LA SÉANCE DES CINÉ SUP' - JANVIER-FÉVRIER 2017
International, 2010, 1h53, VOSTF
avec Thanapat Saisaymar, Jenjira Pongpas, Sakda Kaewbuadee
avec Thanapat Saisaymar, Jenjira Pongpas, Sakda Kaewbuadee
Les apparitions magiques de sa femme défunte et de son fils disparu depuis des années, confirment à Oncle Boonmee que sa fin est proche. Dans son domaine apicole, entouré des siens, il se souvient alors de ses vies antérieures. Accompagné de sa famille, il traverse la jungle jusqu’à une grotte au sommet d’une colline, lieu de naissance de sa première vie. De cette première vie, Oncle Boonmee ne se souvient de rien, s’il était animal ou végétal, homme ou femme ; mais il sait à présent qu’il est prêt à aborder la mort avec apaisement.
"La vie et la mort, le monde vivant et les autres mondes, le prosaïque et l’onirisme, le passé et le présent, les régimes humain, animal, végétal, tout cela communique et fusionne sans heurts dans le cinéma ensorcelant et enchanté de Weerasethakul.
Ce qui unifie ces univers, ces bifurcations et détours parfois surprenants, c’est le style Apichatpong. On peut tenter d’en définir certains contours. La durée infusée des plans. Le sensualisme, cette sensation d’enveloppement qui se produit par l’image et par les sons.
Une extrême douceur, on l’a dit, dans le montage, dans les -silences, les dialogues murmurés. Les voix, in ou off, sont toujours un baume auditif dans les films du Thaïlandais.
Il y a aussi cette tonalité somnambulique, presque planante, qui met le spectateur consentant dans un état second. Et puis sa façon de passer fluidement du coq à l’âne, de faire surgir l’inattendu, l’extraordinaire comme les choses les plus banales.
Mais on aura beau sonder, analyser, décortiquer ces œuvres, il restera toujours au cœur de leur beauté et de leur singularité un mystère irréductible, qui échappe sans doute à la maîtrise de l’auteur lui-même.
Oncle Boonmee n’est pas destiné à ceux qui n’aiment que le confort du déjà fait, les formules du déjà vu, le cocon rassurant du prémâché, prévendu. C’est un film pour tous ceux qui considèrent encore le cinéma et la création comme une aventure, un voyage sans GPS en terre inconnue."
Serge Kaganski, Les Inrockuptibles
"La vie et la mort, le monde vivant et les autres mondes, le prosaïque et l’onirisme, le passé et le présent, les régimes humain, animal, végétal, tout cela communique et fusionne sans heurts dans le cinéma ensorcelant et enchanté de Weerasethakul.
Ce qui unifie ces univers, ces bifurcations et détours parfois surprenants, c’est le style Apichatpong. On peut tenter d’en définir certains contours. La durée infusée des plans. Le sensualisme, cette sensation d’enveloppement qui se produit par l’image et par les sons.
Une extrême douceur, on l’a dit, dans le montage, dans les -silences, les dialogues murmurés. Les voix, in ou off, sont toujours un baume auditif dans les films du Thaïlandais.
Il y a aussi cette tonalité somnambulique, presque planante, qui met le spectateur consentant dans un état second. Et puis sa façon de passer fluidement du coq à l’âne, de faire surgir l’inattendu, l’extraordinaire comme les choses les plus banales.
Mais on aura beau sonder, analyser, décortiquer ces œuvres, il restera toujours au cœur de leur beauté et de leur singularité un mystère irréductible, qui échappe sans doute à la maîtrise de l’auteur lui-même.
Oncle Boonmee n’est pas destiné à ceux qui n’aiment que le confort du déjà fait, les formules du déjà vu, le cocon rassurant du prémâché, prévendu. C’est un film pour tous ceux qui considèrent encore le cinéma et la création comme une aventure, un voyage sans GPS en terre inconnue."
Serge Kaganski, Les Inrockuptibles
Séance unique
mercredi 08/02 16:15