Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

JUGATSU (BOILING POINT)


de Takeshi Kitano



PROGRAMMATION MARS 2007

Japon, 1990, 1h30, VOSTF, interdit -12 ans
Avec Takeshi Kitano, Masahiko Ono, Minoru Iizuka

JUGATSU (BOILING POINT)
Masaki est un jeune pompiste d’une mollesse sans égale dont la principale activité, hormis se faire insulter et frapper, est de rester sur le banc des remplaçants de son équipe de base-ball à regarder le sol. Mais, probablement pour la première fois de sa vie, Masaki réagit à une insulte et frappe son interlocuteur. Malheureusement pour lui, l’insulte provenait d’un yakusa...

« Dans cet inquiétant film d’apprentissage, il est beaucoup question de coups. Coups reçus et coups donnés, tout le long d’un récit en crochets qui cherche à définir les lois physiques et morales permettant de passer des premiers aux seconds. L’épreuve est relevée par un jeune pompiste du nom de Masaki. Construite en deux parties avec épilogue à la clé, l’histoire de Jugatsu est celle de quelques personnages qui tournent en rond dans un monde qui ne tourne pas rond. La première partie se déroule donc à Tokyo, sous le signe privilégié du base-ball, condensé idéal des deux motifs : la frappe et la circularité de la course. Mais Masaki, qui s’initie non sans apathie aux règles de ce sport, voudrait aussi en connaître les finalités. C’est là son drame. Car, une fois acquis le principe selon lequel on frappe pour mieux courir, il veut encore savoir pourquoi l’on court. Le film lui offre en guise de réponse une démonstration par l’absurde que la vie est une continuation du base-ball par d’autres moyens. Celui des armes à feu par exemple. (…) La seconde partie du film est la chambre d’écho de la précédente, poussé à un tel paroxysme de réverbération qu’elle finit par s’en détacher. Pris en charge par un yakusa complètement givré (interprété par Kitano (…) et en rupture de ban avec son clan, les jeunes gens sont conviés à une errance d’autant plus irréelle qu’elle semble préfigurer, en leur présence, le destin qui les guette. De bars de nuit en jeux de plage, de clowneries gratuites en mises à l’épreuve sadiques, rien n’est moins anodin que cette entrée en scène du cinéaste sous les traits d’un fou furieux. Kitano y fait sans crier gare subir au récit ce que son personnage propose aux adolescents : un dérèglement délibéré de la raison, une dilatation hallucinée de l’action, une révolte contre l’inféodation scénaristique. En un mot, dans un somptueux feu d’artifice de cruauté, de burlesque et de beauté, une leçon suprême de liberté. Et à la différence du crime, rien ne sert de chercher à savoir à qui profite la liberté. » Jacques Mandelbaum, Le Monde

SEANCES

mercredi 21 mars à 21h
vendredi 23 mars à 22h
mardi 27 mars à 18h30