PROGRAMMATION MARS 2009
France, 1978, 1h45
Il y a un déplacement dans In girum…, qui tient à plusieurs importantes différences : Debord a tourné directement une partie des images, il a écrit directement le texte pour ce film, enfin le thème du film n’est pas le spectacle mais au contraire la vie réelle. Il reste que les films qui interrompent le discours viennent plutôt le soutenir positivement, même s’il y a une certaine dimension ironique (Lacenaire, le Diable, le fragment de Cocteau, ou l’anéantissement du régiment de Custer). La Charge de la Brigade légère veut « représenter », très lourdement et élogieusement, une dizaine d’années de l’action de l’I.S. ! L’emploi de la musique, tout aussi détournée que le reste, a toujours une intention positive, « lyrique », jamais distanciée. Tout le film (aussi à l’aide des images, mais déjà dans le texte du “commentaire”) est bâti sur le thème de l’eau. On y cite donc les poètes de l’écoulement de tout (Li Po, Omar Kháyyám, Héraclite, Bossuet, Shelley ?), qui tous ont parlé de l’eau : c’est le temps. Il y a, secondairement, le thème du feu ; de l’éclat de l’instant : c’est la révolution, Saint-Germain-des-Prés, la jeunesse, l’amour, la négation dans sa nuit, le Diable, la bataille et les “entreprises inachevées” où vont mourir les hommes, éblouis en tant que « voyageurs qui passent » ; et le désir dans cette nuit du monde (« nocte consumimur igni »). Mais l’eau du temps demeure qui emporte le feu, et l’éteint. Ainsi l’éclatante jeunesse de Saint-Germain-des-Prés, le feu de l’assaut de l’ardente « brigade légère » ont été noyés dans l’eau courante du siècle quand elles se sont avancées “sous le canon du temps”…
SEANCES
Mardi 24 mars à 20h30
Lundi 30 mars à 20h30
Lundi 30 mars à 20h30