PROGRAMMATION AVRIL 2011
USA, 1968, 1h36, VOSTF
avec Clint Eastwood, Lee J. Cobb, Susan Clark
avec Clint Eastwood, Lee J. Cobb, Susan Clark
Coogan est un shérif aux méthodes assez expéditives. Pour sanctionner sa brutalité, ses supérieurs le chargent d’escorter un prisonnier de New York en Arizona. Mais le captif s’échappe et le shérif est dessaisi de l’affaire. Coogan n’en reste pas là et engage une traque brutale dans la grande cité. Film qui marque la première et fructueuse collaboration entre Eastwood et Siegel.
Dès le début, la production posa de multiples problèmes. Il avait été envisagé qu’Alex Degal le réalise, puis Don Taylor. Ce sera finalement Don Siegel, dont le nom se rapproche ironiquement de chacun des deux précédents. De même, le scénario a été écrit et remanié par plusieurs auteurs, jusqu’à ce que Don Siegel fasse finalement appel à Dean Riesner. Siegel et Eastwood ne se connaissaient pas avant le film. Chacun d’eux chercha à savoir ce que pouvait valoir l’autre. Siegel visionna les films de Sergio Leone, et Eastwood ceux mis en scène par Siegel. Ils furent convaincus l’un et l’autre. Don Siegel constata lui-même : « C’est un film qui est né du chaos, un film sur lequel ont travaillé successivement six ou sept écrivains, qui était prévu avec un autre producteur, avec un autre réalisateur... Il n’y avait que Eastwood qui était engagé depuis longtemps, à qui l’on payait un salaire important, et qui attendait sans pouvoir rien faire. C’est alors qu’on m’a proposé d’intervenir et de reprendre à la fois la production et la mise en scène. Après, tout s’est déroulé facilement car je me suis très bien entendu avec Clint - et l’entente entre le metteur en scène et le vedette est toujours une condition nécessaire pour la bonne marche d’une réalisation. Le film a très bien marché, a rapporté de l’argent et a eu de bonnes critiques. » L’entente, humaine et artistique, fut telle que Don Siegel et Clint Eastwood se retrouvèrent par la suite pour quatres films marquants : Les Proies, Sierra torride, L’Inspecteur Harry et L’Évadé d’Alcatraz.
Un shérif à New York est intéressant dans la carrière d’Eastwood, car si le film commence dans un cadre westernien - celui du désert de Mojave, qu’un panoramique digne de Ford capte en ouverture de film -, il se poursuit dans le décor d’une grande métropole américaine, New York, le personnage de Walt Coogan annonçant parfois celui de Harry Callahan. Comme lui, Coogan est un défenseur farouche de la loi, ne supportant pas plus le crime que la bureaucratie policière et juridique. Il va jusqu’au bout de ce qu’il juge être sa mission, continuant à enquêter sur une affaire dont on l’a déchargé. Sans scrupule, il couche avec la jeune Linny pour pouvoir mettre la main sur Ringerman. Débarqué à New York avec son grand chapeau et ses bottes, Coogan peut paraître mal à l’aise dans la grande ville, dont le climat d’aliénation et de débauche est à l’opposé de son paisible Arizona natal. Le comportement du chauffeur de taxi lui est odieux, et lorsqu’il arrive dans un hôtel minable, la fille qu’on lui propose et qui s’offre à lui le traite d’homosexuel parce qu’il a refusé ses faveurs défraîchies... Siegel le décrivait justement comme « un primitif moderne, un chasseur instinctif qui échoue rarement lorsqu’il s’agit de traquer une proie, animale ou humaine. » À un moment du film, Coogan a cette phrase éloquente qui condense sa vision du monde : « J’essaie d’imaginer comment c’était avant que les hommes foutent tout en l’air. »
Second film américain d’Eastwood après la trilogie de Sergio Leone, Un shérif à New York passe habilement du western moderne au polar urbain, et constitue un pas important et décisif dans la carrière de l’acteur, aussi à l’aise avec un révolver qu’avec une queue de billard. Clint Eastwood déclarait lui-même à propos ce de film : « Ce qui m’a tout particulièrement intéressé dans le projet est ce personnage hors de son élément. C’est un type qui travaille comme shérif dans une communauté rurale de l’Arizona, va à New York et se trouve déplacé. Cela m’a rappelé les vieux films que l’on voyait dans les années trente ou quarante, peut-être pas exactement comme Monsieur Smith au Sénat, des gens qui sont hors de leur élément, placés dans un autre environnement et qui doivent agir. »
Dans la carrière de Siegel, le film prolonge et affine, après Police sur la ville, son approche urbaine et documentaire du polar, approche dont L’Inspecteur Harry, trois ans plus tard, constituera le sommet. Il anticipe aussi sur toute une tendance qui envahira le cinéma américain pendant tout la décennie suivante : celle des films policiers violents, désenchantés ou cyniques, comme French Connection (W. Friedkin, 1971), Un justicier dans la ville (M. Winner, 1974), Les flics ne dorment pas la nuit (R. Fleischer, 1972), Serpico (S. Lumet), 1973), Un après-midi de chien (S. Lumet, 1975) ou encore Bande de flics (R. Aldrich, 1977). À le revoir, ce film, souvent tenu pour mineur, constitue donc un jalon important dans les carrières de Clint Eastwood et de Don Siegel comme dans l’histoire du cinéma américain.
