INTÉGRALE FRANÇOIS TRUFFAUT • FÉVRIER-MARS 2016
France, 1968, 1h30 • avec Jean-Pierre Léaud, Claude Jade, Daniel Ceccaldi
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Après une parenthèse militaire terminée par la prison, Antoine Doinel se lance dans la vie active et les amours diverses... Avec Balzac comme guide pour sa vie sentimentale complexe et sa naïveté gaffeuse de travailleur novice, Antoine Doinel va de retrouvailles en rencontres amoureuses et de petits boulots en petits boulots, frôlant des situations qui pourraient être graves, mais qui sont traitées avec légèreté et humour. Tourné en mars 1968 en même temps que la lutte pour la réintégration d’Henri Langlois à la Cinémathèque, où Truffaut passe son temps le soir en réunions et meetings, ce film, qui fonctionne comme une suite de rebonds, transmet un sentiment d’urgence à vivre, sous le signe d’un certain sourire et du provisoire.
"J'ai commencé le tournage de Baisers volés le 5 février et le 9 février, je suis arrivé sur le plateau avec deux heures de retard parce que je sortais du conseil d'administration de la Cinémathèque française au cours duquel Henri Langlois a été remplacé par Pierre Barbin. A partir de là, j'ai mené une double vie de cinéaste et de militant, donnant des coups de téléphone entre chaque plan, distribuant des interviews aux radios étrangères pour tenter de compenser le silence de l'O.R.T.F. et assistant à toutes les réunions du comité de défense, quitte à manquer mes projections de rushes.
Nous avons assez vite mis au point le slogan de ce film dédié à la Cinémathèque : Si Baisers volés est un bon film,ce sera grâce à Langlois et, s'il est mauvais, ce sera à cause de Barbin." François Truffaut, Propos recueillis par Gérard Langlois, Lettres françaises, 1968
"Quand ils sont terminés, je m'aperçois que mes films sont toujours plus tristes que je ne l'aurais voulu. Je fais chaque fois la même constatation. Celui-ci, Baisers volés, je l'ai voulu drôle... II me semble aujourd'hui que le plus intéressant est de faire en sorte que la même chose soit drôle et triste à la fois." (François Truffaut)
"Six ans après le sketch de L'Amour à vingt ans, Truffaut renoue avec les (més)aventures d'Antoine Doinel. Avec ce titre tout simple emprunté à Que reste-t-il de nos amours ?, la célèbre chanson de Charles Trénet, le cinéaste s'amuse à conter les pérégrinations amoureuses – et professionnelles – de son personnage fétiche. Entre une prostituée revêche et l'indécise Christine, sans oublier l'impériale Madame Tabard (merveilleuse Delphine Seyrig), Antoine est constamment dominé – voire malmené – par les femmes.
Pour autant, le ton de ces Baisers volés est celui d'une comédie pétillante et l'on rit souvent, qu'il s'agisse de la scène rocambolesque du flagrant délit d'adultère ou du tragi-comique Michael Lonsdale se payant les services d'un enquêteur pour comprendre pourquoi personne ne l'aime ! Avec son extraordinaire sens du détail (de brefs plans sur deux mains agrippées l'une à l'autre laissent présager le pire) et sa parfaite maîtrise de l'ellipse (l'épisode d'Antoine et de la "très grande fille"), Truffaut confirme qu'il est un grand metteur en scène.
Quant à Jean-Pierre Léaud, avec ses lèvres boudeuses et ses airs impassibles, il est épatant en anti-héros que rien ne semble pouvoir atteindre : sa fausse nonchalance et ses manières inimitables de rabattre sa mèche ou de raconter une étonnante filature en disent plus long que d'ennuyeux développements psychologiques. Fidèle à ses engagements, le réalisateur ouvre le film sur un plan de la Cinémathèque Française et dédie Baisers volés à son mentor Henri Langlois, injustement remercié par le gouvernement de l'époque." ARTE, François Truffaut, 2002
"J'ai commencé le tournage de Baisers volés le 5 février et le 9 février, je suis arrivé sur le plateau avec deux heures de retard parce que je sortais du conseil d'administration de la Cinémathèque française au cours duquel Henri Langlois a été remplacé par Pierre Barbin. A partir de là, j'ai mené une double vie de cinéaste et de militant, donnant des coups de téléphone entre chaque plan, distribuant des interviews aux radios étrangères pour tenter de compenser le silence de l'O.R.T.F. et assistant à toutes les réunions du comité de défense, quitte à manquer mes projections de rushes.
Nous avons assez vite mis au point le slogan de ce film dédié à la Cinémathèque : Si Baisers volés est un bon film,ce sera grâce à Langlois et, s'il est mauvais, ce sera à cause de Barbin." François Truffaut, Propos recueillis par Gérard Langlois, Lettres françaises, 1968
"Quand ils sont terminés, je m'aperçois que mes films sont toujours plus tristes que je ne l'aurais voulu. Je fais chaque fois la même constatation. Celui-ci, Baisers volés, je l'ai voulu drôle... II me semble aujourd'hui que le plus intéressant est de faire en sorte que la même chose soit drôle et triste à la fois." (François Truffaut)
"Six ans après le sketch de L'Amour à vingt ans, Truffaut renoue avec les (més)aventures d'Antoine Doinel. Avec ce titre tout simple emprunté à Que reste-t-il de nos amours ?, la célèbre chanson de Charles Trénet, le cinéaste s'amuse à conter les pérégrinations amoureuses – et professionnelles – de son personnage fétiche. Entre une prostituée revêche et l'indécise Christine, sans oublier l'impériale Madame Tabard (merveilleuse Delphine Seyrig), Antoine est constamment dominé – voire malmené – par les femmes.
Pour autant, le ton de ces Baisers volés est celui d'une comédie pétillante et l'on rit souvent, qu'il s'agisse de la scène rocambolesque du flagrant délit d'adultère ou du tragi-comique Michael Lonsdale se payant les services d'un enquêteur pour comprendre pourquoi personne ne l'aime ! Avec son extraordinaire sens du détail (de brefs plans sur deux mains agrippées l'une à l'autre laissent présager le pire) et sa parfaite maîtrise de l'ellipse (l'épisode d'Antoine et de la "très grande fille"), Truffaut confirme qu'il est un grand metteur en scène.
Quant à Jean-Pierre Léaud, avec ses lèvres boudeuses et ses airs impassibles, il est épatant en anti-héros que rien ne semble pouvoir atteindre : sa fausse nonchalance et ses manières inimitables de rabattre sa mèche ou de raconter une étonnante filature en disent plus long que d'ennuyeux développements psychologiques. Fidèle à ses engagements, le réalisateur ouvre le film sur un plan de la Cinémathèque Française et dédie Baisers volés à son mentor Henri Langlois, injustement remercié par le gouvernement de l'époque." ARTE, François Truffaut, 2002
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