Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

IRMA VEP


de Olivier Assayas



PROGRAMMATION AVRIL 2010

France, 1996, 1h39
Avec Maggie Cheung, Jean-Pierre Léaud, Nathalie Richard

IRMA VEP
Maggie Cheung, grande vedette du cinéma asiatique, débarque à Paris pour interpréter Irma Vep, le personnage qu'avait créé autrefois Musidora, dans un remake des Vampires de Feuillade. Elle ne parle pas un mot de français, et chacun autour d'elle est réduit à un anglais approximatif pour se faire comprendre. En particulier le réalisateur, qui voit en elle l'unique possibilité d'une Irma Vep moderne.

« Comment réinventer son art sans reproduire le passé ? Qu'est-ce qui se trouve à l'origine du désir de filmer ? Comment transformer son fantasme initial en cinéma ? La réponse, c'est Irma Vep, œuvre d'une liberté sidérante, film expérimental et rebelle où Assayas se lâche complètement. Tournant le dos au cinéma de genre érigé en pureté, à ses problématiques obsolètes et à ses intégrismes (...), ses techniciens mercenaires et ses artistes maudits, Assayas n'est dans la consternation de rien, il s'échappe simplement de territoires trop balisés, en cherche des nouveaux. Il est Maggie Cheung, l'étrangère qui se fait son cinéma, mi-amusée, mi-indifférente, qui passe et qui n'est déjà plus là. »
Dominique Marchais, Les Inrockuptibles

« Dans une forme très libre, désinvolte, satirique et poétique, Olivier Assayas convoque le cinéma qu'il aime, le griffe et l'égratigne, pour que l'ancien et le nouveau soient intimement mêlés. La satire, on la trouve dans la peinture des professionnels et du cinéma dit "d'auteur". Un univers où le manque d'argent, le stress et les mesquineries empoisonnent le travail. C'est le règne du "bordel". Assayas fait prévaloir le rythme, la vitesse, en esquissant aussi le portrait d'une actrice, Maggie Cheung, star de Hongkong. Il n'y a pas vraiment d'histoire. Juste des gens qui se frôlent, se heurtent, se quittent. Des silhouettes plus que des personnages. Le film semble s'inventer à mesure qu'il défile sous nos yeux. Assayas s'amuse à brouiller les pistes et réanime l'imaginaire du spectateur en créant une nouvelle muse. »
Jacques Morice, Télérama

« Assayas s'invente aujourd'hui une nouvelle manière, un style qui reste très travaillé, très élégant, mais qui repose, plus qu'avant peut-être, sur une puissante idée de (du) cinéma, autant dire sur une façon vraiment neuve de regarder le monde. Irma Vep, film d'ici et de maintenant, est tout entier dédié au mouvement comme forme contemporaine de l'être au monde, comme nouveau rapport au réel. »
Stéphane Bouquet, Les Cahiers du Cinéma

« Assayas nous offre là sa version modernisé de La nuit américaine de Truffaut, où la question fondamentale n'est plus: "le cinéma est-il plus important que la vie ?". Mais "le cinéma (français) est-il encore en vie ?" C'est avec cette comédie très caustique qu'un cinéaste français d'aujourd'hui, acceptant tous les risques de la rapidité et de la relative pauvreté, donne une véritable leçon de cinéma. C'est ainsi qu'aujourd'hui, un auteur peut décliner à la fois tous les mécanismes de la comédie, diriger ses acteurs avec grâce, tout en nous offrant une oeuvre ambitieuse où les enjeux théoriques et pratiques du cinéma ne nous sont jamais assénés comme un discours, mais comme un spectacle. »
Serge Grünberg, Les Cahiers du Cinéma

Séances

Vendredi 9 avril à 21h
Mardi 13 avril à 21h