PROGRAMMATION AVRIL 2009
USA, 2007, 1h47, VF
Avec Owen Wilson, Adrien Brody, Jason Schwartzman
Avec Owen Wilson, Adrien Brody, Jason Schwartzman
Trois frères qui ne se sont pas parlé depuis la mort de leur père décident de faire ensemble un grand voyage en train à travers l'Inde afin de renouer les liens d'autrefois... Comme les films précédents de Wes Anderson, une comédie douce-amère d’une grande élégance.
« A cette question moderne (l’inachèvement et le désir d’éducation), Anderson donne cette fois une réponse classique : le voyage en Inde. Que peut-on y apprendre ? Que l’enfance doit un jour mourir. Les trois frères rencontrent une bande de petits garçons indiens dont l’un se noie dans une rivière. Ils aident les enfants à ramener le corps dans le village. Et là, quoique étrangers, ils participent au rite funéraire qui se déploie avec une douceur sereine inattendue de la part d’un cinéaste aussi juvénile qu’Anderson, qui a vu Le Fleuve de Jean Renoir et son épisode du petit Indien empoisonné. La maturité dont fait preuve le cinéaste dans cette manière harmonieuse d’intégrer cette mort injuste au cycle de la vie témoigne d’une patience nouvelle laissant espérer qu’il est peut-être en train d’abandonner son cinéma rythmé par la vignette pour un cinéma de récit au long cours. Car enfin, l’apprentissage du temps est celui que font conjointement Anderson et ses trois garçons dans ce film. L’expérience du voyage, qui se perdait quelquefois dans une loufoquerie un peu vaine dans La Vie aquatique, ne s’ouvre jamais ici au “choc documentaire” de la rencontre avec un continent inconnu, mais à une sorte de rapport détendu au temps, où la représentation décorative de l’Inde au moyen d’enluminures folkloriques participe de la construction d’un grand récit déjà pris dans les méandres du ressouvenir. Ce qui définit le héros andersonien, c’est ce perpétuel ressouvenir, toujours pris entre l’hébétement (qu’ai-je compris ?) et le regret (qu’ai-je raté ?). Ce qui définit aussi le spectateur de cinéma, qui mérite bien cette fois un hommage direct : salut à vous. »
Axelle Ropert, Les Inrockuptibles
« A cette question moderne (l’inachèvement et le désir d’éducation), Anderson donne cette fois une réponse classique : le voyage en Inde. Que peut-on y apprendre ? Que l’enfance doit un jour mourir. Les trois frères rencontrent une bande de petits garçons indiens dont l’un se noie dans une rivière. Ils aident les enfants à ramener le corps dans le village. Et là, quoique étrangers, ils participent au rite funéraire qui se déploie avec une douceur sereine inattendue de la part d’un cinéaste aussi juvénile qu’Anderson, qui a vu Le Fleuve de Jean Renoir et son épisode du petit Indien empoisonné. La maturité dont fait preuve le cinéaste dans cette manière harmonieuse d’intégrer cette mort injuste au cycle de la vie témoigne d’une patience nouvelle laissant espérer qu’il est peut-être en train d’abandonner son cinéma rythmé par la vignette pour un cinéma de récit au long cours. Car enfin, l’apprentissage du temps est celui que font conjointement Anderson et ses trois garçons dans ce film. L’expérience du voyage, qui se perdait quelquefois dans une loufoquerie un peu vaine dans La Vie aquatique, ne s’ouvre jamais ici au “choc documentaire” de la rencontre avec un continent inconnu, mais à une sorte de rapport détendu au temps, où la représentation décorative de l’Inde au moyen d’enluminures folkloriques participe de la construction d’un grand récit déjà pris dans les méandres du ressouvenir. Ce qui définit le héros andersonien, c’est ce perpétuel ressouvenir, toujours pris entre l’hébétement (qu’ai-je compris ?) et le regret (qu’ai-je raté ?). Ce qui définit aussi le spectateur de cinéma, qui mérite bien cette fois un hommage direct : salut à vous. »
Axelle Ropert, Les Inrockuptibles
SEANCE UNIQUE
Vendredi 24 avril à 14h15