Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

BOULEVARD DE LA MORT (DEATH PROOF)


de Quentin Tarantino



PROGRAMMATION JANVIER 2010

USA, 2007, 1h50, VOSTF, interdit -12 ans
Avec Kurt Russel, Rose McGowan, Zoe Bell

BOULEVARD DE LA MORT (DEATH PROOF)
C'est à la tombée du jour que Jungle Julia, la DJ la plus sexy d'Austin, peut enfin se détendre avec ses meilleures copines, Shanna et Arlene. Ce trio infernal, qui vit la nuit, attire les regards dans tous les bars et dancings du Texas. Mais l'attention dont ces trois jeunes femmes sont l'objet n'est pas forcément innocente.
C'est ainsi que Mike, cascadeur au visage balafré et inquiétant, est sur leurs traces, tapi dans sa voiture indestructible. Tandis que Julia et ses copines sirotent leurs bières, Mike fait vrombir le moteur de son bolide menaçant…

« La grande affaire de Tarantino, post-Pulp Fiction, a toujours été de remonter en-deçà de l’émergence du Nouvel Hollywood (Coppola, Scorsese) et de son culte exclusif du mâle blanc, pour retrouver, dans les marges cinématographiques des années 70, un modèle utopique de mixité raciale et sexuelle. La difficile affirmation de ce modèle est au cœur des affrontements de Jackie Brown et de Kill Bill. Mais elle trouve, avec Boulevard de la mort, son expression la plus crue et la plus littérale. Confronté en face-à-face à l’impressionnante Zoe Bell, le machisme archaïque et la posture d’acteur de Kurt Russell subissent ainsi l’épreuve d’une débandade radicale. On n’est pas loin de penser que cette joyeuse déflagration phallique est la meilleure chose qui pouvait arriver, aujourd’hui, au cinéma américain. Car, avec elle, c’est tout un poisseux brouillard mélancolique qui se lève enfin. Pourquoi est-ce qu’on aime tant le Boulevard de la mort ? Parce qu’il marque la sortie, paradoxale et définitive, du Boulevard du crépuscule. »
Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles

« Tarantino a toujours été un fin dialoguiste. Jadis, dans Reservoir Dogs ou Pulp Fiction, c'étaient les mecs qui parlaient ; aujourd'hui, les nanas sont intarissables. De quoi parlent-elles ? De cul, bien sûr, et de l'emprise qu'il leur donne sur les hommes. Mais on est dans un territoire lexical étrange, entre Marivaux et, disons, Beckett. Parce que la stratégie amoureuse le dispute à la savoureuse rhétorique, et que la logorrhée est tour à tour poésie sonore, clin d'oeil cinéphile, signe d'appartenance ou pur échange phatique. L'existence, chez Tarantino, se résume à « Je parle, donc je suis », et seuls les morts se taisent. »
Aurélien Ferenczi, Télérama

SEANCES

Mercredi 20 janvier à 18h30
Vendredi 22 janvier à 18h30
Samedi 23 janvier à 21h