PROGRAMMATION SEPTEMBRE 2009
France, 2009, 1h50
Avec Gérard Depardieu, Clovis Cornillac, Jacques Gamblin, Marie Bunel
Avec Gérard Depardieu, Clovis Cornillac, Jacques Gamblin, Marie Bunel
Comme chaque année, le commissaire Paul Bellamy vient séjourner à Nîmes dans la maison de famille de sa femme Françoise qui rêve de croisières au bout du monde... Paul ne peut se passer de Françoise, mais il déteste les voyages. Un double prétexte le cloue sur place : l'arrivée inopinée de Jacques son demi-frère, aventurier au petit pied ; et l'apparition d'un homme aux abois qui lui réclame sa protection...
« Comme l’explique le critique et historien Jacques Lourcelles dans le seul article qu’il consacre à un film de Claude Chabrol (Landru) dans son dictionnaire des films, il y a toujours eu dans le cinéma de ce cinéaste français une fascination pour le “vide” – figure très moderne, singulière dans un cinéma qui se veut classique, où le moindre cadre, le moindre mouvement de caméra fait sens. Ce vide, on pourrait le désigner de différentes manières : c’est la bêtise flaubertienne, la connerie bourgeoise ; on pourrait aussi l’appeler folie (si, comme le philosophe Clément Rosset, on pense que bêtise et folie ne font qu’un) ; sur un plan politique, on parlerait d’aliénation. Toujours est-il que, de film en film, et grâce aussi à la musique anxiogène de son fils, Thomas, un malaise, une gêne, une angoisse diffuse habitent les films de Chabrol. Un Chabrol qui par ailleurs s’est toujours placé en retrait de son cinéma, revendiquant haut et fort son désintérêt fondamental pour l’autobiographie – pour son nombril. Or tout semble changer avec ce Bellamy, que Chabrol réalise alors qu’il va fêter ses 78 ans. Comme si le réalisateur français le plus productif se livrait, réussissant la synthèse de ses diverses influences.
(…) Ce Bellamy, qui déroute tout d’abord, finit par devenir jubilatoire : c’est l’autoportrait parfait de Chabrol et de Depardieu réunis (toujours le double), ces types qui s’affichent bons vivants rigolards et qui ont, en réalité, peur du moindre mouvement d’air, et d’abord d’eux-mêmes. »
Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles
« Comme l’explique le critique et historien Jacques Lourcelles dans le seul article qu’il consacre à un film de Claude Chabrol (Landru) dans son dictionnaire des films, il y a toujours eu dans le cinéma de ce cinéaste français une fascination pour le “vide” – figure très moderne, singulière dans un cinéma qui se veut classique, où le moindre cadre, le moindre mouvement de caméra fait sens. Ce vide, on pourrait le désigner de différentes manières : c’est la bêtise flaubertienne, la connerie bourgeoise ; on pourrait aussi l’appeler folie (si, comme le philosophe Clément Rosset, on pense que bêtise et folie ne font qu’un) ; sur un plan politique, on parlerait d’aliénation. Toujours est-il que, de film en film, et grâce aussi à la musique anxiogène de son fils, Thomas, un malaise, une gêne, une angoisse diffuse habitent les films de Chabrol. Un Chabrol qui par ailleurs s’est toujours placé en retrait de son cinéma, revendiquant haut et fort son désintérêt fondamental pour l’autobiographie – pour son nombril. Or tout semble changer avec ce Bellamy, que Chabrol réalise alors qu’il va fêter ses 78 ans. Comme si le réalisateur français le plus productif se livrait, réussissant la synthèse de ses diverses influences.
(…) Ce Bellamy, qui déroute tout d’abord, finit par devenir jubilatoire : c’est l’autoportrait parfait de Chabrol et de Depardieu réunis (toujours le double), ces types qui s’affichent bons vivants rigolards et qui ont, en réalité, peur du moindre mouvement d’air, et d’abord d’eux-mêmes. »
Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles
Séances
Jeudi 10 septembre à 21h
Samedi 12 septembre à 19h
Dimanche 13 septembre à 20h30
Samedi 12 septembre à 19h
Dimanche 13 septembre à 20h30