DANSE ET CINÉMA • AOÛT/SEPTEMBRE 2014
USA, 1966, 2h04, VOSTF
avec Liza Minnelli, Michael York, Helmut Griem
avec Liza Minnelli, Michael York, Helmut Griem
Dans le Berlin de 1931, où la République de Weimar se délite peu à peu et où les nazis commencent à prendre le haut du pavé, un jeune américain débarque, tombe amoureux d'une chanteuse de Cabaret et se laisse entraîner dans l'atmosphère délétère d'une société en pleine décomposition. Tout en préservant une certaine fraîcheur à l'histoire d'amour, Bob Fosse réussit à faire sentir l'atmosphère de violence imposée par les nazis bien avant la prise de pouvoir d'Hitler, avec en contrepoint le rythme, la musique, la danse, les chansons, les lieux de la vie nocturne où se perdent les Berlinois, comme pour s'étourdir avant le naufrage. Un film halluciné dominé par la figure d'un meneur de revue qui à lui seul symbolise toutes les tendances d'une époque.
"Par la beauté de l’air, par un jeu de montage où la candeur des visages angéliques contraste avec la violence du salut nazi, Bob Fosse matérialise une menace qui était perçue avec légèreté par les personnages. De ces contrastes naît forcément un certain malaise. La Mélodie du bonheur usait un peu du même procédé lorsque la famille Van Trapp interprète la comptine « Edelweiss » devant un parterre d’officiers nazis qui ne demande qu’à les emprisonner. Mais Bob Fosse va encore plus loin dans la mesure où il dénonce la position ambiguë du spectacle qui se trouve pris entre son rôle salvateur (c’est le sens de la chanson « Life Is a Cabaret ») et entre ses vertus illusoires voire sa capacité, comme c’est le cas pour le chant nazi, à fédérer les foules à des fins mortifères (la Lili Marleen de Fassbinder en sera un autre bon exemple). Mais le maître de cérémonie ne nous avait-il pas prévenu, lui qui dès le départ clame que tout dans le cabaret n’est qu’illusion, l’orchestre de pacotille et les ladies, des hommes grossièrement travestis?"
Nicolas Maille, Critikat
"Par la beauté de l’air, par un jeu de montage où la candeur des visages angéliques contraste avec la violence du salut nazi, Bob Fosse matérialise une menace qui était perçue avec légèreté par les personnages. De ces contrastes naît forcément un certain malaise. La Mélodie du bonheur usait un peu du même procédé lorsque la famille Van Trapp interprète la comptine « Edelweiss » devant un parterre d’officiers nazis qui ne demande qu’à les emprisonner. Mais Bob Fosse va encore plus loin dans la mesure où il dénonce la position ambiguë du spectacle qui se trouve pris entre son rôle salvateur (c’est le sens de la chanson « Life Is a Cabaret ») et entre ses vertus illusoires voire sa capacité, comme c’est le cas pour le chant nazi, à fédérer les foules à des fins mortifères (la Lili Marleen de Fassbinder en sera un autre bon exemple). Mais le maître de cérémonie ne nous avait-il pas prévenu, lui qui dès le départ clame que tout dans le cabaret n’est qu’illusion, l’orchestre de pacotille et les ladies, des hommes grossièrement travestis?"
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Séances
jeudi 18 septembre 18:15
lundi 22 septembre 18:15
vendredi 26 septembre 21:00
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