PROGRAMMATION MAI 2007
Pays-Bas, 1995, 3h48, VOSTF
Après avoir parcouru le monde, Johan van der Keuken choisit de filmer ce lieu d’accueil qu’est sa ville natale. Les cercles paisibles des canaux de la vieille cité lui inspirent une construction en mouvements latéraux à travers les saisons, à travers le temps, mouvements interrompus par une série de rencontres illustrant l’idée de métissage très présente à Amsterdam.
« Je suis allé à l’Est distraire mes pensées et, en chemin, autre chose m’est venu à l’esprit : ma ville, Amsterdam, était l’endroit où était représenté tout ce que je pouvais voir partout ailleurs. Cette ville qui m’a toujours séduit, avec son aspect trompeur de village, les reflets de sa lumière inimitable, tour à tour nordique et méridionale, sauvage et sensuelle – carrefour des nations, refuge tolérant qui a attiré vers elle le monde entier. Et brusquement, je vis que tout cela avait changé, que l’innocence avait disparu des rues et que des théories cyniques l’avaient investie en force. À vrai dire, je ne connaissais guère toutes les cultures qui s’y sont implantées depuis quelques décennies, ni les sous-cultures et "bandes" qui y sont nées. Le refuge d’autrefois semble envahi par le tourisme commercial des autocars et le tourisme désespéré de la drogue. Une chose était sûre : cela m’était bien plus étranger que la vie étrange des terres lointaines. Là-bas j’étais surtout le voyageur qui essaie honnêtement d’avoir présent à l’esprit ce qui unit les hommes au-delà de toutes les différences, alors qu’ici, en pénétrant dans un quartier moins connu peuplé de visages familiers, j’ai parfois brusquement été gagné par un sentiment de déracinement. Et j’ai su qu’il me fallait précisément filmer à Amsterdam ce monde qui tourne en une ronde folle, pour essayer de transposer, ici précisément, l’inconnu dans le familier. En effet, si je ne suis pas ici un citoyen du monde, je ne le serai nulle part ailleurs. »
Johan van der Keuken
« Je suis allé à l’Est distraire mes pensées et, en chemin, autre chose m’est venu à l’esprit : ma ville, Amsterdam, était l’endroit où était représenté tout ce que je pouvais voir partout ailleurs. Cette ville qui m’a toujours séduit, avec son aspect trompeur de village, les reflets de sa lumière inimitable, tour à tour nordique et méridionale, sauvage et sensuelle – carrefour des nations, refuge tolérant qui a attiré vers elle le monde entier. Et brusquement, je vis que tout cela avait changé, que l’innocence avait disparu des rues et que des théories cyniques l’avaient investie en force. À vrai dire, je ne connaissais guère toutes les cultures qui s’y sont implantées depuis quelques décennies, ni les sous-cultures et "bandes" qui y sont nées. Le refuge d’autrefois semble envahi par le tourisme commercial des autocars et le tourisme désespéré de la drogue. Une chose était sûre : cela m’était bien plus étranger que la vie étrange des terres lointaines. Là-bas j’étais surtout le voyageur qui essaie honnêtement d’avoir présent à l’esprit ce qui unit les hommes au-delà de toutes les différences, alors qu’ici, en pénétrant dans un quartier moins connu peuplé de visages familiers, j’ai parfois brusquement été gagné par un sentiment de déracinement. Et j’ai su qu’il me fallait précisément filmer à Amsterdam ce monde qui tourne en une ronde folle, pour essayer de transposer, ici précisément, l’inconnu dans le familier. En effet, si je ne suis pas ici un citoyen du monde, je ne le serai nulle part ailleurs. »
Johan van der Keuken
SÉANCES
mercredi 9 mai à 20h
mardi 15 mai à 20h
mardi 15 mai à 20h