L'AMÉRIQUE DES MARGES • OCTOBRE-NOVEMBRE 2016
USA, 2009, 1h20, VOSTF
avec Michelle Williams, Will Patton, Will Oldham
avec Michelle Williams, Will Patton, Will Oldham
Wendy, accompagnée de sa chienne Lucy, a pris la route de l’Alaska dans l’espoir de trouver un petit boulot et commencer une nouvelle vie. Mais sa voiture tombe en panne dans une petite ville de l’Oregon… Comme dans Old Joy, son film précédent, Kelly Reichardt nous montre, sans effet, avec des moyens très simples, la violence que la société américaine moderne fait subir aux déclassés. Ses personnages, la Wendy du titre en premier lieu, sont ainsi montrés comme les Hobos du 21ème siècle.
"Son intérêt se porte, dans ces deux films, à une forme intermédiaire d’humanité déclassée, délaissée par l’avancée du monde, une humanité dépossédée (de sa jeunesse, de ses biens, de son travail, du bonheur) qui se trouve à un âge où elle doit tout reprendre, en revenir aux fondamentaux : les gestes primitifs, les actes les plus simples. Commencer par le commencement, ça veut peut-être dire : voire où l’on en est avec l’animal, se demander si une fusion reste encore possible ou même désirable, si nous pouvons encore les intégrer à notre destin d’humains." Mathieu Macheret, Critikat.com
"À bien des égards, Wendy et Lucy est un petit film : durée courte, budget éthique et, surtout, humilité du récit et de la forme. Mais par sa façon de redéployer à modeste échelle contemporaine des mythologies américaines comme celles du hobo, du road-movie, voire du western, par son subtil sous-texte politique, par la justesse de son filmage et du jeu des acteurs (l'androgyne Michelle Williams à la tête d'un excellent casting), par son talent à faire sourdre l'émotion sans pathos ou à ramener l'esprit de résistance à une dimension intime, Wendy et Lucy est un grand petit film, équivalent ciné du rock lo-fi. (...) Autour de Wendy, le monde est bucolique et âpre, tranquillement impitoyable (intéressant contraste entre la douceur avenante d'une bourgade et la brutalité de la loi de l'argent), mais un maigre tissu de microsolidarités se fait jour.
(...) On pourrait dire aussi que c'est un film "grassroots", comme ces collectifs qui ne prétendent pas changer le monde ou conquérir Washington mais ont l'ambition d'améliorer au moins leur proche environnement, leur quartier, leur village. Ce genre d'ambition, modeste, ne se poussant pas du col, n'en est pas moins... ambitieux. Et c'est exactement là que se situe la réussite de ce film et de Kelly Reichardt, dans l'adéquation parfaite entre moyens et projet, intentions et résultat, récit et filmage, propos et style. Oui, grand petit film." Serge Kaganski, Les Inrockuptibles
"Son intérêt se porte, dans ces deux films, à une forme intermédiaire d’humanité déclassée, délaissée par l’avancée du monde, une humanité dépossédée (de sa jeunesse, de ses biens, de son travail, du bonheur) qui se trouve à un âge où elle doit tout reprendre, en revenir aux fondamentaux : les gestes primitifs, les actes les plus simples. Commencer par le commencement, ça veut peut-être dire : voire où l’on en est avec l’animal, se demander si une fusion reste encore possible ou même désirable, si nous pouvons encore les intégrer à notre destin d’humains." Mathieu Macheret, Critikat.com
"À bien des égards, Wendy et Lucy est un petit film : durée courte, budget éthique et, surtout, humilité du récit et de la forme. Mais par sa façon de redéployer à modeste échelle contemporaine des mythologies américaines comme celles du hobo, du road-movie, voire du western, par son subtil sous-texte politique, par la justesse de son filmage et du jeu des acteurs (l'androgyne Michelle Williams à la tête d'un excellent casting), par son talent à faire sourdre l'émotion sans pathos ou à ramener l'esprit de résistance à une dimension intime, Wendy et Lucy est un grand petit film, équivalent ciné du rock lo-fi. (...) Autour de Wendy, le monde est bucolique et âpre, tranquillement impitoyable (intéressant contraste entre la douceur avenante d'une bourgade et la brutalité de la loi de l'argent), mais un maigre tissu de microsolidarités se fait jour.
(...) On pourrait dire aussi que c'est un film "grassroots", comme ces collectifs qui ne prétendent pas changer le monde ou conquérir Washington mais ont l'ambition d'améliorer au moins leur proche environnement, leur quartier, leur village. Ce genre d'ambition, modeste, ne se poussant pas du col, n'en est pas moins... ambitieux. Et c'est exactement là que se situe la réussite de ce film et de Kelly Reichardt, dans l'adéquation parfaite entre moyens et projet, intentions et résultat, récit et filmage, propos et style. Oui, grand petit film." Serge Kaganski, Les Inrockuptibles
Séances
vendredi 28/10 20:45 - - lundi 31/10 18:30 - - dimanche 6/11 14:15