INTÉGRALE FRANÇOIS TRUFFAUT • FÉVRIER-MARS 2016
France-Italie, 1970, 1h40
avec Jean-Pierre Léaud, Claude Jade, Mademoiselle Hiroko
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avec Jean-Pierre Léaud, Claude Jade, Mademoiselle Hiroko
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Antoine Doinel est marié avec Christine Darbon, elle donne des cours de violon à domicile et il teinte en rouge des fleurs blanches. Antoine semble s’être rangé... La cour de l’immeuble parisien où habite le couple et où travaille Antoine voit passer tout un petit peuple qui nous ramène à un cinéma français antérieur. La bonne humeur et l’humour qui y règnent vont imprégner tout le film qui sera la seule comédie de Truffaut sur un couple, même s’il éclate un temps. Plus que tous ses autres films, il est parsemé de petites notations, de saynètes alertes, de digressions gratuites, de citations d’autres films (y compris les siens), et même d’un hommage sonore puis visuel à Tati. Et Antoine Doinel est définitivement installé dans nos mémoires.
"Domicile conjugal, que Truffaut n’aimait guère, est un film qui repose entièrement sur sa mise en scène, ses dialogues et ses acteurs. Rétrospectivement, on peut trouver que le film a vieilli et que ses héros un couple de petits bourgeois de 25 ans que Mai 68 semble avoir épargné sont fort rangés. Il n’empêche, il se dégage de cette comédie une énergie et une angoisse typiques de l’univers de Truffaut. On sait que le réalisateur, suivant l’exemple de Capra et de Hawks, poussa ses acteurs, montre en main, à jouer le plus vite possible. Construit tout en ruptures de ton, Domicile conjugal passe comme si de rien n’était de la joie à la tristesse, emportant son spectateur dans un tourbillon de petites intrigues qui ont gardé, trente ans après, tout leur charme. Quant à Jean-Pierre Léaud, il est lui-même, donc parfait. Jean Baptiste Morain, Les Inrockuptibles
"Comme dans Le Crime de Monsieur Lange de Jean Renoir – que Truffaut et ses copains de la Nouvelle Vague appelaient tendrement "le patron" –, la cour d'un immeuble parisien devient le théâtre idéal des petits événements de la vie. Car, plus encore que Baisers volés, Domicile conjugal est une chronique du quotidien d'une formidable justesse – que le cinéaste capte à la dérobée une discussion entre deux voisins ou qu'il s'amuse des chamailleries entre Antoine et Christine à propos d'un téléphone… C'est aussi une comédie douce-amère, traversée de moments drôles et insolites, à l'image de cet employé s'exclamant "si j'avais des seins, je me les caresserais toute la journée", ou encore de Christine métamorphosée en geisha devant un Antoine stupéfait.
Amoureux des femmes, Truffaut ouvre le film sur un long travelling suggestif des jambes de Claude Jade sans montrer son visage, donnant à la scène une sensualité jamais impudique qu'on retrouvera sept ans plus tard dans L'Homme qui aimait les femmes. Et, bien entendu, ce réalisateur n'oublie pas de rendre hommage au septième art, en faisant téléphoner Jean-Pierre Léaud à un certain Jean Eustache ! Truffé de clins d'œil et de purs instants de poésie, Domicile conjugal laisse le spectateur impatient de connaître la suite des aventures d'Antoine Doinel : on retrouvera l'alter ego du cinéaste pour la dernière fois dans L'Amour en fuite en 1979…" ARTE, François Truffaut, 2002
"Domicile conjugal, que Truffaut n’aimait guère, est un film qui repose entièrement sur sa mise en scène, ses dialogues et ses acteurs. Rétrospectivement, on peut trouver que le film a vieilli et que ses héros un couple de petits bourgeois de 25 ans que Mai 68 semble avoir épargné sont fort rangés. Il n’empêche, il se dégage de cette comédie une énergie et une angoisse typiques de l’univers de Truffaut. On sait que le réalisateur, suivant l’exemple de Capra et de Hawks, poussa ses acteurs, montre en main, à jouer le plus vite possible. Construit tout en ruptures de ton, Domicile conjugal passe comme si de rien n’était de la joie à la tristesse, emportant son spectateur dans un tourbillon de petites intrigues qui ont gardé, trente ans après, tout leur charme. Quant à Jean-Pierre Léaud, il est lui-même, donc parfait. Jean Baptiste Morain, Les Inrockuptibles
"Comme dans Le Crime de Monsieur Lange de Jean Renoir – que Truffaut et ses copains de la Nouvelle Vague appelaient tendrement "le patron" –, la cour d'un immeuble parisien devient le théâtre idéal des petits événements de la vie. Car, plus encore que Baisers volés, Domicile conjugal est une chronique du quotidien d'une formidable justesse – que le cinéaste capte à la dérobée une discussion entre deux voisins ou qu'il s'amuse des chamailleries entre Antoine et Christine à propos d'un téléphone… C'est aussi une comédie douce-amère, traversée de moments drôles et insolites, à l'image de cet employé s'exclamant "si j'avais des seins, je me les caresserais toute la journée", ou encore de Christine métamorphosée en geisha devant un Antoine stupéfait.
Amoureux des femmes, Truffaut ouvre le film sur un long travelling suggestif des jambes de Claude Jade sans montrer son visage, donnant à la scène une sensualité jamais impudique qu'on retrouvera sept ans plus tard dans L'Homme qui aimait les femmes. Et, bien entendu, ce réalisateur n'oublie pas de rendre hommage au septième art, en faisant téléphoner Jean-Pierre Léaud à un certain Jean Eustache ! Truffé de clins d'œil et de purs instants de poésie, Domicile conjugal laisse le spectateur impatient de connaître la suite des aventures d'Antoine Doinel : on retrouvera l'alter ego du cinéaste pour la dernière fois dans L'Amour en fuite en 1979…" ARTE, François Truffaut, 2002
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