Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

BULLITT


de Peter Yates



PROGRAMMATION JUIN-JUILLET 2007

USA, 1968, 1h53, VOSTF
Avec Steve McQueen, Robert Vaughn, Jacqueline Bisset, Don Gordon, Simon Oakland, Robert Duval

BULLITT
Chalmers, un politicien, demande au lieutenant de police Bullitt de protéger Johnny Ross, un truand qui doit témoigner lors d'un procès contre la mafia. Ross est abattu. Bullitt se lance à la poursuite des tueurs et découvre que Chalmers a travaillé avec la mafia... Ce film culte de Peter Yates est le précurseur des autres polars naturalistes américains à venir, notamment French Connection de William Friedkin.


« Bullitt, c'est d'abord Steve McQueen : visage impassible à la Bogart et Burberry's beige négligemment posé sur l'épaule, il affiche l'insolence de ceux qui ne doutent de rien tout en revendiquant une inébranlable intégrité. Au volant de sa Ford Mustang Fastback, il crève littéralement l'écran. Bullitt, c'est encore Steve McQueen puisque c'est la star qui, après avoir apprécié Trois milliards d'un coup (1967) de Peter Yates, confia la réalisation du film au cinéaste britannique. Et Bullitt, c'est toujours Steve McQueen car le film entra immédiatement dans la légende grâce à une poursuite en voiture mémorable à travers les rues de San Francisco : le comédien exigea de piloter lui-même son bolide pouvant atteindre les 200 km/heure. Une séquence qui nécessita quand même trois semaines de tournage… et la pleine collaboration du maire de la ville. (…) Formidablement rythmé, Bullitt est également resté célèbre pour son réalisme, qui tranchait avec les productions du genre à l'époque. Tourné en décors naturels – une condition posée par Peter Yates avant de signer son contrat –, ce film d'action survolté exercera une influence sur plusieurs polars des années 70, comme la série des Inspecteur Harry ou le formidable French Connection (1972) de William Friedkin. Désormais, la voiture est un nouveau facteur de violence dans le cinéma américain. Mais Bullitt ne serait probablement pas devenu une œuvre culte sans les tempos inimitables de Lalo Schifrin : mieux que n'importe quel dialogue, ils nous font partager les sentiments par lesquels passe l'inspecteur tout au long de son enquête. Au final, rien d'étonnant à ce qu'un tel cocktail de talents ait fait de Bullitt un film particulièrement rentable : produit pour 4,5 millions de dollars, il en rapporta 19 millions… »
Extrait du dossier de presse, Solaris Distribution

« Peter Yates a aimé ce que j’ai fini par appeler par la suite "Jazz Meets the Symphonie", ce mélange de jazz et de Ravel. Étant à l’époque impressionné par le travail de Pierre Henry – sa variation pour une porte et un soupir, c’est de la musique de film ! – j’ai pu aussi convaincre Peter, sans lui parler directement de musique concrète, d’accompagner lui-même sa poursuite avec uniquement le son des voitures. Pourtant, il était parti sur l’idée d’une orchestration dans un premier temps. Le morceau Shifting Gears correspond à la séquence de la filature, mais pas à la course-poursuite qui lui succède et qui se finit par le crash de la voiture noire dans la station-essence. Selon moi, c’était inutile car il allait y avoir beaucoup d’effets sonores, des bruits concrets comme ceux des moteurs de la Mustang et de la Dodge. J’ai écrit la musique de la filature dans un tempo lent favorisant l’expression du suspense. La tension monte, monte… Quand Steve McQueen enclenche la vitesse, après s’être retrouvé derrière la voiture qui le filait, la poursuite commence. C’est là que j’ai choisi d’interrompre la musique. J'ai eu beaucoup de succès avec Bullittet L'Inspecteur Harry, si bien que j'ai commencé à être catalogué comme compositeur "d'action urbaine". Combien de poursuites j’ai pu écrire ! Je me sens responsable de la démolition de tellement de voitures. Certaines nuits, je ne peux pas en dormir. »
Extraits de Lalo Schifrin, entretiens avec Georges Michel, coll. Raccords, 2006

SEANCES

samedi 23 juin à 18h
mardi 26 juin à 21h
samedi 30 juin à 22h
dimanche 1er juillet à 21h