PROGRAMMATION AVRIL 2005
Les séances Contrechamp proposent la rencontre sur l’écran, des champs du cinéma et des arts plastiques. Un cycle ouvert qui confronte des pratiques cinématographiques issues de l’art contemporain, et des pratiques artistiques retrouvées dans le cinéma.
“DEMONSTRATIONS“ est un faux ami entre les langues française et anglaise.
Etalage de virtuosité en français, manifestation en anglais.
Cette séance de Contrechamp se propose de jeter, en trois fi lms, un pont (ou un tunnel !) entre les deux définitions.
Cette séance été réalisée en collaboration avec l'association Room Service
Créée à Rennes en 2001, Room Service, Agence d'Art Contemporain est une structure flexible et «à géométrie variable» de production et de diffusion de l'art contemporain. Room Service est un outil de travail dématérialisé, sans espace, temporalité ou format pré-défini, une plate-forme qui vient répondre à des dynamiques, des envies personnelles et collectives.
“DEMONSTRATIONS“ est un faux ami entre les langues française et anglaise.
Etalage de virtuosité en français, manifestation en anglais.
Cette séance de Contrechamp se propose de jeter, en trois fi lms, un pont (ou un tunnel !) entre les deux définitions.
Cette séance été réalisée en collaboration avec l'association Room Service
Créée à Rennes en 2001, Room Service, Agence d'Art Contemporain est une structure flexible et «à géométrie variable» de production et de diffusion de l'art contemporain. Room Service est un outil de travail dématérialisé, sans espace, temporalité ou format pré-défini, une plate-forme qui vient répondre à des dynamiques, des envies personnelles et collectives.
BABY-F
De Noëlle Pujol
France, 1999, 20 min, vidéo
Noëlle Pujol a rencontré Fréderic Bocquet, employé CES et compétiteur en baby-foot, dans l'établissement scolaire où elle travaillait en tant que surveillante d'externat. Le « double jeu » social de Fréderic l'a intéressé : sa position professionnelle en « re-situage » et sa qualité de compétiteur en baby-foot. Pour Fréderic Bocquet, « le sportif est un capitaliste : il capitalise la richesse des savoirs dans un domaine, mais aussi, jouer au baby-foot cʼest devenir une machine, un robot, un tueur ».
« De vidéos en vidéos, Noëlle pujol construit une vision du monde fondée sur l'observation de personnages qui, d'un côté présentent une certaine
forme de marginalité, de lʼautre un formidable potentiel d'occupation de l'espace humain et social. Ainsi dans “Baby-F.“, une série de cinq vidéos
consacrées à un “fou“ de baby-foot, praticien et théoricien, littéralement habité, la caméra de Pujol n'a d'autre souci que de constituer le discours
de son personnage, et sa présence physique , en un véritable objet mental. Ce à quoi celui-ci se livre relève en effet de la performance. Sa vie, entièrement consacrée à sa passion, est une performance et ce qu'il dit de cette activité de bistrot, ludique et sportive, recèle une analyse assez lucide des rapports sociaux en même temps que lʼaveu dʼun univers clos et très obsessionnel. Cela peut prêter à sourire, il n'empêche, et comme aurait dit Flaubert, grand amateur de ce type de vertige : “C'est énaurme !”.»
J.-M. Huitorel
France, 1999, 20 min, vidéo
Noëlle Pujol a rencontré Fréderic Bocquet, employé CES et compétiteur en baby-foot, dans l'établissement scolaire où elle travaillait en tant que surveillante d'externat. Le « double jeu » social de Fréderic l'a intéressé : sa position professionnelle en « re-situage » et sa qualité de compétiteur en baby-foot. Pour Fréderic Bocquet, « le sportif est un capitaliste : il capitalise la richesse des savoirs dans un domaine, mais aussi, jouer au baby-foot cʼest devenir une machine, un robot, un tueur ».
« De vidéos en vidéos, Noëlle pujol construit une vision du monde fondée sur l'observation de personnages qui, d'un côté présentent une certaine
forme de marginalité, de lʼautre un formidable potentiel d'occupation de l'espace humain et social. Ainsi dans “Baby-F.“, une série de cinq vidéos
consacrées à un “fou“ de baby-foot, praticien et théoricien, littéralement habité, la caméra de Pujol n'a d'autre souci que de constituer le discours
de son personnage, et sa présence physique , en un véritable objet mental. Ce à quoi celui-ci se livre relève en effet de la performance. Sa vie, entièrement consacrée à sa passion, est une performance et ce qu'il dit de cette activité de bistrot, ludique et sportive, recèle une analyse assez lucide des rapports sociaux en même temps que lʼaveu dʼun univers clos et très obsessionnel. Cela peut prêter à sourire, il n'empêche, et comme aurait dit Flaubert, grand amateur de ce type de vertige : “C'est énaurme !”.»
J.-M. Huitorel
LA PESANTEUR ET LA GRÂCE
De Marie-Francine Le Jalu et Pierre Faure
France, 1997, 13 min, vidéo
« Mon regard sʼest surtout formé avec le cinéma. Il me semble que la fiction, surtout ici en Occident, a aujourdʼhui bien du mal à parler du monde contemporain, de ce qui nous concerne tous collectivement. C'est pourtant le travail du cinéma que de donner à voir la complexité du monde, et non de le simplifi er, comme le font trop souvent les médias audiovisuels. De mon côté, j'ai choisi de travailler avec cette réalité première du fi lm quʼest lʼenregistrement, avec cette nécessité de voir. Peut-être aussi pour repartir à zéro. Essayer de trouver un langage, modestement. J'essaie d'aborder le monde, si l'on peut dire, par petits bouts, en choisissant un espace et une situation donnés qui me semble révélateurs d'un ensemble plus large. Et de décomposer ce que je vois pour le rendre visible.
