Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Hantise (Gasight)


de George Cukor



RÉTROSPECTIVE GEORGE CUKOR • DÉCEMBRE 2012

USA, 1944, 1h54, VOSTF
avec Ingrid Bergman, Charles Boyer, Joseph Cotten, Dame May Whitty, Angela Lansbury

Hantise (Gasight)
Quelques années plus tôt, Paula s'est enfuie de Londres après l'assassinat non élucidé de sa tante Alice. Établie depuis dix ans en Italie, elle y rencontre un pianiste, Gregory, qu'elle épouse. Par amour pour son mari, elle se laisse convaincre de revenir habiter dans la maison où sa tante a été étranglée. Mais le bonheur ne dure pas. À peine installé à Londres, Gregory commence à se montrer de plus en plus distant avec sa femme et l'accuse de perdre la tête. Peu à peu, Paula se laisse convaincre et doute de sa propre santé mentale. Ce drame psychologique est la preuve que Cukor savait s'illustrer avec brio dans tous les genres du cinéma Hollywoodien. Servi par une Ingrid Bergman toute en nuance, Hantise est un film à redécouvrir.


"Appartenant au genre du "film gothique d’emprise conjugale" (Rebecca et Soupçons d’Hitchcock, Le Château du dragon de Mankiewicz, Angoisse de Tourneur, etc.) que le Hollywood classique sut porter à son maximum d’ambiguïté raffinée, Hantise est signé de George Cukor qui délaisse là sa prédilection pour les comédies caustiques et le travestissement. Le décor est londonien, le mari à contre-emploi est Charles Boyer – l’autre French lover après Maurice Chevalier -, l’épouse est Ingrid Bergman. Elle trouve ici, trois ans après Dr Jekyll et Mr Hyde de Fleming qui malmenait déjà son physique florissant de suédoise aux grosses joues, le récit idéal pour affiner son aptitude à jouer les femmes traquées. Rétrospectivement, on se dit qu’elle est peut-être la mère de cinéma de Nicole Kidman : deux femmes dont la saine beauté, décuplée par cette ambiguïté contre-nature, appelle en sourdine la mortification. L’amour de la peur est le secret de cette déchéance désirée, un secret parmi d’autres."
Axelle Ropert, Les Inrockuptibles

"Avec Hantise, Cukor délaissait la comédie pour s'essayer au film noir, genre forcément tentant pour un cinéaste passionné par le mensonge et la double identité. Pourtant, ce thriller victorien où un mari tente de rendre sa femme folle vaut surtout comme un superbe exercice de style où le son et la photo, l'atmosphère donc, comptent plus que l'histoire, prévisible. Dans le clair-obscur superbe, très Jekyll et Hyde, du grand chef op Joseph Ruttenberg, Charles Boyer, doucereux salaud hitchockien, donne toutes les raisons à Ingrid Bergman de laisser irradier sa force fragile de parfaite victime hitchockienne. Bel oiseau confiant qui passe de la docilité à l'effroi, c'est en elle et en son interprétation constamment surprenante que réside le mince suspense. Ce film lui vaudra d'ailleurs son premier oscar. En creux de cette trame policière mineure, Cukor a surtout réussi un bon film en costumes sur la cruauté domestique et l'illusion conjugale avec - on ne se refait pas - une vieille commère de quartier comme leitmotiv de comédie."
Guillemette Olivier-Odicino, Télérama

Séances

Mardi 25 décembre 2012 à 20:30
Mercredi 26 décembre 2012 à 21:00
Vendredi 28 décembre 2012 à 21:00
Dimanche 30 décembre 2012 à 18:30