Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

BERLIN 10-90


de Robert Kramer



PROGRAMMATION FÉVRIER 2006

France, 1990, 1h04

BERLIN 10-90
Robert Kramer nous livre en direct de Berlin, passage obligé de l'Europe, une réflexion entre présent et passé sur la ville originaire de son père, peu après la chute du Mur.

« L’errance, la rencontre, la rupture, l’événement qui sont les règles d’or du cinéma de Robert Kramer, se retrouvent ici, dans cette narration multipliée, dans ce récit éclaté, fragmentaire. Ici, comme dans plusieurs de ses autres films, le propos de Kramer est chargé d’un niveau d’information que l’on trouve ordinairement dans la plus belle et la plus sobre des poésies. Réalité et imaginaire s’y fusionnent comme autant de fragments issus de la nécessité de dire, de témoigner, de « faire rendre gorge au réel », selon l’expression chère à Arthur Lamothe. (…) Kramer réussit ici à déjouer le défi du plan-séquence, il y a dans cette méthode de travail une forme d’imaginaire qu’on a du mal à retrouver chez nous aujourd’hui. Une certaine urgence de filmer. Un geste où fonctionne non pas l’imaginaire du récit, mais celui du dire, « du désir de dire ». Utilisant des images tournées par lui, lors de la chute du mur de Berlin, mais aussi des actualités repiquées des informations télévisées, il les fait défiler sur un moniteur télé et dans l’immense salle de bain de son appartement berlinois, comme en face à face avec lui-même, avec une réalité à laquelle il se confronte, il dialogue, sur et avec ces images pour en retrouver le sens. Le geste de filmer prend alors toute sa véritable dimension. (…) Avec Johan van der Keuken en Hollande et Chris Marker en France, Robert Kramer est aujourd’hui à sa manière cet autre chroniquer des temps modernes. Son cinéma traverse notre temps comme autant d’images qui remettent en question toutes celles qui nous assiègent. Il questionne l’imaginaire du remplissage, factice et bâclé des produits dont nous gavent les médias. De quel imaginaire peut-il bien alors s’agir ??? »
André Paquet, La revue Lumières

SEANCE

dimanche 12 février à 18h30