RÉTROSPECTIVE AKIRA KUROSAWA (LES ANNÉES TOHO - PARTIE 1) • MARS-AVRIL 2016
Japon, 1963, 2h23, VOSTF
avec Chiaki Minoru, Eijirô Tôno, Masao Shimizu
NUM • VERSION RESTAURÉE
avec Chiaki Minoru, Eijirô Tôno, Masao Shimizu
NUM • VERSION RESTAURÉE
L’une des réalisations les plus fiévreuses d’Akira Kurosawa, Entre le ciel et l’enfer expose le dilemme d’un homme, industriel au sein d’une fabrique de chaussures, sommé de payer la rançon que des kidnappeurs exigent pour récupérer celui qu’ils pensent être son fils, mais qui est en fait celui de son chauffeur. Prolongeant à certains égards la réflexion sur l’avènement du capitalisme entamée dans Les Salauds dorment en paix, Entre le ciel et l’enfer est un film sombre et emprunt d’une certaine sévérité à l’égard de la société japonaise.
"La structure hétérogène du film surprend par son étrangeté, et malmène l’idée de Kurosawa grand cinéaste classique. La première partie, un huis clos tendu à l’extrême, illustre le dilemme d’un homme en proie au chantage, qui doit choisir entre sa fortune acquise au prix d’une vie de labeur et la sécurité de l’enfant de son chauffeur. Kurosawa transcende l’argument policier ou satirique (le monde des affaires y est décrit dans sa rudesse impitoyable) pour évoquer avec réalisme des enjeux moraux et philosophiques.
La seconde partie décrit avec une minutie documentaire l’enquête de l’inspecteur de police et de ses agents mobilisés pour démasquer et piéger le ravisseur. Les scènes de commissariat, où Kurosawa met en scène des groupes humains avec un sens des volumes digne des peintres de la Renaissance, alternent avec des plongées dans la fourmilière urbaine des métropoles et des banlieues. Une séquence presque onirique de filature dans le quartier des junkies et des prostituées, épaves entre la vie et la mort, renvoie aux visions infernales de Dante et annonce les bas-fonds du plus beau film de Kurosawa, Dodes’ Kaden." Olivier Père, Les Inrockuptibles, juin 2007
"La structure hétérogène du film surprend par son étrangeté, et malmène l’idée de Kurosawa grand cinéaste classique. La première partie, un huis clos tendu à l’extrême, illustre le dilemme d’un homme en proie au chantage, qui doit choisir entre sa fortune acquise au prix d’une vie de labeur et la sécurité de l’enfant de son chauffeur. Kurosawa transcende l’argument policier ou satirique (le monde des affaires y est décrit dans sa rudesse impitoyable) pour évoquer avec réalisme des enjeux moraux et philosophiques.
La seconde partie décrit avec une minutie documentaire l’enquête de l’inspecteur de police et de ses agents mobilisés pour démasquer et piéger le ravisseur. Les scènes de commissariat, où Kurosawa met en scène des groupes humains avec un sens des volumes digne des peintres de la Renaissance, alternent avec des plongées dans la fourmilière urbaine des métropoles et des banlieues. Une séquence presque onirique de filature dans le quartier des junkies et des prostituées, épaves entre la vie et la mort, renvoie aux visions infernales de Dante et annonce les bas-fonds du plus beau film de Kurosawa, Dodes’ Kaden." Olivier Père, Les Inrockuptibles, juin 2007
Séances
dimanche 27/03 13:45 - - vendredi 1/04 21:00 - - dimanche 3/04 16:15 - - mardi 5/04 20:15