RETOUR VERS 2017 • JUIN 2018
USA, 2017, 2h14, VOSTF • interdit -12 ans
avec John Boyega, Will Poulter, John Krasinski, Algee Smith, Jacob Latimore
NUM
avec John Boyega, Will Poulter, John Krasinski, Algee Smith, Jacob Latimore
NUM
À voir ou revoir le dernier film de Kathryn Bigelow, on s'étonnera sans doute des vives polémiques qu'il a pu déclencher outre-atlantique où il a été taxé d'être dérangeant, plus radicalement de "faute morale", ou encore de "film tourné par une blanche sur une situation qui concerne les Afro-américains". Revenant sur un événement tragique, l'affaire du Motel Algiers où furent séquestrés et assassinés trois noirs pendant les émeutes de Los Angeles en 1967, ce qui frappe est plutôt l'ambition qui détermine les choix de la cinéaste : faire du cinéma un outil de cartographie à partir duquel la situation décrite est prise dans un ordre plus général et structurant des rapports de forces, raciaux, sociaux, hiérarchiques, un mal disséminé dans les tissus de la société américaine. Plutôt qu'il ne s'emploie à dramatiser ou a contrario distancier, le film recherche la possibilité - cela ne va pas sans hésitations ni impulsions fébriles - à structurer un récit en forme d'analyse nuancée, complexe. Le recul historique permettant de faire résonner jusqu'à aujourd'hui l'impasse dans laquelle la société américaine se trouve de soigner une plaie infectée. - Jérôme Baron
“Sans se soucier du confort du spectateur, Detroit met en scène ce qui apparaît d’abord comme une bavure - la perte du contrôle d’une poignée d’hommes, policiers, gardes nationaux, chargés justement de garder le contrôle d’un morceau de ville - pour être ensuite défini méthodiquement comme le produit d’un système. La cinéaste ne s’autorise qu’un geste esthétique : l’inscription de ce fait divers dans la grande histoire qui se jouait alors dans les rues de Detroit, celle des émeutes mais aussi celle du triomphe de la musique afro-américaine, alors incarnée par les artistes du label Motown (contraction de motor town, “la ville de l’auto”, surnom de Detroit. Élargissant ainsi sa toile, Kathryn Bigelow produit un film dont la violence sans merci dépasse la somme des violences montrées à l’écran." Thomas Sotinel, Le Monde (11 oct 2017)
“Sans se soucier du confort du spectateur, Detroit met en scène ce qui apparaît d’abord comme une bavure - la perte du contrôle d’une poignée d’hommes, policiers, gardes nationaux, chargés justement de garder le contrôle d’un morceau de ville - pour être ensuite défini méthodiquement comme le produit d’un système. La cinéaste ne s’autorise qu’un geste esthétique : l’inscription de ce fait divers dans la grande histoire qui se jouait alors dans les rues de Detroit, celle des émeutes mais aussi celle du triomphe de la musique afro-américaine, alors incarnée par les artistes du label Motown (contraction de motor town, “la ville de l’auto”, surnom de Detroit. Élargissant ainsi sa toile, Kathryn Bigelow produit un film dont la violence sans merci dépasse la somme des violences montrées à l’écran." Thomas Sotinel, Le Monde (11 oct 2017)
Séances • Juin 2018
- - lundi 11/06 16:30 - - samedi 16/06 18:30