PROGRAMMATION NOVEMBRE 2009
Israel-France-All, 2008, 1h27,VOSTF, animation, Interdit -12 ans
« J’ai été enrôlé dans l’armée avant mes 17 ans. En septembre 1982, j’arrivais à Beyrouth Ouest avec l’armée israelienne, après l’assassinat du président Bachir Gemayel, le jour de sa nomination. Je quittais Beyrouth Ouest trois jours plus tard, j’étais une toute autre personne... Cette histoire est mon histoire, que j’ai décidé de raconter après plus de vingt ans. »
Ari Folman
« Autant que Coppola, Valse avec Bachir ravive dans une nouvelle combinaison le travail de Claude Lanzmann et d’Art Spiegelman, deux artistes pouvant emblématiser le mélange documentaire-animation opéré par Folman. Du premier, Folman a gardé l’usage de la parole des protagonistes comme moyen de reconstituer et revivifier des événements traumatiques enfouis dans le passé et figés par l’Histoire, ainsi que le principe général du non-recours aux images d’archives. Mais là où Lanzmann remplaçait ces images par celles des lieux de l’Histoire filmés par lui-même au présent, Folman opte pour l’animation et rejoint Spiegelman, le dessin étant la technique qui permet à la fois le réalisme et la stylisation, la proximité et la mise à distance, la représentation non-obscène d’événements obscènes.
L’animation est peut-être aussi pour Folman le moyen adéquat de figurer son étrange statut de témoin non-témoin de Sabra et Chatila. Car au moment des faits, Folman n’a sans doute pas compris ni réalisé les tenants et aboutissants du massacre se déroulant à cent mètres de lui, il n’a pris la mesure de l’événement qu’après-coup. Il lui a ensuite fallu vingt-cinq années, une psychanalyse et ce film pour retrouver les images manquantes de cet épisode traumatique de sa vie, celles de Palestiniens hurlant de douleur sortant du camp à sa rencontre.
L’insert d’actualités télévisées de l’époque à la fin de ce dessin animé apparaît comme le retour du refoulé, point de départ interrogatif de ce projet et conclusion logique de sa réalisation. Comme Spiegelman insérait les photos de ses parents à la fin de Maus, Folman termine par la piqûre de réel, point d’ancrage d’un film qui est un intelligent travail de (et sur la) mémoire, une œuvre forte, belle et utile. »
Serge Kaganski, Les Inrockuptibles
Ari Folman
« Autant que Coppola, Valse avec Bachir ravive dans une nouvelle combinaison le travail de Claude Lanzmann et d’Art Spiegelman, deux artistes pouvant emblématiser le mélange documentaire-animation opéré par Folman. Du premier, Folman a gardé l’usage de la parole des protagonistes comme moyen de reconstituer et revivifier des événements traumatiques enfouis dans le passé et figés par l’Histoire, ainsi que le principe général du non-recours aux images d’archives. Mais là où Lanzmann remplaçait ces images par celles des lieux de l’Histoire filmés par lui-même au présent, Folman opte pour l’animation et rejoint Spiegelman, le dessin étant la technique qui permet à la fois le réalisme et la stylisation, la proximité et la mise à distance, la représentation non-obscène d’événements obscènes.
L’animation est peut-être aussi pour Folman le moyen adéquat de figurer son étrange statut de témoin non-témoin de Sabra et Chatila. Car au moment des faits, Folman n’a sans doute pas compris ni réalisé les tenants et aboutissants du massacre se déroulant à cent mètres de lui, il n’a pris la mesure de l’événement qu’après-coup. Il lui a ensuite fallu vingt-cinq années, une psychanalyse et ce film pour retrouver les images manquantes de cet épisode traumatique de sa vie, celles de Palestiniens hurlant de douleur sortant du camp à sa rencontre.
L’insert d’actualités télévisées de l’époque à la fin de ce dessin animé apparaît comme le retour du refoulé, point de départ interrogatif de ce projet et conclusion logique de sa réalisation. Comme Spiegelman insérait les photos de ses parents à la fin de Maus, Folman termine par la piqûre de réel, point d’ancrage d’un film qui est un intelligent travail de (et sur la) mémoire, une œuvre forte, belle et utile. »
Serge Kaganski, Les Inrockuptibles
SEANCE UNIQUE
Jeudi 19 novembre à 20h30
PROJECTION SUIVIE D’UNE RENCONTRE AVEC SERGE LALOU, PRODUCTEUR
PROJECTION SUIVIE D’UNE RENCONTRE AVEC SERGE LALOU, PRODUCTEUR