PROGRAMMATION MARS 2007
USA, 1999, 1h50, VOSTF
Avec Michelle Rodriguez, Jaime Tirelli, Paul Calderon
Avec Michelle Rodriguez, Jaime Tirelli, Paul Calderon
Pour Diana, adolescente sombre, maussade et rebelle, il n'y a pas d'autre alternative pour s'en sortir dans la vie que de se battre. Un jour, elle découvre l'univers secret et fascinant d'une salle de boxe de Brooklyn. C'est une révélation, elle doit percer dans ce monde là... Au-delà de sa portée féministe - réelle -, Girlfight est avant tout un admirable portrait d’adolescente.
« Il serait complètement réducteur de voir Girlfight selon la seule grille de lecture féministe, ce qui n’empêchera pas les critiques d’extraire des évidences scénaristiques et de leur donner une portée politique. Ne soyons pas dupes. Certes Karyn Kusama asseoit son personnage de boxeuse – qui doit, avant de monter sur le ring, affronter quelques professeurs machos – avec une certaine lourdeur. Pourtant cette histoire "de boxe" est moins une dénonciation – les femmes ne sont pas faites pour la boxe – que la chronique d’une adolescente mal dans sa peau. Et bien sûr, les consciences sont marquées par les plans en noir et blanc d’un ring émergeant dans la lumière, les combats, truqués, voient la chute du héros qui s’allonge sous l’œil d’une mafia payant grassement… Cependant, cette esthétique se trouve au service d’un tout autre scénario. Ce n’est pas une descente aux enfers que nous montre la réalisatrice mais une ascension vers la sérénité. Diane est une adolescente qui se bagarre dès que l’occasion se présente. Quand la jeune pimbêche de sa classe la dérange, elle joue de ses poings mais ne gagne que des heures de colle et des quolibets. Électron libre dans une société qui n’a pas de place pour elle, elle promène son regard âpre et son caractère rugueux, de vengeances en provocation. Quand elle découvre les cours de boxe en allant y chercher son frère, elle voit là un moyen d’expier sa haine impérissable et toujours latente dans les règles d’un art sans compromis. C’est parce qu’elle apprend les exigences, les règles et les coutumes d’un sport, parce qu’elle s’affirme en développant sa force physique, qu’elle s’affirme également dans la vie, face à son père, à son frère et à ses amies. Sa force et son mouvement étaient ses seules façons d’exister dans l’image comme dans la vie. Ses gestes se règlent bientôt au rythme des entraînements, et deviennent plus tranquilles plus ordonnés et moins vindicatifs. Les coups sont implacables, portés par une prise de parole de plus en plus assumée. Car dans cette sueur et dans ces affrontements, dans l’apprentissage des tactiques et de la sagesse sportive, Diane apprend à être adulte et à se découvrir. Là réside la raison d’être du film. Alors qu’elle vient de remporter sa première grande victoire, seule dans les vestiaires, on la voit peu à peu lâcher son masque, apparaît alors la petite fille qui pleure les mains à peine sorties de ses gants de boxe. C’est parce qu’elle enchaîne les défaites, les victoires et les humiliations sur le ring, et parce qu’elle accepte d’y prendre des risques, qu’elle finit par comprendre le monde qui l’entoure, par découvrir et par accepter l’amour, par grandir, par s’assagir. "Peut-être la vie n’est la guerre que pendant un temps" dit l’adolescente à la fin du film. »
Anne-Laure Bell, Fluctuat.net
« Il serait complètement réducteur de voir Girlfight selon la seule grille de lecture féministe, ce qui n’empêchera pas les critiques d’extraire des évidences scénaristiques et de leur donner une portée politique. Ne soyons pas dupes. Certes Karyn Kusama asseoit son personnage de boxeuse – qui doit, avant de monter sur le ring, affronter quelques professeurs machos – avec une certaine lourdeur. Pourtant cette histoire "de boxe" est moins une dénonciation – les femmes ne sont pas faites pour la boxe – que la chronique d’une adolescente mal dans sa peau. Et bien sûr, les consciences sont marquées par les plans en noir et blanc d’un ring émergeant dans la lumière, les combats, truqués, voient la chute du héros qui s’allonge sous l’œil d’une mafia payant grassement… Cependant, cette esthétique se trouve au service d’un tout autre scénario. Ce n’est pas une descente aux enfers que nous montre la réalisatrice mais une ascension vers la sérénité. Diane est une adolescente qui se bagarre dès que l’occasion se présente. Quand la jeune pimbêche de sa classe la dérange, elle joue de ses poings mais ne gagne que des heures de colle et des quolibets. Électron libre dans une société qui n’a pas de place pour elle, elle promène son regard âpre et son caractère rugueux, de vengeances en provocation. Quand elle découvre les cours de boxe en allant y chercher son frère, elle voit là un moyen d’expier sa haine impérissable et toujours latente dans les règles d’un art sans compromis. C’est parce qu’elle apprend les exigences, les règles et les coutumes d’un sport, parce qu’elle s’affirme en développant sa force physique, qu’elle s’affirme également dans la vie, face à son père, à son frère et à ses amies. Sa force et son mouvement étaient ses seules façons d’exister dans l’image comme dans la vie. Ses gestes se règlent bientôt au rythme des entraînements, et deviennent plus tranquilles plus ordonnés et moins vindicatifs. Les coups sont implacables, portés par une prise de parole de plus en plus assumée. Car dans cette sueur et dans ces affrontements, dans l’apprentissage des tactiques et de la sagesse sportive, Diane apprend à être adulte et à se découvrir. Là réside la raison d’être du film. Alors qu’elle vient de remporter sa première grande victoire, seule dans les vestiaires, on la voit peu à peu lâcher son masque, apparaît alors la petite fille qui pleure les mains à peine sorties de ses gants de boxe. C’est parce qu’elle enchaîne les défaites, les victoires et les humiliations sur le ring, et parce qu’elle accepte d’y prendre des risques, qu’elle finit par comprendre le monde qui l’entoure, par découvrir et par accepter l’amour, par grandir, par s’assagir. "Peut-être la vie n’est la guerre que pendant un temps" dit l’adolescente à la fin du film. »
Anne-Laure Bell, Fluctuat.net
SEANCES
vendredi 2 mars à 18h30
samedi 3 mars à 20h
lundi 5 mars à 18h30
mardi 6 mars à 20h30
samedi 3 mars à 20h
lundi 5 mars à 18h30
mardi 6 mars à 20h30