Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

BLUE VELVET


de David Lynch



PROGRAMMATION NOVEMBRE 2004

USA, 1986, 2h, VOSTF
avec Kyle MacLachlan, Isabella Rossellini, Dennis Hopper, Laura Dern, Dean Stockwell

BLUE VELVET
Son père étant hospitalisé après une crise cardiaque, Jeffrey Beaumont trouve une oreille humaine dans un terrain vague. Il l’apporte à l’inspecteur Williams, père de sa petite amie Sandy. La police restant inactive, Jeffrey mène sa propre enquête en fouillant l’appartement de Dorothy Vallens, une chanteuse de cabaret…

« Des fleurs aux couleurs vives, un jardin pimpant, un concentré de rêve américain : et là, au milieu des herbes, une oreille humaine, proprement tranchée… Un petit fragment de chair qui en suggère long sur la violence enfouie sous l’apparente paix d’un american way of life triomphant. Tous les thèmes chers à David Lynch sont dans ce faux polar bizarre, un concentré d’étrangeté qui entraîne personnages et spectateurs dans un cauchemar langoureux, bercé par la musique cotonneuse d’Angelo Badalamenti. Blue Velvet séduit ou irrite, mais vous poursuit longtemps : le rictus de Dennis Hopper, le corps apeuré d’Isabella Rossellini, l’univers expressionniste et bigarré dans lequel s’agitent des personnages insolites, tout cela donne une certaine idée de l’enfer, douleur et séduction mêlées…»
Aurélien Ferenczi (Télérama)

« Amoureux du film noir classique, Lynch va imprégner Blue Velvet d’une atmosphère bleutée et sirupeuse quasi hors du temps, alliée au nouveau thème fort du réalisateur : la face cachée de la normalité. Pour résumer ce procédé ingénieux qui permet à Lynch de déjouer les évidences et d’échapper aux certitudes du spectateur, on peut considérer que dans l’univers Lynchien, la banalité cache quelque chose, les gens « normaux » sont des pervers, des fous, ou des tueurs. Comprenez : Lynch explore les faux-semblants de l’Amérique. Blue Velvet débute comme un conte de fée, mettant en scène « le » quartier américain typique, calme et sans histoires. Pourtant, derrière les fenêtres et le sourire clinquant de ses habitants se cache le visage véritable d’une population qui plonge, la nuit, dans un monde étrange et terrifiant. Jeffrey, alias Kyle MacLachlan, oscille alors entre sa relation rassurante avec Sandy le jour, sa fiançée « rose-bonbon », et les ténèbres de velours bleuté qui entourent Isabella Rossellini la nuit. Comme pour Jeffrey, le spectateur se laisse emporter dans un tourbillon de folie dangereux, mais tellement plus fascinant. Pourtant, et ce sera désormais la norme chez Lynch, personne ne sort indemme de l’expérience. L’intrigue policière qui s’était mise en place au début du film se positionne en second plan, fausse piste parmi d’autres, pour laisser place aux préceptes naissants de l’univers Lynchien : une succession de scènes troublantes, d’images fortes, de plages musicales planantes, de recherche sonore expérimentale, et, bien sûr, de troubles psychotiques graves. »
Ecran Noir

SEANCES

MERCREDI 17 NOVEMBRE À 18H
DIMANCHE 21 NOVEMBRE À 16H