HOMMAGE À MICHEL LEGRAND • JUIN - JUILLET 2019
USA, 1968, 1h42, VOSTF
avec Steve McQueen, Faye Dunaway, Paul Burke
NUM, version restaurée
avec Steve McQueen, Faye Dunaway, Paul Burke
NUM, version restaurée
À Boston un milliardaire très influent s’ennuie et s’amuse à monter des "coups" spectaculaires... Film de "casse" distancié, célèbre pour ses morceaux de bravoure, en particulier pour le jeu du chat et de la souris érotisé de la partie d’échec entre Faye Dunaway et Steve Mac Queen. Il fut aussi pour Jewison l’occasion de lancer la technique du split screen, la mosaïque de petits écrans. Ce fut le premier film hollywoodien de Michel Legrand, une aventure étonnante : Jewison partit en vacances après lui avoir montré cinq heures de rushes et, sans revoir le film, Legrand composa une partition musicale à partir de laquelle Jewison monta le film. Sans oublier la chanson "Les moulins de mon cœur" qui rapporta un Oscar à Michel Legrand.
"Ça commence par un coup de fil d’Irvin Checter, mon agent cinéma au sein de la puissante William Morris : « Michel, j’ai une bonne nouvelle pour toi : Jewison vient de tourner un nouveau film. Il voudrait t’en confier la musique. » Le titre est assez énigmatique : L’Affaire Thomas Crown. C’est un thriller sophistiqué bâti sur le couple Steve McQueen - Faye Dunaway, l’histoire d’un milliardaire qui monte une escroquerie aux assurances, en commettant un hold-up contre lui-même. On me convie à une projection de travail chez United Artists, où je fais la connaissance de Norman et d’Hal Ashby, à la fois monteur et producteur associé, également représenté par Irvin. C’est un coup de massue : le bout à bout dure cinq heures. Tout de suite Norman et Hal essaient de me rassurer : « Ne t’inquiète pas. Il nous reste encore deux mois. Dès demain, on commence vraiment le montage, bien qu’on ne sache pas exactement par où l’entamer… » À cet aveu, Je comprends que le nœud de l’intrigue, c’est-à-dire les cambriolages de Thomas Crown, occupe uniquement vingt minutes de film. Et que tout le reste est lié indirectement à l’intrigue et peut avoir une durée variable… entre cinq minutes et quatre heures. Brusquement j’ai un flash. Sans vraiment réfléchir, je lance à Norman et Al : « Prenez six semaines de vacances avant d’entamer le montage ! Pendant ce temps-là, sans jamais revoir une seule image, je vous écris une heure et demie de musique. Je laisserai courir ma plume sans aucune contrainte de durée, exclusivement porté par les impressions que j’ai reçues aujourd’hui. Ensuite si vous le voulez, nous ferons ensemble le montage des images sur la musique. Car celle-ci possède une structure naturelle qu’elle va d’elle-même imposer au film. » Ashby laisse éclater son enthousiasme : « Formidable c’est la partition qui va nous dire comment monter le film ! » Jewison se montre plus prudent : « Pourquoi pas ça ne coûte rien d’essayer… » Walter Mirish, le producteur en titre, exprime franchement des réserves : « C’est un très gros risque. Et si ça ne marche pas ? » Je le rassure : « Dans ce cas, je reprends tout de zéro. » En ajoutant : « Gratuitement, bien sûr. » À ce détail, il me donne son feu vert. Et me voilà embarqué dans cette aventure extravagante." (J'ai le regret de vous dire oui, Michel Legrand / Stéphane Lerouge, éditions Fayard)
"Ça commence par un coup de fil d’Irvin Checter, mon agent cinéma au sein de la puissante William Morris : « Michel, j’ai une bonne nouvelle pour toi : Jewison vient de tourner un nouveau film. Il voudrait t’en confier la musique. » Le titre est assez énigmatique : L’Affaire Thomas Crown. C’est un thriller sophistiqué bâti sur le couple Steve McQueen - Faye Dunaway, l’histoire d’un milliardaire qui monte une escroquerie aux assurances, en commettant un hold-up contre lui-même. On me convie à une projection de travail chez United Artists, où je fais la connaissance de Norman et d’Hal Ashby, à la fois monteur et producteur associé, également représenté par Irvin. C’est un coup de massue : le bout à bout dure cinq heures. Tout de suite Norman et Hal essaient de me rassurer : « Ne t’inquiète pas. Il nous reste encore deux mois. Dès demain, on commence vraiment le montage, bien qu’on ne sache pas exactement par où l’entamer… » À cet aveu, Je comprends que le nœud de l’intrigue, c’est-à-dire les cambriolages de Thomas Crown, occupe uniquement vingt minutes de film. Et que tout le reste est lié indirectement à l’intrigue et peut avoir une durée variable… entre cinq minutes et quatre heures. Brusquement j’ai un flash. Sans vraiment réfléchir, je lance à Norman et Al : « Prenez six semaines de vacances avant d’entamer le montage ! Pendant ce temps-là, sans jamais revoir une seule image, je vous écris une heure et demie de musique. Je laisserai courir ma plume sans aucune contrainte de durée, exclusivement porté par les impressions que j’ai reçues aujourd’hui. Ensuite si vous le voulez, nous ferons ensemble le montage des images sur la musique. Car celle-ci possède une structure naturelle qu’elle va d’elle-même imposer au film. » Ashby laisse éclater son enthousiasme : « Formidable c’est la partition qui va nous dire comment monter le film ! » Jewison se montre plus prudent : « Pourquoi pas ça ne coûte rien d’essayer… » Walter Mirish, le producteur en titre, exprime franchement des réserves : « C’est un très gros risque. Et si ça ne marche pas ? » Je le rassure : « Dans ce cas, je reprends tout de zéro. » En ajoutant : « Gratuitement, bien sûr. » À ce détail, il me donne son feu vert. Et me voilà embarqué dans cette aventure extravagante." (J'ai le regret de vous dire oui, Michel Legrand / Stéphane Lerouge, éditions Fayard)
Mercredi 17 juillet 2019 à 20:45
> Pour la dernière séance avant la fermeture estivale, la projection sera précédée d'un blind-test autour des musiques de Michel Legrand, animé par Marc Olry (distributeur, Lost Films). De nombreux cadeaux - dont des disques de Legrand - à la clé !
Autres séances du film : - - mardi 9/07 18:45 - - dimanche 14/07 16:30 - - lundi 15/07 17:00
Autres séances du film : - - mardi 9/07 18:45 - - dimanche 14/07 16:30 - - lundi 15/07 17:00