weerasethakul décrit la ville, la campagne, la famille, les plaisirs simples d'une façon très réaliste. Toute histoire d'amour a une fin. Dans un geste inouï qui devrait faire date dans l'histoire du cinéma, Weerasethakul stoppe soudain son film d'amour tendre pour en commencer un autre à moins que ce ne soit la suite du premier, ou son double inversé, ou le film qu'il souhaitait vraiment réaliser et dont il ne pouvait prendre conscience qu'après avoir produit le premier. Un geste équivalent à ce qu'en peinture on appelle un repentir. Ce second film, d'amour cruel, de chasse à l'homme, de souffrance, a la forme d'un conte au ton pince-sans-rire. Il se déroule dans la jungle, la nuit, là où erre un moine khmer méchant qui pénètre le corps de ses proies pour s'y loger. Dans ce second film vont advenir des événements troublants, qui vont continuer de plonger le spectateur dans un état de torpeur excitée, une sorte de catatonie. Un geste artistique radical et une remise en question de l'acte de création qui dépasse de loin le cinéma."
Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles
Séance unique
samedi 8 octobre à 17:15