Dossier de presse du film
Dès le début, la production posa de multiples problèmes. Il avait été envisagé qu’Alex Degal le réalise, puis Don Taylor. Ce sera finalement Don Siegel, dont le nom se rapproche ironiquement de chacun des deux précédents. De même, le scénario a été écrit et remanié par plusieurs auteurs, jusqu’à ce que Don Siegel fasse finalement appel à Dean Riesner. Siegel et Eastwood ne se connaissaient pas avant le film. Chacun d’eux chercha à savoir ce que pouvait valoir l’autre. Siegel visionna les films de Sergio Leone, et Eastwood ceux mis en scène par Siegel. Ils furent convaincus l’un et l’autre. Don Siegel constata lui-même : « C’est un film qui est né du chaos, un film sur lequel ont travaillé successivement six ou sept écrivains, qui était prévu avec un autre producteur, avec un autre réalisateur... Il n’y avait que Eastwood qui était engagé depuis longtemps, à qui l’on payait un salaire important, et qui attendait sans pouvoir rien faire. C’est alors qu’on m’a proposé d’intervenir et de reprendre à la fois la production et la mise en scène. Après, tout s’est déroulé facilement car je me suis très bien entendu avec Clint - et l’entente entre le metteur en scène et le vedette est toujours une condition nécessaire pour la bonne marche d’une réalisation. Le film a très bien marché, a rapporté de l’argent et a eu de bonnes critiques. » L’entente, humaine et artistique, fut telle que Don Siegel et Clint Eastwood se retrouvèrent par la suite pour quatres films marquants : Les Proies, Sierra torride, L’Inspecteur Harry et L’Évadé d’Alcatraz.
Un shérif à New York est intéressant dans la carrière d’Eastwood, car si le film commence dans un cadre westernien - celui du désert de Mojave, qu’un panoramique digne de Ford capte en ouverture de film -, il se poursuit dans le décor d’une grande métropole américaine, New York, le personnage de Walt Coogan annonçant parfois celui de Harry Callahan. Comme lui, Coogan est un défenseur farouche de la loi, ne supportant pas plus le crime que la bureaucratie policière et juridique. Il va jusqu’au bout de ce qu’il juge être sa mission, continuant à enquêter sur une affaire dont on l’a déchargé. Sans scrupule, il couche avec la jeune Linny pour pouvoir mettre la main sur Ringerman. Débarqué à New York avec son grand chapeau et ses bottes, Coogan peut paraître mal à l’aise dans la grande ville, dont le climat d’aliénation et de débauche est à l’opposé de son paisible Arizona natal. Le comportement du chauffeur de taxi lui est odieux, et lorsqu’il arrive dans un hôtel minable, la fille qu’on lui propose et qui s’offre à lui le traite d’homosexuel parce qu’il a refusé ses faveurs défraîchies... Siegel le décrivait justement comme « un primitif moderne, un chasseur instinctif qui échoue rarement lorsqu’il s’agit de traquer une proie, animale ou humaine. » À un moment du film, Coogan a cette phrase éloquente qui condense sa vision du monde : « J’essaie d’imaginer comment c’était avant que les hommes foutent tout en l’air. »
Second film américain d’Eastwood après la trilogie de Sergio Leone, Un shérif à New York passe habilement du western moderne au polar urbain, et constitue un pas important et décisif dans la carrière de l’acteur, aussi à l’aise avec un révolver qu’avec une queue de billard. Clint Eastwood déclarait lui-même à propos ce de film : « Ce qui m’a tout particulièrement intéressé dans le projet est ce personnage hors de son élément. C’est un type qui travaille comme shérif dans une communauté rurale de l’Arizona, va à New York et se trouve déplacé. Cela m’a rappelé les vieux films que l’on voyait dans les années trente ou quarante, peut-être pas exactement comme Monsieur Smith au Sénat, des gens qui sont hors de leur élément, placés dans un autre environnement et qui doivent agir. »
Dans la carrière de Siegel, le film prolonge et affine, après Police sur la ville, son approche urbaine et documentaire du polar, approche dont L’Inspecteur Harry, trois ans plus tard, constituera le sommet. Il anticipe aussi sur toute une tendance qui envahira le cinéma américain pendant tout la décennie suivante : celle des films policiers violents, désenchantés ou cyniques, comme French Connection (W. Friedkin, 1971), Un justicier dans la ville (M. Winner, 1974), Les flics ne dorment pas la nuit (R. Fleischer, 1972), Serpico (S. Lumet), 1973), Un après-midi de chien (S. Lumet, 1975) ou encore Bande de flics (R. Aldrich, 1977). À le revoir, ce film, souvent tenu pour mineur, constitue donc un jalon important dans les carrières de Clint Eastwood et de Don Siegel comme dans l’histoire du cinéma américain.
Dossier de presse du film
Séances
lundi 25 avril à 16h30
mardi 26 avril à 18h30
vendredi 29 avril à 21h
mardi 26 avril à 18h30
vendredi 29 avril à 21h