PROGRAMMATION JUIN-JUILLET 2007
France, 2006, 1h10, documentaire
Avec Alain Breheret, Alsoprodby, Imhotep, Animalsons, Rocca, Yvan, Scratch Massive, 20syl
Avec Alain Breheret, Alsoprodby, Imhotep, Animalsons, Rocca, Yvan, Scratch Massive, 20syl
Ce documentaire regroupe les témoignages de multiples artistes et producteurs (Imhotep, Animalsons, Rocca, Yvan…) qui ont assisté de l’intérieur à l’évolution et à la démocratisation du procédé Home Studio, phénomène qui a révolutionné la création musicale.
« Jérôme Thomas aka Vgtah, fondateur du studio Folimer est allé prendre le pouls de ces home-studistes, de ces dingues qui vivent enfermés dans des chambres avec des électrodes plantées dans la cervelle. Sillonnant ce pays souterrain qui fédère aujourd'hui tous les styles, de l'électro au rap en passant par le rock, ce documentaire démêle en un peu plus d'une heure le sens de cette évolution fondamentale. Car une large part de la musique consommée aujourd'hui est enregistrée dans ces lieux, depuis les disques d'Aphex Twin jusqu'à ceux de Despo Rutti. C'est dans ces lieux qu'elle pensée, dans les studios de Hal, Dee Nasty, des Micranauts, de Dj Mehdi, Doctor L, La Caution, Dj Ride ou du bordelais Steady que visite le réalisateur. Le home-studio brise frontalement les règles classiques de la musique. La temporalité n'y est pas la même et l'erreur n'y a pas la même valeur, l'apprentissage y est la plupart du temps empirique et l'expérience y est reine. Car le home-studio se confond précisément avec le home tout court. On ne se sait jamais très bien si c'est une pièce de musique, une chambre, un fumoir ou un laboratoire. Taillé et organisé aux dimensions du musicien qui s'en sert, son équipement est aléatoire et se monte souvent de manière hasardeuse, au fil des occasions, des brocantes et des coups de sang. (…) De fait, Jérôme Thomas ne se contente pas du domaine froid de la technique mais aborde la côté personnel et personnalisé du home-studio, ce côté "lieu de vie", musique quotidienne, musique de chambre, cocon confortable. De la même manière, un côté "vécu" vient traverser sa problématique, comme l‘épineuse question du bruit, paramètre aléatoire qui s'impose parfois avec force sur la gueule des home-studistes. Ceux qui l'ont vécu le savent et quiconque a déjà branché un ampli dans sa chambre l'a vécu. Si l'on passe ici un peu rapidement sur certains équipements comme les outils de synthèse granulaire qui ont considérablement boosté des courants comme la jungle et les musiques électroniques, Home Studio reste un bon éclairage sur le sujet, une solide mise en abîme qui, au fil des interviews, prend de la hauteur. Comme un va-et-vient entre l'aspect purement technique, lorsque Hal, producteur du duo de rap Chiens de Paille explique le fonctionnement de la SP-1200, et une réflexion sur le sens de cette "révolution home-studio". C'est-à-dire entre la manière dont le studio fonctionne et ce qu'il implique dans le petit monde de la musique, à savoir la démocratisation du son, la multiplication de la production disponible, l'entrée dans la danse des indépendants, la libération de la créativité mais aussi et surtout la désacralisation de la musique. Tout comme on peut s'acheter des crayons et des feuilles sans prétendre être un génie du dessin, on peut enregistrer ses titres sans prétendre être Robert Fripp, comme le note en substance et avec pertinence 20Syl, producteur et rappeur du groupe français Hocus Pocus. Car il n'est pas sûr que l'outil permette aux imposteurs de s'imposer, comme arguent régulièrement les adversaires de l'informatique musicale. Le home-studio ne fait pas illusion, pas plus qu'il ne masque la nullité crasse de certains. Il nécessite du temps et de l'assiduité. Du travail, en somme. »
Thomas Blondeau, Chronic’art
