PORTRAIT DE FEMMES • AVRIL 2012
USA, 1970, 1h45, VOSTF
avec Barbara Loden, Michael Higgins, Dorothy Shupenes, Jérôme Thier
avec Barbara Loden, Michael Higgins, Dorothy Shupenes, Jérôme Thier
Une femme du nom de Wanda est condamnée par la justice pour avoir participé au hold-up d’une banque et remercie le juge pour sa sentence. Le film qui en découle devient alors un curieux mélange, résultat d’une fusion parfaite de trois personnages aux rôles clairement distincts : Wanda, Barbara Loden actrice, Barbara Loden réalisatrice. Les trois femmes se rejoignent en cet instant magique, et on ne sait plus ni qui l’on regarde, ni qui filme. Barbara Loden est partout : elle s’offre à nous avec une vulnérabilité si déstabilisante qu’il se dégage d’elle une force incroyable.
" Pépite déterrée de l'oubli, unique film de Barbara Loden, Wanda est un chef-d'œuvre laconique et intemporel.
C'est au milieu des terrils, dans le décor noir d'une région minière filmée dans un sale 16 mm gonflé, sur fond sonore de pelleteuses, que débute Wanda... Une petite bonne femme blonde (Barbara Loden) se réveille avec peine dans une maison en préfabriqué. Habillée de blanc, coiffée de bigoudis, la voilà qui traverse le paysage, petit point clair sur la terre charbonneuse, comme une astronaute flottant au-dessus de la cendre lunaire. Où va-t-elle si vaguement, Wanda ? Divorcer, laisser sans combat ses enfants à la charge de leur père avant de partir errer dans une Amérique que la réalisatrice dépouille de toute trace de folklore, offrant l'image dégraissée d'un pays sans âme et sans dieu, semblable à toutes les régions ouvrières du monde.
Barbara Loden, comme on parle d'écriture blanche en littérature, a un filmage blanc, d'où naît soudain l'émotion, crue, à vif. C'est en cela que son style se distinguerait de celui de Cassavetes, qui fait plutôt dans le psychodrame. Dans 50 ans de cinéma américain, Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier écrivent : " Wanda est un film où l'on a froid, où une gifle fait mal longtemps, où l'on a peur d'oublier l'ordre qu'on vous donne." Wanda est bien cela, un cri de désespoir muet, un autoportrait d'autant plus violent qu'il est retenu, un portrait de femme angoissé et sans concession, une description accablée des exclus du capitalisme."
Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles
Pour aller plus loin :
• Supplément à la vie de Barbara Loden, de Nathalie Léger, P.O.L, 2011
disponible à la Librairie L'Atalante 15 rue Vieilles Douves, Nantes
" Pépite déterrée de l'oubli, unique film de Barbara Loden, Wanda est un chef-d'œuvre laconique et intemporel.
C'est au milieu des terrils, dans le décor noir d'une région minière filmée dans un sale 16 mm gonflé, sur fond sonore de pelleteuses, que débute Wanda... Une petite bonne femme blonde (Barbara Loden) se réveille avec peine dans une maison en préfabriqué. Habillée de blanc, coiffée de bigoudis, la voilà qui traverse le paysage, petit point clair sur la terre charbonneuse, comme une astronaute flottant au-dessus de la cendre lunaire. Où va-t-elle si vaguement, Wanda ? Divorcer, laisser sans combat ses enfants à la charge de leur père avant de partir errer dans une Amérique que la réalisatrice dépouille de toute trace de folklore, offrant l'image dégraissée d'un pays sans âme et sans dieu, semblable à toutes les régions ouvrières du monde.
Barbara Loden, comme on parle d'écriture blanche en littérature, a un filmage blanc, d'où naît soudain l'émotion, crue, à vif. C'est en cela que son style se distinguerait de celui de Cassavetes, qui fait plutôt dans le psychodrame. Dans 50 ans de cinéma américain, Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier écrivent : " Wanda est un film où l'on a froid, où une gifle fait mal longtemps, où l'on a peur d'oublier l'ordre qu'on vous donne." Wanda est bien cela, un cri de désespoir muet, un autoportrait d'autant plus violent qu'il est retenu, un portrait de femme angoissé et sans concession, une description accablée des exclus du capitalisme."
Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles
Pour aller plus loin :
• Supplément à la vie de Barbara Loden, de Nathalie Léger, P.O.L, 2011
disponible à la Librairie L'Atalante 15 rue Vieilles Douves, Nantes
Séances
Mercredi 11 avril 2012 à 18:30
Samedi 14 avril 2012 à 21:00
Lundi 16 avril 2012 à 20:30
Samedi 14 avril 2012 à 21:00
Lundi 16 avril 2012 à 20:30