Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Inland Empire


de David Lynch



RÉTROSPECTIVE DAVID LYNCH • NOVEMBRE 2015

USA-France-Pologne, 2006, 2h52, VOSTF
avec Laura Dern , Diane Ladd , Julia Ormond


Inland Empire
"Une histoire de mystère. Au cœur de ce mystère, une femme amoureuse et en pleine tourmente." Ainsi David Lynch résume-t-il Inland Empire. L'éblouissante Laura Dern interprète cette actrice qui s’apprête à tourner dans le remake d’un film maudit qui n’avait jamais pu être achevé et qui fini par perdre le contrôle d'elle-même lors du tournage. Inland Empire c'est une plongée fascinante dans un trou noir, un glissement permanent entre les rêves, les cauchemars, l’inconscient et les possibilités infinies de la fiction, des fantasmes, de l’imagination et du cinéma.

"Il faut prendre Lynch au sérieux lorsqu'il prétend raconter une histoire, même si, sphinx, il précise juste : "L'histoire d'une femme qui a des ennuis." Une femme perdue qui voit les mondes s’effriter sous ses doigts et ne cesse de demander aux passants : "m'avez-vous déjà vue?" afin de s'assurer de sa propre réalité. Une super-héroïne malade qui peut d'un claquement de doigts se retrouver à faire un barbecue à Lódz au milieu d’acrobates ou tomber éventrée au milieu des tapins sur Hollywood Boulevard. C'est l'histoire littérale d'une effondrement, tout autant que les deuxièmes parties de Lost Highway et Mulholland Drive, sauf qu'ici le film tremble de bout en bout. À la deuxième vision, surprend la consistance de cet effritement. La psychose n'est pas prétexte au capharnaüm, au grand déballage, Lynch ne donne pas l'impression de tâtonner, il sait où il va. L'effondrement n'est qu'une conséquence, il faut retourner à la source. Tous les films de Lynch raconte l'histoire intime d'une hantise : naissance d'une enfant (Eraserhead), inceste (Twin Peaks), rupture (Mulholland Drive). Ces hantises, qui ont toujours trait au couple ou à la famille, ne sont pas des prétextes à délires, mais des moteurs à fiction qui imposent la logique particulière à chaque film." Stéphane Delorme, Les Cahiers du Cinéma, n°620, février 2007

"L’effet Inland Empire se joue en deux temps. Premier temps, celui de la projection : nous sommes prisonniers (totalement consentant en ce qui me concerne) de Lynch et de sa toute-puissance cinématographique, nous sirotons à la paille chaque minute de son film. Second temps, l’après-projection : nous accusons réception de la formidable expérience qu’a été la vision du film mais nous nous perdons en diverses conjectures sur le sens du film, nous commençons à échafauder nos interprétations, nous refaisons le film. Cela arrive aussi avec d’autres films, mais pas de façon aussi aigu‘. Rarement avons-nous été à ce point spectateur captif durant Inland Empire ; rarement avons-nous été un spectateur aussi libre après." Serge Kaganski, Les Inrockuptibles ,





- - samedi 14/11 20:15 - - samedi 21/11 18:15