« Jérôme Thomas aka Vgtah, fondateur du studio Folimer est allé prendre le pouls de ces home-studistes, de ces dingues qui vivent enfermés dans des chambres avec des électrodes plantées dans la cervelle. Sillonnant ce pays souterrain qui fédère aujourd'hui tous les styles, de l'électro au rap en passant par le rock, ce documentaire démêle en un peu plus d'une heure le sens de cette évolution fondamentale. Car une large part de la musique consommée aujourd'hui est enregistrée dans ces lieux, depuis les disques d'Aphex Twin jusqu'à ceux de Despo Rutti. C'est dans ces lieux qu'elle pensée, dans les studios de Hal, Dee Nasty, des Micranauts, de Dj Mehdi, Doctor L, La Caution, Dj Ride ou du bordelais Steady que visite le réalisateur. Le home-studio brise frontalement les règles classiques de la musique. La temporalité n'y est pas la même et l'erreur n'y a pas la même valeur, l'apprentissage y est la plupart du temps empirique et l'expérience y est reine. Car le home-studio se confond précisément avec le home tout court. On ne se sait jamais très bien si c'est une pièce de musique, une chambre, un fumoir ou un laboratoire. Taillé et organisé aux dimensions du musicien qui s'en sert, son équipement est aléatoire et se monte souvent de manière hasardeuse, au fil des occasions, des brocantes et des coups de sang. (…) De fait, Jérôme Thomas ne se contente pas du domaine froid de la technique mais aborde la côté personnel et personnalisé du home-studio, ce côté "lieu de vie", musique quotidienne, musique de chambre, cocon confortable. De la même manière, un côté "vécu" vient traverser sa problématique, comme l‘épineuse question du bruit, paramètre aléatoire qui s'impose parfois avec force sur la gueule des home-studistes. Ceux qui l'ont vécu le savent et quiconque a déjà branché un ampli dans sa chambre l'a vécu. Si l'on passe ici un peu rapidement sur certains équipements comme les outils de synthèse granulaire qui ont considérablement boosté des courants comme la jungle et les musiques électroniques, Home Studio reste un bon éclairage sur le sujet, une solide mise en abîme qui, au fil des interviews, prend de la hauteur. Comme un va-et-vient entre l'aspect purement technique, lorsque Hal, producteur du duo de rap Chiens de Paille explique le fonctionnement de la SP-1200, et une réflexion sur le sens de cette "révolution home-studio". C'est-à-dire entre la manière dont le studio fonctionne et ce qu'il implique dans le petit monde de la musique, à savoir la démocratisation du son, la multiplication de la production disponible, l'entrée dans la danse des indépendants, la libération de la créativité mais aussi et surtout la désacralisation de la musique. Tout comme on peut s'acheter des crayons et des feuilles sans prétendre être un génie du dessin, on peut enregistrer ses titres sans prétendre être Robert Fripp, comme le note en substance et avec pertinence 20Syl, producteur et rappeur du groupe français Hocus Pocus. Car il n'est pas sûr que l'outil permette aux imposteurs de s'imposer, comme arguent régulièrement les adversaires de l'informatique musicale. Le home-studio ne fait pas illusion, pas plus qu'il ne masque la nullité crasse de certains. Il nécessite du temps et de l'assiduité. Du travail, en somme. »
Thomas Blondeau, Chronic’art
SEANCE UNIQUE
lundi 18 juin à 20h
SÉANCE SUIVIE D’UN DÉBAT ANIMÉ PAR PAUL LYONNAZ (MUSICIEN, POL), EN PRÉSENCE DE GUILLAUME FOUET, (INFORMATICIEN, MUSICIEN, CONSULTANT MULTIMÉDIA), FRANÇOIS BARON (INGÉNIEUR DU SON, MUSICIEN) / RONAN CLOAREC (INGÉNIEUR DU SON, MUSICIEN), FRANCK BERGÈRE (MUSICIEN), DAVID LE YONDRE (FORMATEUR, MUSICIEN)
SÉANCE SUIVIE D’UN DÉBAT ANIMÉ PAR PAUL LYONNAZ (MUSICIEN, POL), EN PRÉSENCE DE GUILLAUME FOUET, (INFORMATICIEN, MUSICIEN, CONSULTANT MULTIMÉDIA), FRANÇOIS BARON (INGÉNIEUR DU SON, MUSICIEN) / RONAN CLOAREC (INGÉNIEUR DU SON, MUSICIEN), FRANCK BERGÈRE (MUSICIEN), DAVID LE YONDRE (FORMATEUR, MUSICIEN)