L'ÉCOLE DE DESIGN • 2011/2012
Japon, 2006, 1h59, VOSTF, animation
Blanc et Noir, deux frères orphelins, sèment la terreur dans les rues de Takara, la ville "trésor", rackettant bandits, yakuzas et fanatiques religieux. Tout bascule le jour où un puissant yakuza décide de les éliminer...
"Voici l'histoire de deux sales gosses, deux inséparables pirates des rues. L'un se fait appeler Noir, l'autre Blanc. Ensemble, ils sillonnent le petit monde interlope de leur quartier, à Takara, la "ville trésor", dont la décrépitude se nimbe de lumière dorée. Racket, bagarres, petits larcins et rêveries au faîte des immeubles. Noir, perpétuellement consumé de rage, et Blanc, lutin lunaire, traînent, virevoltent et vadrouillent comme des chats sans maître. Jusqu'au jour sombre où un yakuza plus cupide et dangereux que les autres décide de s'approprier "leur" zone. Adapté d'un célèbre manga de Matsumoto Taiyo, ce dessin animé pour adultes rêveurs et enfants aguerris (moins de 10 ans s'abstenir) est une éblouissante surprise. D'abord spécialiste des effets visuels, l'Américain Michael Arias a travaillé au sein des studios Ghibli, puis sur la déclinaison animée de Matrix, avant de livrer ici un premier long métrage très abouti. Comme le manga d'origine, le film se distingue des codes esthétiques habituels de l'animation japonaise. Ici, pas de grands yeux carrés et autres visages lisses. Noir, Blanc et la faune qui les entoure affichent leurs disgrâces, leurs cicatrices et leur grimaçante révolte. Le trait est rageur, lignes d'énergie qui électrisent le récit. Même parti pris pour le décor, dont l'onirique beauté flirte sans cesse avec la misère, le désordre et la crasse. Dans cette cour des miracles, le portrait du "couple" d'orphelins, écorchés vifs, antihéros perdus, et de leur fraternité fusionnelle, est à la hauteur. Leur trajectoire est aussi poétique que violente et cruelle. Plus proches des Olvidados que de Gavroche, ils se débattent en quasi-apesanteur, avec une légèreté d'oiseaux rares. Leur extraordinaire agilité est relayée par celle de la mise en scène, brillant carrousel de plongées et d'envols vertigineux. Mariage réussi des animations japonaises et occidentales, le film panache aussi les genres : conte urbain, polar et fantastique. Hybride et éclatante fleur de béton."
Cécile Mury, Télérama
"Voici l'histoire de deux sales gosses, deux inséparables pirates des rues. L'un se fait appeler Noir, l'autre Blanc. Ensemble, ils sillonnent le petit monde interlope de leur quartier, à Takara, la "ville trésor", dont la décrépitude se nimbe de lumière dorée. Racket, bagarres, petits larcins et rêveries au faîte des immeubles. Noir, perpétuellement consumé de rage, et Blanc, lutin lunaire, traînent, virevoltent et vadrouillent comme des chats sans maître. Jusqu'au jour sombre où un yakuza plus cupide et dangereux que les autres décide de s'approprier "leur" zone. Adapté d'un célèbre manga de Matsumoto Taiyo, ce dessin animé pour adultes rêveurs et enfants aguerris (moins de 10 ans s'abstenir) est une éblouissante surprise. D'abord spécialiste des effets visuels, l'Américain Michael Arias a travaillé au sein des studios Ghibli, puis sur la déclinaison animée de Matrix, avant de livrer ici un premier long métrage très abouti. Comme le manga d'origine, le film se distingue des codes esthétiques habituels de l'animation japonaise. Ici, pas de grands yeux carrés et autres visages lisses. Noir, Blanc et la faune qui les entoure affichent leurs disgrâces, leurs cicatrices et leur grimaçante révolte. Le trait est rageur, lignes d'énergie qui électrisent le récit. Même parti pris pour le décor, dont l'onirique beauté flirte sans cesse avec la misère, le désordre et la crasse. Dans cette cour des miracles, le portrait du "couple" d'orphelins, écorchés vifs, antihéros perdus, et de leur fraternité fusionnelle, est à la hauteur. Leur trajectoire est aussi poétique que violente et cruelle. Plus proches des Olvidados que de Gavroche, ils se débattent en quasi-apesanteur, avec une légèreté d'oiseaux rares. Leur extraordinaire agilité est relayée par celle de la mise en scène, brillant carrousel de plongées et d'envols vertigineux. Mariage réussi des animations japonaises et occidentales, le film panache aussi les genres : conte urbain, polar et fantastique. Hybride et éclatante fleur de béton."
Cécile Mury, Télérama
Séance unique
Jeudi 29 mars 2012 à 20:30