Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Mauvais Sang


de Leos Carax



PLAYTIME • AVRIL 2017

France, 1986, 2h05
avec Denis Lavant, Juliette Binoche, Michel Piccoli
NUM • VERSION RESTAURÉE

Mauvais Sang
Deux gangsters sur le retour, menacés de mort s’ils ne payent pas une dette, demandent au fils d’un ancien complice "suicidé" son aide pour réaliser un "gros coup". Fasciné par la compagne d’un des gangsters, il accepte… Dépassant l’anecdote policière, le film s’envole dans un poème d’amour et de mort, lyrique comme une poésie d’Aragon, enchâssé dans une symphonie de noirs et de rouges où Juliette Binoche s’insère en nouvelle Louise Brooks. Le couple qu’elle forme avec Denis Lavant traverse tous les registres, y compris le clownesque. On est à la fois dans le thriller, la tragédie, le cinéma expressionniste des années trente et la bande dessinée, pas seulement parce qu’Hugo Pratt y apparaît comme comédien. La confirmation d’un auteur.

"Ce qui me touche le plus devant Mauvais Sang, c'est que ce second long-métrage a tout d'un premier et d'un dernier film. D'un premier, parce que Leos Carax, même en passant à des moyens plus confortables, même en étant implicitement tenu de viser un plus large public, n'a manifestement en rien cédé sur son injonction personnelle : "Tu dois faire ça". Leos Carax conçoit et réalise ce second film avec la fraîcheur de qui, dans un premier film, veut tout dire de ce qui le mobilise - en l'occurence, le sentiment amoureux. En même temps, si Mauvais Sang a des allures de dernier film (ce qu'il ne sera pas, bien évidemment), c'est pour les mêmes raisons : vouloir dire, montrer, faire sentir le plus de choses possibles, comme si "plus tard" risquait de devenir "trop tard", en brûlant pas mal de cartouches, loin du calcul et de l'économie un peu mesquines qui président parfois à l'orientation d'une carrière. Chacun des plans - ou peut s'en faut - de Mauvais Sang prouve la nécessité, pour Carax, de ce film-là et pas d'un autre, en même temps que se déclare une passion folle pour le cinéma (...)" Alain Philippon, Les Cahiers du Cinéma (novembre 1986)

Séances

- - mercredi 5/04 18:00 - - vendredi 7/04 20:30

> Dans le cadre du Festival Play it Again ! du 5 au 10 avril au Cinématographe.

Bande-annonce