PROGRAMMATION JUIN-JUILLET 2007
Japon, 1949, 2h02, VOSTF
Avec Toshiro Mifune, Takashi Shimura, Isao Kimura
Avec Toshiro Mifune, Takashi Shimura, Isao Kimura
Dans un autobus bondé, écrasé par la chaleur de l’été, l’inspecteur Murakami se fait voler son arme de service. Honteux, il offre sa démission. Mais ses supérieurs la refusent et lui demande de retrouver son revolver. Aidé par une sorte de Maigret japonais, le jeune homme se lance à la recherche du malfaiteur.
« Chien Enragé dépeint le Japon de l’immédiate après-guerre, mal remis de la défaite. La recherche du coupable se transformera en véritable quête initiatique. Et le flic se rendra compte de la mince frontière qui sépare les représentants de la loi des délinquants, lors de l’admirable scène finale où poursuivant et poursuivi se confondront dans une même inspiration haletante d’animal aux abois »
Xavier Lacavalerie, Télérama
Au sujet de Chien enragé (1949), Les Salauds dorment en paix (1960) et Entre le ciel et l’enfer (1963) : « A l’exception de Chien enragé (1949), ces "polars" d’Akira Kurosawa (…) sont peu connus. Estampillés "films noirs" (…), cette étiquette un peu restrictive s’avère au fond ambiguë, tant ces trois films s’intègrent parfaitement à l’univers formel et thématique du cinéaste. Au fil de ses films, Akira Kurosawa ne cesse de se demander comment bâtir un nouvel humanisme sur les ruines d’un monde bouleversé, précaire et incertain, on l’a souvent dit. A commencer par le jeune inspecteur de Chien enragé : "Le monde est pourri, je suis d’accord. Pas la peine de le pourrir plus". Derrière l’élément criminel, on trouve dans ces trois films un dilemme moral, dont le personnage principal (Toshiro Mifune) est le protagoniste et le témoin, sur fond d’environnement hostile. Jeune inspecteur inexpérimenté dans Chien enragé, Mifune est hanté par le gangster qu’il traque - il lui ressemble et comprend sa rage – (…). Sous les traits d’un chef d’entreprise mature et résolu, dans Entre le ciel et l’enfer (1963) - tout un programme ! -, il se voit contraint de payer une rançon suite au rapt du fils de son chauffeur, enlevé par erreur à la place de son propre fils, et d’affronter un condamné à mort lors d’un terrible face à face. Inutile de préciser que la tension est omniprésente dans ces films, perceptible derrière chaque plan (composition ultra précise, montage expressif et dynamique). De plus, les mouvements de caméra sont souvent source de revirement de point de vue et, même dans les scènes les plus calmes, en apparence, le sentiment d’instabilité demeure. La vision peut devenir quasi expressionniste, lorsqu’il s’agit de filmer des drogués en manque, aux allures de zombies, agglutinés devant des taudis (Entre le ciel et l’enfer), et ultra-réaliste jusqu’au cauchemardesque, dans le prélude au Tokyo haletant et caniculaire de Chien enragé (gros plan sur une tête de chien suffocant). La description des méthodes d’investigation de la police, présente dans ces deux films, sert de prétexte pour s’interroger sur les causes de la délinquance, en basculant vite vers le documentaire social, âpre et incisif. Avec son personnage de jeune policier en quête de son instrument de travail (une arme au lieu d’un vélo) dérobé dans un bus, Chien enragé dramatise à l’extrême l’argument du Voleur de bicyclette qui plongeait aussi dans les bas-fonds d’une société en pleine décrépitude, celle de l’"après-guerre" (expression dite en français dans la version japonaise). »
Olivier Hadouchi, Chronic’art.
« Chien Enragé dépeint le Japon de l’immédiate après-guerre, mal remis de la défaite. La recherche du coupable se transformera en véritable quête initiatique. Et le flic se rendra compte de la mince frontière qui sépare les représentants de la loi des délinquants, lors de l’admirable scène finale où poursuivant et poursuivi se confondront dans une même inspiration haletante d’animal aux abois »
Xavier Lacavalerie, Télérama
Au sujet de Chien enragé (1949), Les Salauds dorment en paix (1960) et Entre le ciel et l’enfer (1963) : « A l’exception de Chien enragé (1949), ces "polars" d’Akira Kurosawa (…) sont peu connus. Estampillés "films noirs" (…), cette étiquette un peu restrictive s’avère au fond ambiguë, tant ces trois films s’intègrent parfaitement à l’univers formel et thématique du cinéaste. Au fil de ses films, Akira Kurosawa ne cesse de se demander comment bâtir un nouvel humanisme sur les ruines d’un monde bouleversé, précaire et incertain, on l’a souvent dit. A commencer par le jeune inspecteur de Chien enragé : "Le monde est pourri, je suis d’accord. Pas la peine de le pourrir plus". Derrière l’élément criminel, on trouve dans ces trois films un dilemme moral, dont le personnage principal (Toshiro Mifune) est le protagoniste et le témoin, sur fond d’environnement hostile. Jeune inspecteur inexpérimenté dans Chien enragé, Mifune est hanté par le gangster qu’il traque - il lui ressemble et comprend sa rage – (…). Sous les traits d’un chef d’entreprise mature et résolu, dans Entre le ciel et l’enfer (1963) - tout un programme ! -, il se voit contraint de payer une rançon suite au rapt du fils de son chauffeur, enlevé par erreur à la place de son propre fils, et d’affronter un condamné à mort lors d’un terrible face à face. Inutile de préciser que la tension est omniprésente dans ces films, perceptible derrière chaque plan (composition ultra précise, montage expressif et dynamique). De plus, les mouvements de caméra sont souvent source de revirement de point de vue et, même dans les scènes les plus calmes, en apparence, le sentiment d’instabilité demeure. La vision peut devenir quasi expressionniste, lorsqu’il s’agit de filmer des drogués en manque, aux allures de zombies, agglutinés devant des taudis (Entre le ciel et l’enfer), et ultra-réaliste jusqu’au cauchemardesque, dans le prélude au Tokyo haletant et caniculaire de Chien enragé (gros plan sur une tête de chien suffocant). La description des méthodes d’investigation de la police, présente dans ces deux films, sert de prétexte pour s’interroger sur les causes de la délinquance, en basculant vite vers le documentaire social, âpre et incisif. Avec son personnage de jeune policier en quête de son instrument de travail (une arme au lieu d’un vélo) dérobé dans un bus, Chien enragé dramatise à l’extrême l’argument du Voleur de bicyclette qui plongeait aussi dans les bas-fonds d’une société en pleine décrépitude, celle de l’"après-guerre" (expression dite en français dans la version japonaise). »
Olivier Hadouchi, Chronic’art.
SEANCES
jeudi 21 juin à 21h
samedi 23 juin à 22h
lundi 25 juin à 21h
samedi 23 juin à 22h
lundi 25 juin à 21h