REFLETS DU CINÉMA CHINOIS • MARS 2016
Chine, 2012, 1h36, VOSTF
avec Cai-gen Xu, Lisa Lu, Monica Mok
avec Cai-gen Xu, Lisa Lu, Monica Mok
Liu retourne dans sa ville natale de Shanghai après 50 ans passés à Taiwan. Il vient retrouver son premier amour, Qiao, qu’il avait laissée enceinte. Qiao a entre-temps épousé un autre homme et fondé une famille. Mais liu est déterminé à la reconquérir pour l’emmener avec lui.
"Une nouvelle fois, Wang Quan'an ausculte une société chinoise qui se transforme à marche forcée. Dans Le Mariage de Tuya, il montrait la mort lente des traditions des peuples de Mongolie. La jeune héroïne de La Tisseuse, atteinte de leucémie, se rendait à Pékin pour revoir son amour de jeunesse, mais, ne trouvant pas l'usine où il travaillait, croisait au milieu de ruines un homme de nouvelles constructions. Ici, l'histoire minuscule de Yu-e et Liu se déroule dans cette ville immense et proliférante qu'est Shanghai, avec ses tours gigantesques et ses habitants relégués vers la périphérie lointaine. La plus belle séquence prend place dans l'immeuble en construction où doit bientôt emménager Yu-e. Au milieu de béton nu, les cœurs se dévoilent, les sentiments, les questions, les désirs s'expriment, tandis que le cinéaste aborde discrètement les relations intergénérationnelles : quand les vieux amants envisagent leur avenir commun, Na Na (la petite-fille de de Yu-e) se dispute par téléphone avec son fiancé qui veut étudier aux États-Unis. L'histoire de sa grand-mère jouera un rôle essentiel dans ses choix. Dans ce monde bouleversé, où le fossé creusé par le temps est si difficile à combler, la nourriture reste un pôle de stabilité et la table un lieu essentiel de la vie humaine. Six repas jalonnent l'histoire, qui illustrent des sentiments et émotions différents et sont autant de moments décisifs de l'intrigue : l'annonce, l'accueil, le don, la révolte, le renoncement, les adieux. Plus tard, un ultime déjeuner est organisé. Le nouvel appartement est plus confortable. Il est pourtant si loin que les enfants ne viennent plus. "Mangeons" , dit l'un des personnages." Jean-Dominique Nuttens, Positif
"Wang Quan'an, qui a obtenu pour ce film l'Ours d'argent du festival de Berlin en 2011, trouve le ton juste entre émotion et cocasserie, l'une et l'autre retenues. Car les personnages sont pudiques, esquivent les conflits par un surcroît de gentillesse, trouvent mille façons de sourire dans des situations embarrassantes. Ils chantent au lieu de s'épancher, et les scènes de déjeuners, dîners et banquets abondent pour célébrer la joie d'être ensemble même lorsque les projets d'avenir divisent. A fuir les éclats, le film reste forcément un peu sage. Mais il est servi par de vieux comédiens étonnants et par une utilisation originale des décors naturels de Shanghai, où le passé disparaît peu à peu, les dernières vieilles maisons laissant place aux immeubles du temps présent. Une belle métaphore du destin des personnages." Frédéric Strauss, Télérama
"Une nouvelle fois, Wang Quan'an ausculte une société chinoise qui se transforme à marche forcée. Dans Le Mariage de Tuya, il montrait la mort lente des traditions des peuples de Mongolie. La jeune héroïne de La Tisseuse, atteinte de leucémie, se rendait à Pékin pour revoir son amour de jeunesse, mais, ne trouvant pas l'usine où il travaillait, croisait au milieu de ruines un homme de nouvelles constructions. Ici, l'histoire minuscule de Yu-e et Liu se déroule dans cette ville immense et proliférante qu'est Shanghai, avec ses tours gigantesques et ses habitants relégués vers la périphérie lointaine. La plus belle séquence prend place dans l'immeuble en construction où doit bientôt emménager Yu-e. Au milieu de béton nu, les cœurs se dévoilent, les sentiments, les questions, les désirs s'expriment, tandis que le cinéaste aborde discrètement les relations intergénérationnelles : quand les vieux amants envisagent leur avenir commun, Na Na (la petite-fille de de Yu-e) se dispute par téléphone avec son fiancé qui veut étudier aux États-Unis. L'histoire de sa grand-mère jouera un rôle essentiel dans ses choix. Dans ce monde bouleversé, où le fossé creusé par le temps est si difficile à combler, la nourriture reste un pôle de stabilité et la table un lieu essentiel de la vie humaine. Six repas jalonnent l'histoire, qui illustrent des sentiments et émotions différents et sont autant de moments décisifs de l'intrigue : l'annonce, l'accueil, le don, la révolte, le renoncement, les adieux. Plus tard, un ultime déjeuner est organisé. Le nouvel appartement est plus confortable. Il est pourtant si loin que les enfants ne viennent plus. "Mangeons" , dit l'un des personnages." Jean-Dominique Nuttens, Positif
"Wang Quan'an, qui a obtenu pour ce film l'Ours d'argent du festival de Berlin en 2011, trouve le ton juste entre émotion et cocasserie, l'une et l'autre retenues. Car les personnages sont pudiques, esquivent les conflits par un surcroît de gentillesse, trouvent mille façons de sourire dans des situations embarrassantes. Ils chantent au lieu de s'épancher, et les scènes de déjeuners, dîners et banquets abondent pour célébrer la joie d'être ensemble même lorsque les projets d'avenir divisent. A fuir les éclats, le film reste forcément un peu sage. Mais il est servi par de vieux comédiens étonnants et par une utilisation originale des décors naturels de Shanghai, où le passé disparaît peu à peu, les dernières vieilles maisons laissant place aux immeubles du temps présent. Une belle métaphore du destin des personnages." Frédéric Strauss, Télérama
Séance
samedi 12/03 21:00