“La pesanteur et la grâce“ s'inscrit dans ce projet, avec Christiane, la caissière, qui elle-même se met à analyser au cours de l'enregistrement son travail et son parcours. Mais la décomposition touche aussi à l'émotion. Je crois que c'est ce qui se passe avec Le silence, réalisé en 2004, qui demande au spectateur dʼaller chercher plus loin au tréfonds de lui-même.»
M.-F. Le Jalu
France, 1997, 13 min, vidéo
« Mon regard sʼest surtout formé avec le cinéma. Il me semble que la fiction, surtout ici en Occident, a aujourdʼhui bien du mal à parler du monde contemporain, de ce qui nous concerne tous collectivement. C'est pourtant le travail du cinéma que de donner à voir la complexité du monde, et non de le simplifi er, comme le font trop souvent les médias audiovisuels. De mon côté, j'ai choisi de travailler avec cette réalité première du fi lm quʼest lʼenregistrement, avec cette nécessité de voir. Peut-être aussi pour repartir à zéro. Essayer de trouver un langage, modestement. J'essaie d'aborder le monde, si l'on peut dire, par petits bouts, en choisissant un espace et une situation donnés qui me semble révélateurs d'un ensemble plus large. Et de décomposer ce que je vois pour le rendre visible.
“La pesanteur et la grâce“ s'inscrit dans ce projet, avec Christiane, la caissière, qui elle-même se met à analyser au cours de l'enregistrement son travail et son parcours. Mais la décomposition touche aussi à l'émotion. Je crois que c'est ce qui se passe avec Le silence, réalisé en 2004, qui demande au spectateur dʼaller chercher plus loin au tréfonds de lui-même.»
M.-F. Le Jalu
THE BATTLE OF ORGREAVE
De Mike Figgis et Jeremy Deller
Angleterre, 2002, 52 min, vidéo
produit par Artangel et Channel 4
“The Battle of Orgreave“, long métrage réalisé par Mike Figgis sur la proposition de Jeremy Deller, est la re-constitution de la grande grève et bataille qui a eu lieu entre les mineurs du Yorkshire et les forces de l'ordre le 18 juin 1984, en Angleterre. Cette manifestation est un moment clé du
syndicalisme britannique qui opposa 8000 membres des forces de l'ordre à 6000 mineurs en grève. Lors de cet affrontement, la police employa des
tactiques de répression violentes. Lʼincident marque la fin de l'industrie minière en Grande-Bretagne et symbolise la détermination du gouvernement conservateur à éliminer le pouvoir des syndicats. “The Battle of Orgreave“, tourné le 17 juin 2001, reconstitue le tournant dramatique de cette grève dix-sept ans plus tard, permettant de ré-examiner un moment traumatique de l'histoire dont les conséquences marquent encore la communauté.
Grâce à des acteurs non professionnels – pour la plus part des mineurs de l'époque ou des membres de leur famille – on revit cet épisode douloureux, érigé en symbole des années Thatcher. Ce fi lm qui mélange les interviews des «acteurs» (mineurs et policiers de l'époque pour ceux qui ont accepté de re-jouer l'événement, les journalistes, syndicalistes, etc.), et mises en scène nous donne une analyse de ce drame qui remet en question tout travail de réflexion politique et la manière dont les médias relaient l'information et traitent ce genre d'évènements.
Angleterre, 2002, 52 min, vidéo
produit par Artangel et Channel 4
“The Battle of Orgreave“, long métrage réalisé par Mike Figgis sur la proposition de Jeremy Deller, est la re-constitution de la grande grève et bataille qui a eu lieu entre les mineurs du Yorkshire et les forces de l'ordre le 18 juin 1984, en Angleterre. Cette manifestation est un moment clé du
syndicalisme britannique qui opposa 8000 membres des forces de l'ordre à 6000 mineurs en grève. Lors de cet affrontement, la police employa des
tactiques de répression violentes. Lʼincident marque la fin de l'industrie minière en Grande-Bretagne et symbolise la détermination du gouvernement conservateur à éliminer le pouvoir des syndicats. “The Battle of Orgreave“, tourné le 17 juin 2001, reconstitue le tournant dramatique de cette grève dix-sept ans plus tard, permettant de ré-examiner un moment traumatique de l'histoire dont les conséquences marquent encore la communauté.
Grâce à des acteurs non professionnels – pour la plus part des mineurs de l'époque ou des membres de leur famille – on revit cet épisode douloureux, érigé en symbole des années Thatcher. Ce fi lm qui mélange les interviews des «acteurs» (mineurs et policiers de l'époque pour ceux qui ont accepté de re-jouer l'événement, les journalistes, syndicalistes, etc.), et mises en scène nous donne une analyse de ce drame qui remet en question tout travail de réflexion politique et la manière dont les médias relaient l'information et traitent ce genre d'évènements.
SEANCE
mercredi 6 avril à 20h30